édito de Nicolas Bonnet : faire d’Auvergne – Rhône-Alpes un territoire en transition
Nous sortons d’une première séquence électorale difficile pour les écologistes en ce début d’année 2015, les départementales, dont le mode de scrutin majoritaire rend très difficile la représentation de la diversité des opinions, notamment celles des partis dits « minoritaires » comme l’est encore généralement EELV. Dans ce contexte, les stratégies électorales furent diverses en Auvergne selon les cantons mais malheureusement aucun de nos candidats n’a pu être élu, malgré la qualité des personnes qui se sont engagées et des campagnes qu’ils ont menées en faveur de nos idéaux.
Nous entrons désormais dans la seconde séquence électorale de cette année, les régionales, qui se dérouleront les 6 et 13 décembre prochains et s’annoncent passionnantes. Scrutin proportionnel (avec prime majoritaire), cette élection est traditionnellement un grand rendez-vous démocratique pour les écologistes, d’autant plus que les compétences des conseils régionaux sont vastes et offrent de réels leviers pour mettre en place des politiques de transition écologique dans nos territoires.
Dans chacune des régions Rhône-Alpes et Auvergne, EELV a participé aux majorités d’union de la gauche et des écologistes, chacune présidée par un socialiste, et les élus régionaux écologistes ont ainsi pu prendre part à la gestion de leur région, influencer les politiques publiques menées, voire en impulser de nouvelles. Mais leur capacité d’action est naturellement restée limitée à leur représentation minoritaire au sein de ces majorités et, sur certains dossiers emblématiques, ils n’ont pas obtenu gain de cause. Je pense notamment à trois grands sujets, valables tant en Auvergne qu’en Rhône-Alpes : les transports, les aides aux entreprises et le développement de la filière agricole Bio. (1)
Le Conseil Régional gère une quantité finie d’argent public, il n’a pas les moyens de courir plusieurs lièvres à la fois dans ses différents domaines d’action. Concernant les transports en commun, notamment ferrés, entre développer l’offre de transports en commun de proximité et financer des investissements pharaoniques pour de nouvelles grandes lignes de TGV, il faut choisir, et le choix des écologistes se porte clairement en faveur du premier qui est utile au plus grand nombre au quotidien et qui relève des compétences des régions, contrairement au second. Pour les aides aux entreprises, il est primordial de les conditionner en fonction de critères sociaux et environnementaux, et de privilégier des formules d’avances remboursables à des subventions qui sont en fait des chèques en blanc.
Alors que les dérèglements du climat s’accélèrent, que les problèmes de santé liés à notre environnement s’accumulent, que la biodiversité régresse, et que la situation sociale de la population continue de se dégrader, les dirigeants politiques doivent avoir l’audace d’entreprendre des politiques publiques affirmant de vrais choix de société, tournant le dos à la poursuite d’objectifs antagonistes. Par exemple, il est absurde de laisser croire que l’on va s’attaquer sérieusement aux problématiques sociales et environnementales tout en déployant des moyens démesurés pour tenter de décrocher quelques dixièmes de points de croissance économique en plus.
Les écologistes ont le courage politique d’affirmer qu’il nous faut faire des choix pour avancer, que saupoudrer l’argent public fait de nous des spectateurs alors qu’il nous faut être des acteurs du changement aux côtés des forces vives de la société. Cette année plus encore, avec l’organisation de la conférence internationale sur le climat (COP21) en France, nous devons être ambitieux dans nos propositions pour stopper le changement climatique. Lors de la campagne des élections régionales, nous porterons un projet de long terme pour la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes qui s’inscrira clairement dans la nécessaire et urgente transition écologique de notre société, et qui portera nos valeurs de solidarité, de responsabilité et de sobriété. J’en profite pour lancer un appel à toutes les bonnes volontés, venez prendre part à l’élaboration de ce projet et à sa promotion auprès de nos concitoyens. Et parce que la transition viendra tout autant des politiques publiques que des actions citoyennes, je vous invite à vous rendre dimanche 14 juin au festival citoyen de la transition Alternatidômes à Lempdes (63).
(1) Lire le bilan de mandat des Conseillers régionaux EELV d’Auvergne
Lire de bilan de mandat des Conseillers régionaux EELV de Rhône-Alpes