Sécurisation de l’alimentation en eau potable de Montluçon : un pas en avant après 13 ans d’atermoiements !
Communiqué de presse dimanche 16 décembre 2012
Sécurisation de l’alimentation en eau potable de Montluçon : un pas en avant après 13 ans d’atermoiements !
18 jours avant la date-limite à laquelle le financement partiel de l’Etat pour la sécurisation en eau potable de Montluçon devenait caduc, le maire décide enfin, après 13 ans d’immobilisme, d’adhérer au Syndicat Mixte des Eaux de l’Allier (SMEA) pour construire le dernier tronçon d’interconnexion entre Montluçon et les eaux de Sidiailles.
La délibération de l’adhésion de principe au SMEA votée d’urgence au dernier conseil municipal était du même style que la présentation faite par Daniel Dugléry : plein de sous-entendus dans ce qui est dit ou écrit, mais beaucoup d’éléments non-dits ou non-écrits tout aussi importants.
Ce qui est écrit dans la délibération :
« Compte-tenu de la non-réalisation des mesures prévues sur Rochebut en 2003 pour augmenter la capacité du barrage et améliorer la qualité des eaux stockées, ce qui aurait sécurisé l’approvisionnement du bassin montluçonnais …. »
Ce qui n’est pas écrit dans la délibération :
Cette surélévation, si elle augmente ‘la taille du verre, ce qui ne suffit pas à le remplir’, ne mettrait en aucun cas Montluçon à l’abri d’une pollution accidentelle en aval de Rochebut.
Ce qui est écrit dans la délibération :
« Compte-tenu de la date-limite fixée au 31 décembre 2012 pour pouvoir bénéficier des subventions pour l’interconnexion dans le cadre de l’alternative à Chambonchard … »
Ce qui n’est pas écrit dans la délibération :
La participation financière de l’Etat, via l’agence de l’eau Loire-Bretagne était fixée à 985.200 €, représentant 40% du montant des travaux (2.463.000 € HT en 2003). Le projet réactualisé l’an dernier par le SMEA atteint un montant supérieur à 4 Millions d’€uros, mais l’aide de l’Agence reste de 985.200 €, soit un taux de subvention de l’ordre de 24 % au lieu des 40% initiaux.
Ce qui a été dit lors de la présentation : le SMEA coûte trop cher à Montluçon
Ce qui n’a pas été dit par le maire :
Le SMEA ne coûte pas trop cher à Montluçon-municipalité puisque l’adhésion est facturée (13 centimes d’euros hors taxe le mètre cube d’eau potable : 13 c€ HT / m3) à l’usager.
Seul, l’usager pourrait donc juger que ces 13 c€ sont trop cher payés pour sécuriser son eau potable, mais personne ne lui a posé la question, à l’usager.
Un élément pour en juger directement : une consommation de 100 m3 d’eau, représentative d’une famille de 3 personnes, correspondrait à une hausse de 13 € sur la facture annuelle. Vraiment trop cher pour être certain d’avoir toujours de l’eau potable au robinet, même en cas de pollution accidentelle du Cher, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui ?
Ce qui a été dit lors du conseil municipal par le maire :
« Je ne veux pas être injuste », à propos des commerçants qui lui avaient fait part, à juste titre, de leur inquiétude devant la forte augmentation de la contribution à la cotisation foncière des entreprises (CFE) qui a remplacé la taxe professionnelle.
Ce qui n’a pas été dit lors du conseil municipal par le maire :
Cette volonté fort louable de ne pas être injuste ne s’applique pas du tout à ses voisins de la communauté d’agglomération, ou de tous les autres ‘facturés pour l’eau potable’ des communes adhérentes au SMEA de l’Allier.
En effet, le maire a négocié le tarif de 9 c€ HT/m3 avec le SMEA, qui l’a accepté. Est-ce vraiment juste, par rapport à nos voisins de l’agglomération, Lamaids, Quinssaines, Lignerolles, Lavault Sainte-Anne, Teillet-Argenty, Prémilhat, Domérat et Saint-Victor qui en adhérant depuis 20 ans au SMEA, au tarif départemental unitaire, ont permis, grâce à leur investissement, d’amener l’eau de Sidiailles jusqu’aux réservoirs de Coursage, aux portes de Montluçon. Montluçon, qui n’a donc participé en rien jusqu’à présent au financement amont de l’interconnexion, se permet de barguigner sa participation au financement du dernier tronçon, montrant ainsi son mépris envers les communes rurales qui elles, ont joué le jeu sans rechigner tout en construisant la sécurisation de tout le département depuis 20 ans.
C’est la première fois, depuis la genèse du SMEA qu’une commune déroge à l’égalité de droits et de devoirs des communes adhérentes.
Le préfet a toutefois montré au maire de Montluçon la voie de la raison puisque, si l’entrée 2013 s’est faite ‘au rabais’, en 2015, Montluçon devra s’aligner sur le tarif unique.
Ce qui a été dit lors du conseil municipal par le maire :
« Je suis content que, grâce à moi, les Montluçonnais n’aient à payer que 9 c€/m3 »
Ce qui n’a pas été dit lors du conseil municipal par le maire :
Avant Montluçon, Bellerive a souhaité également que ses usagers ne paient pas la totalité du tarif unitaire. Mais Bellerive a eu le courage de sa politique, en prenant le complément sur son budget propre, et pas en le ‘piquant une deuxième fois’ aux usagers des autres communes.
Donc même si Europe Ecologie les Verts se félicite qu’enfin, après 13 ans d’immobilisme et d’inconscience sur les risques encourus, Montluçon se décide enfin à franchir la première étape menant à la sécurisation de son alimentation en eau potable, nous ne sommes pas fiers de la solidarité à sens unique de son maire, ni de ses tractations de marchand de tapis aux détriments de ses voisins qui eux, oeuvrent depuis 20 ans et au prix fort, à la sécurisation de tout le département.
Contact : Claudy Aubert-Dassé tél : 06 19 69 43 60