La suppression d’un tiers des contrats aidés : de l’absurdité des politiques gouvernementales
C’est une décision déplorable tant d’un point de vue de l’emploi que de justice sociale : le gouvernement a confirmé la diminution d’un tiers des emplois aidés.
En effet, les plupart des emplois aidés permettent à des structures de solidarité, environnementales, sportives, culturelles, à des collectivités locales, d’assumer des services utiles à la communauté. Ces emplois loin d’être inutiles ou inefficaces entretiennent au contraire le lien social, la solidarité, l’accès à la culture, à l’éducation et au sport. Ils constituaient en outre un moyen de mettre en œuvre la transition écologique, objectif du ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot.
Contrairement à ce qui a été indiqué, le coût moyen d’un emploi aidé pour l’État se situe entre 7000 et 15 000 euros par an selon les secteurs.
À titre de comparaison, le CICE qui représente une perte de recette moyenne pour l’État d’environ 25 milliards d’euros par an depuis sa mise en service aurait permis de créer ou de maintenir entre 150 000 et 250 000 emplois selon les sources, soit un coût minimum de 100 000 euros par emploi créé ou sauvegardé. Le coût du CICE par emploi est donc 10 fois plus élevé que celui des emplois aidés.
Si on prend en considération que la personne qui bénéficiait d’un contrat aidé se trouvera au chômage ou au RSA, on constate que non seulement la collectivité ne fera aucune économie avec la fin des emplois aidés, mais elle fragilise en plus la situation professionnelle et personnelle de centaines de milliers de salariés tout en fragilisant le terreau associatif d’utilité social, culturel, sportif ou environnemental. Après les réductions drastiques des ressources allouées aux collectivités, c’est là un coup de massue supplémentaire bien inutile et même dangereux socialement. En supprimant drastiquement au cœur de l’été, une large partie de ces emplois aidés, c’est toute la France des périphéries, des banlieues, des campagnes, des quartiers populaires, que l’on laisse orpheline d’activités et de service et que l’on appauvrit.
Ainsi, Europe Écologie Les Verts demande au gouvernement comment il compte prendre en charge les centaines de milliers de personnes qu’il vient de transformer en chômeurs, sans formation et sans débouchés, et ce sans la moindre concertation ?
Europe Écologie Les Verts soutient le recours déposé par les élu-e-s écologistes d’Île-de-France et Damien Carême pour suspendre l’interruption des contrats aidés, et appelle au rassemblement à partir de 13 heures le 20 septembre place du Palais-Royal avant l’audience au Conseil d’État. Europe Écologie Les Verts appelle également à la pétition initiée par des actrices et acteurs de la solidarité relayée sur change.org par le magazine Alternatives Économiques.
Europe Écologie Les Verts demande au Gouvernement d’annuler sa décision de mettre un terme aux emplois aidés dans le secteur non-marchand et de suspendre celle concernant le secteur marchand dans l’attente d’une analyse précise des enjeux et des conséquences d’un arrêt brutal de ces contrats.
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux
Source : La suppression d’un tiers des contrats aidés : de l’absurdité des politiques gouvernementales