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Europe Ecologie dans les Caraïbes – Promouvoir l’agriculture paysanne haïtienne contre Monsanto

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La candidature de Benoît Faucheux à l’Assemblée des Français de l’Etranger en juin 2009, pour la circonscription Caraïbes a été l’occasion de regrouper les écologistes français vivant dans les Caraïbes. Il a manqué 97 voix pour que Benoît soit élu, mais à cette occasion, et dans la foulée des élections européennes, est née l’idée de créer un groupe Europe Ecologie en Haïti.

La plupart des membres de ce groupe travaille en Haïti dans le domaine de la coopération. Le groupe s’est créé avec l’objectif de travailler pour que des politiques plus écologistes voient le jour, en Haïti, en France et en Europe, en suscitant des réflexions et des propositions sur les politiques publiques haïtiennes, et en participant à la vie politique française et européenne, en particulier à travers la mobilisation lors des élection des sénateurs et des députés représentant les Français de l’étranger.

Il s’intéresse particulièrement aux politiques ayant un impact sur les pays en développement (climat, développement, commerce international...) et aussi à celles qui influent sur la vie des français vivant à l’étranger (scolarisation à travers les lycées français, protection sociale...). De nombreux français vivant en Haïti ont des revenus assez faibles, ce qui leur rend difficile l’accès à la scolarisation et la protection sociale.

Le tremblement de terre du 12 janvier 2010 a durement éprouvé le groupe Europe-Ecologie Haïti, mais il commence à reprendre ses activités.

La campagne électorale pour l’Assemblée des Français de l’Etranger a aussi permis de se mettre en réseau avec une militante écologiste vivant à Cuba et des sympathisants dans la République Dominicaine et à Trinidad et Tobago.

- Solidaire de la lutte des haïtiens pour une agriculture paysanne

L’association Français du Monde-ADFE regroupe les français de gauche partout dans le monde. La section Haïti travaille en partenariat avec le Mouvement des Paysans de Papaye (MPP), un mouvement membre de la Via Campesina. En avril 2009, notre groupe de Français du Monde avait organisé un WE de découverte du monde paysan haïtien, au centre de formation du MPP à Hinche. A cette occasion nous avions lancé la campagne pour l’Assemblée des Français de l’Etranger.

Le MPP promeut le développement de l’agriculture paysanne et la souveraineté alimentaire. Pour cela il conduit des projets de développement des semences créoles c’est-à-dire des semences que les paysans peuvent multiplier eux-mêmes, qui sont adaptées au climat et au sol haïtien et sont peu sensibles aux maladies. Les paysans échangent entre eux ces semences créoles à travers le pays depuis près de 200 ans, contribuant ainsi à leur diversification et la sélection de leur qualité agronomique. A l’inverse, les semences hybrides ont besoin d’engrais de synthèse et de pesticides pour bien se développer et dégénèrent dés qu’on les sème à nouveau. Les rendements diminuent alors fortement, ce qui incite les paysans à racheter de nouvelles semences. De plus, lorsque des semences hybrides sont introduites massivement dans un pays, cela amène les paysans à abandonner les semences paysannes, ce qui rend quasiment impossible tout retour en arrière et provoque des contaminations avec ces semences locales, surtout pour des plantes comme le maïs qui sont précisément les semences « offertes » par Monsanto.

C’est pourquoi nous nous mobilisons au côté du MPP pour refuser l’introduction massive d’hybrides en Haïti et promouvoir le développement des semences paysannes. Le rejet de ces hybrides, offertes dans un premier temps afin d’ouvrir un marché encore vierge, est aussi le rejet du paquet technologique d’intrants chimiques qui l’accompagne et que Monsanto tente d’introduire en Haïti, avec une intention commerciale lucrative évidente (dans un contexte mondial de baisse sensible de ses activités et de ses profits). Le refus de l’introduction de ces semences hybrides en Haïti correspond également au rejet d’une vision industrielle et productiviste de l’agriculture, en opposition radicale avec la réalité de l’agriculture Haïtienne, essentiellement paysanne (70% de paysans en Haïti travaillent sur de petites parcelles) et dont la quasi-totalité de la production agricole est biologique (même si non certifiée).

En réponse à cette « invasion technologique » et en soutien aux familles paysannes affectées par le séisme du 12 janvier, le MPP a initié depuis mars 2010 un programme d’achat de semences locales à travers tout le pays représentant 500 tonnes de semences paysannes, soit 25 tonnes de plus que le « cadeau empoisonné » de Monsanto, ce qui en outre démontre bien la disponibilité de semences paysannes créoles en Haïti.

David Millet, volontaire de Frère des Hommes, en appui au Mouvement Paysan de Papaye en Haïti, membre de Europe Ecologie Haïti.

Benoît Faucheux, président de Français du Monde-Haïti, membre du Comité d’Animation et de Pilotage de la région Etranger d’Europe Ecologie

DES PAYSANS HAÏTIENS MANIFESTENT CONTRE MONSANTO

Le 4 juin 2010 HINCHE - Des milliers de paysans haïtiens ont participé à une manifestation pour protester contre le gouvernement, à qui ils reprochent de distribuer des semences de la firme multinationale Monsanto.

Rassemblés vendredi (4 juin) à Hinche, dans le centre du pays, les manifestants, portant des chemises rouges et des chapeaux de paille, arboraient des pancartes et chantaient des slogans dénonçant le président René Préval et réclamant le départ de Monsanto du pays, a constaté une journaliste de l’AFP.

Kettly Alexandre, du MPP, a estimé le nombre de participants à la marche de vendredi entre 8.000 et 12.000 personnes. La police n’a pas confirmé ces chiffres.

© 2010 AFP

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