Désarmement nucléaire : jeûne-action du 6 au 9 août 2016 Bordeaux-Le Barp
Compte rendu du jeûne-action du 6 au 9 août 2016 Bordeaux-Le Barp
Pour raison familiale, un couple de jeûneurs, Évelyne et François, demeurant en Normandie, n’ont pu rejoindre la troupe des jeûneurs-actifs-commémomanifestants du bombardement d’Hiroshima et Nagasaki. Pour autant, jeûneurs habitués, ils jeûneront chez eux comme d’autres le font pour soutenir notre action et retiennent le rendez-vous l’an prochain.
Mary-July, pour des raisons du même ordre, n’a également pas pu venir et se prépare aussi pour l’année prochaine.
Serge, 82 ans, belle verve, rêveur-philosophe-baroudeur de la paix-philanthrope à la chevelure platine au vent et au teint halé, rompu à l’exercice du jeûne depuis plus de 30 ans, a commencé à jeûner depuis le 30 juillet avant de nous rejoindre en Gironde (11 jours de jeûne à son actif cette année).
Mimosa et Patrick aux grands coeurs ont hébergé la plupart d’entre nous le temps de la manifestation de 4 jours.
Samedi 6 août 2016 de 10h à 17h sur la commune de Le Barp où se trouve le laboratoire de crime nucléaire
Sur l’espace herbeux, tout près de l’entrée du Mégajoule, à un embranchement de la route qui mène au laser Mégajoule, le barnum prêté par Greenpeace est monté dès 10h. Du soleil radieux, il abrite la joyeuse tribu, en bout de chaîne des hominidés insoumis au nucléaire et accro à la nature qui vient de se rencontrer : Francine, Abraham, Mimosa, Boris, Sylvie, Hervé, Brigitte, Dominique, Claudie, Serge. Chacun se présente et nous poursuivons le jeûne. Le Dr Abraham BEHAR contrôle la tension des jeûneurs, surveille de plus près un jeûneur légèrement diabétique et dispense ses recommandations pour la santé des jeûneurs.
La banderole « En France et dans le monde nous jeûnons du 6 au 9 août pour exiger un désarmement nucléaire total » (d’Armes Nucléaires Stop) est solidement tendue et haubanée. Des tracts sont distribués aux automobilistes qui ralentissent autour du rond-point qui se trouve à côté de notre espace de jeûne. Vers 12h, nous observons une minute de silence pour marquer le jour du bombardement de Hiroshima et prononçons une allocution (voir fichier joint) pour rappeler les événements guerriers puis l’espérance d’élaboration d’un traité d’interdiction de l’arme nucléaire par l’ONU au printemps prochain. Nous manifestons notre désir de paix anti-nucléaire par notre présence jusqu’à 17h.
Dimanche 7 août 2016 de 10h à 17h place Pey Berland à Bordeaux
Au pied de la cathédrale et de la tour Pey Berland où se tient un petit marché, à proximité du croisement de deux lignes de tramway, au coeur de Bordeaux, à 10h, nous remontons le barnum et la table pliante, arrimons notre banderole d’Armes Nucléaires Stop sur la grille qui entoure la cathédrale et d’une autre de 25 mètres confectionnée par Serge « BIENTÔT UN TRAITÉ D’INTERDICTION DES ARMES NUCLÉAIRES » à la même grille. Sylvette et Patrick rejoignent les participants de la veille. Jusqu’à 17h, nous distribuons à plus de 250 personnes la série de 4 tracts qui éveillent à la menace du nucléaire civil et militaire.
Lundi 8 août 2016 de 10h à 17h place Saint Projet à Bordeaux
Alors qu’à 10h nous réinstallons notre matériel, Sylvette (de chez Greenpeace) nous rejoint ; Notre cher docteur en médecine nucléaire Abraham BEHAR nous fait la visite médicale et nous prodigue ses conseils notamment à Serge, jeûneur depuis le 30 juillet qui montre quelques signes de faiblesse en tension et glycémie.
Abraham lui conseille d’absorber une dosette de sucre le matin et le soir ainsi que Sylvie qui sent une grande faiblesse mais se remet bien vite sur pied. La banderole de Armes Nucléaires Stop qui ne bénéficie d’aucun amarrage cette fois est étalée au sol mais la curiosité à la lecture fait venir les passants près de notre stand et beaucoup d’informations seront échangées ainsi.
La place borde la rue Sainte Catherine, la plus commerçante de Bordeaux nous permet d’atteindre beaucoup de monde et d’échanger sur la problématique qui nous anime. Près de 400 paquets de 4 tracts sont donnés de la main à la main soit 1600 billets d’information sur les dangers de pollution et de risque pour la santé et sur les coûts prohibitifs de la bombe que nous devons supporter pour une supposée dissuasion qui s’avère être d’une totale inefficacité.
Une bande de papier de 2,5 mètres avec le texte de la résolution des Nations unies de 1961 sur la criminalité de l’emploi de l’arme nucléaire est collée au sol avec du ruban scotch, au dessous, un résumé en est tracé à l’argile blanche par Serge :
« Considérant que l’emploi de l’arme nucléaire entraînerait pour l’humanité et la civilisation des souffrances et des destructions aveugles, estimant que cet emploi est la négation de l’idéal des Nations Unies, ce texte déclare :
1) L’emploi de l’arme nucléaire est contraire aux buts des Nations-unies et à sa charte,
2) Cet emploi est contraire aux règles du droit international,
3) L’emploi des armes nucléaires est une guerre dirigée contre l’humanité,
4) Tout état qui emploie ces armes doit être considéré comme violant la charte des Nations-unies et commettant un crime contre l’humanité et la civilisation.«
À l’entrée d’une autre rue, à l’argile blanche est tracé le sigle de campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires. Devant notre stand, le mot paix est lui aussi inscrit à l’argile blanche sur les pavés jaunes dans les langues de premières nations dans l’ordre alphabétique. Le soleil est radieux. Deux représentants de la police municipale arrivent et font valoir que toute inscription sur la voie publique est interdite et que nous devons cesser et même effacer ce qui est écrit au sol. Le responsable de la manifestation est prié de présenter sur le champ l’autorisation préfectorale de manifester. Dominique Baude s’exécute et la discussion est de nouveau engagée sur les inscriptions au sol qu’il faut effacer. Le risque pour le responsable est annoncé illico ; le policier municipal annonce qu’il va dresser un procès verbal que cela sera compliqué pour le prévenu qui sera convoqué au tribunal. L’après-midi avance et nous nous engageons à obtempérer.
Nous effaçons l’écriture du mot « Paix » mais pas les autres inscriptions que le piétinement des touristes a déjà pas mal effacées.
Télévision Bordeaux 33 nous a fait une prise d’image et une interview que nous pouvons voir sur https://www.dailymotion.com/-tb33
Fin de la journée, il est temps de partir à la conférence donnée par Abraham BEHAR, docteur et éminent professeur honoraire en médecine nucléaire dont le thème « Nucléaire et santé » à 19h, dans une salle prêtée par la municipalité de Bègles. Le débat s’est instauré, entre autres, avec notamment avec 4 membres de « l’Appel Des Cent » venus nous rejoindre, en particulier pour préciser la nature et le rôle du Laser Mégajoule (Le Barp). Peu de monde mais une présentation extraordinaire de qualité par le Dr Abraham BEHAR de « l’Association des Médecins Français pour la Prévention de la Guerre Nucléaire » l’AMFPGN. Les études sur les faibles doses de radioactivité qualifiées à tort de « négligeables » représentent un danger potentiel infiniment plus importants que ce qu’on veut bien nous faire croire. Les effets sont proportionnels au dépôt d’énergie et toujours inhomogènes. Les effets non ciblés à faible dose sont souvent chroniques et entraînent des maladies radio-induites tardives. La règle pour disculper les autorités est une forme de négationnisme des dangers radioactifs à faible dose. On a appris pour ceux qui ne le savaient pas qu’un accident majeur en France est inéluctable et que le PPI ne peut pas suffire. Comment éviter une zone contaminée chronique en Europe ? Comment supprimer la notion de “négligeable“ ?
Pour plus de renseignement : voir la revue Médecine et guerre nucléaire, directeur de publication : Dr Abraham BEHAR et web : http://www.amfpgn.org
Mardi 9 août 2016 de 10h à 13h au Miroir d’Eau à Bordeaux
Nous sommes sur le bord de la Garonne et plus précisément sur son estuaire, la Gironde. Comme le soleil, le vent s’est levé. Sylvie, Serge et Boris s’affairent à monter le chapiteau tandis que Dominique est parti récupérer en vain 2 pans de murs du barnum qu’il a égaré, glissés du sac à dos. Surmontant sa fatigue il revient une heure après, bredouille mais sans se lasser de l’action qu’il mènera jusqu’au bout avec ses amis. Pendant ce temps, beaucoup de tracts ont été distribués et les 4000 tracts de départ du jeûne, à 1 ou 2 centaines près, ont tous été distribués.
Le taux de glycémie de Serge est tombé à 0,5 et il absorbe une dosette de sucre. Un autre Patrick, celui de Greenpeace Bordeaux a rejoint le groupe. Nous sommes une dizaine dont quelques membres de l’Appel des Cent qui ont manifesté le 6 Août sur une place de la ville dédiée à la paix avec un mobile offert par la société Toshiba représentant l’oiseau d’Hiroshima. Abraham donne de longues explications à l’Agence France Presse sur son action au sein de l’AMFPGN. À 11h02, anniversaire du bombardement de Nagasaki, Patrick M. invite à une minute de silence puis Dominique lit notre déclaration (declaration-du-groupe-de-gironde-le-9-aout-2016) auprès de quelques médias qui se trouvent là : l’AFP, Rue89 Bordeaux, TB33 (voir https://www.dailymotion.com/-tb33) Nous décompressons un peu en chantant le
Déserteur et la Java des bombes atomiques . Midi est passé ; Nous rompons le jeûne en dégustant une soupe préparée par nos hôtes Mimosa et Patrick avec des légumes venant de l’AMAP Les Jardins de Sillac à Salles (33770). Vers 13h, nous nous quittons, en gardant le souvenir de nos belles rencontres, pleins d’espoirs pour un traité d’interdiction par l’ONU à l’automne prochain. Mais rien n’étant gagné d’avance, nous nous séparons avec la certitude de devoir rester, comme beaucoup d’autres, vigilance oblige, des sentinelles pour la paix.
Vous souhaitez contacter L’association Armes Nucléaires Stop : baude.dominique@laposte.net