Prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires : grand carénage ou grand carnage ?

En annonçant la prolongation de 10 ans de la durée de vie des centrales nucléaires, les faisant passer de 40 à 50 ans, Ségolène Royal, la ministre de l’Environnement, affiche une position d’ores et déjà intenable et en totale incohérence avec la loi de transition énergétique.

Dans notre grande région, la centrale du Blayais est particulièrement concernée avec ses 4 réacteurs nucléaires mis en service en 1981. Outre les périls liés à son âge, la centrale a subi de graves inondations en 1999, provoquant un incident de classe 2. Deux autres incidents liés au risque sismique ont également été enregistrés en 2002 et en 2003. Les événements climatiques extrêmes liés au dérèglement climatique devenant de plus en plus fréquents, est-il raisonnable d’exposer les populations à ces risques ?

De plus, les 55 milliards d’euros prévus par EDF pour le « grand carénage » lié cette prolongation sont déjà jugés insuffisants par la Cour des comptes, qui évalue ce coût à 100 milliards d’euros ! On peut se demander comment EDF, lourdement endetté, pourra investir ces sommes colossales, car l’Autorité de sûreté nucléaire n’autorisera la prolongation que pour les réacteurs rénovés. En augmentant le prix de l’énergie pour les abonnés ? En demandant à l’État de les financer au détriment du développement des énergies renouvelables ?

L’idée de prolongation va à l’encontre des préconisations de la loi sur la transition énergétique que nous travaillons à mettre en œuvre en Région et continue à exposer les populations à un risque d’accident nucléaire majeur, de type Tchernobyl ou Fukushima.

Le grand carénage des centrales nucléaires françaises ne doit pas être le grand carnage de la loi sur la transition énergétique !

Le groupe des élu/es écologistes à la Région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes

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