Rencontre avec Fatima BEZLI-PARRET seule élue EELV d’Auvergne
Rencontre avec Fatima BEZLI-PARRET seule élue EELV d’Auvergne
VA : Quelle est ta réaction à l’issue de cette élection ?
Je veux bien sûr remercier les 12602 électeurs et électrices qui ont choisi de mettre dans les urnes puydômoises le bulletin de la liste du Rassemblement citoyen écologique et solidaire. Ils ont confié leur voix à notre belle liste variée, engagée, et qui portait un projet ambitieux pour la Région.
Même si le résultat régional de 6,9 % n’est pas à la hauteur des ambitions qui nous animaient et ne permet pas la mise en oeuvre de notre projet novateur, je fais la promesse de continuer à défendre nos valeurs de solidarité et de Bien Vivre Ensemble, et, malgré l’ambiance délétère, de les partager.
VA : Comment as-tu vécu la campagne électorale ?
Avant les attentats du 13 novembre, j’ai ressenti le besoin d’écologie, l’intérêt pour la COP21. Après la suspension de la campagne due au deuil national, la reprise n’a pas pu se faire. Notre programme disait que même sans plus de moyens, on pouvait gérer mieux pour vivre mieux au quotidien. Peu importait le message, c’est la peur qui a dominée. Le discours de la droite a été plus entendu. Au moment des élections, les gens, pris dans l’état d’urgence, avaient besoin du discours sécuritaire, Ils ont voté sur des thématiques nationales.
VA : et sur le résultat de l’élection ?
C’est un échec important, et le résultat a été le même quelque soit la stratégie régionale des écologistes.
Je ne comprends pas l’attitude des électeurs qui lors des sondages disent à 80-90% qu’ils ne veulent plus des politicards-cumulards, mais votent pour les super cumulards et les candidats qui font le show.
VA : Laurent Wauquiez est maintenant le président de la grande région Auvergne-Rhône-Alpes, quelles sont tes premières réactions ?
Wauquiez ne pourra pas présider correctement la Région, il est député, maire du Puy-en-Velay et le n°2 de Les Républicains, ce seront donc des gestionnaires des services qui géreront les dossiers, ce ne sont donc plus des élus qui décideront.
De parlementaire national ou européen à président de communauté d’agglomération, en passant par Maire, la plupart des nouveaux Vice-Présidents occupent d’ores et déjà une à deux fonctions à laquelle ils devraient consacrer tout leur temps. Les auvergnats et rhônalpins devront se contenter de vice-présidents à mi temps ou moins.
Beaucoup de pouvoir est délégué et concentré entre les mains d’une commission permanente bien réduite. Avec L. Wauquiez on a un vice-président «Sécurité, pêche et chasse et partenariats internationaux», Philippe Meunier, Député, connu pour avoir proposé d’armer les parlementaires ! Il confirme qu’il tiendra chacun de ses engagements surtout la « contribution à l’effort national de sécurité » : dans les trains, lycées et aide aux communes qui veulent « s’équiper en vidéo protection ».
La Région a de grosses compétences, L. Wauquiez pourra faire les choix qu’il souhaite. Par exemple mettre les moyens sur les routes plutôt que sur les trains (ce qu’il a déjà mis en œuvre avec la fermeture de lignes ferroviaires), sur la sécurité même si ce n’est pas une compétence régionale.
Notre travail d’opposition sera notre vigilance de lanceurs d’alerte.