Plan Particulier d’Intervention : la ville de Blaye exclue du Blayais !
23 septembre 2015 – Communiqué de presse
Les présidents des groupes écologistes de Bordeaux et de Bordeaux Métropole, Pierre Hurmic et Gérard Chausset se sont entretenus mardi 22 septembre avec le directeur de cabinet du Préfet de la région Aquitaine dans le cadre de la seconde consultation publique relative à la révision du Plan Particulier d’Intervention ;PPI du Centre Nucléaire de Production d’Electricité du Blayais.
Les élus écologistes ont tenu à rappeler les motions adoptées depuis le mois de novembre à leur initiative par plusieurs collectivités locales girondines dont la Métropole et la ville de Bordeaux [1] appelant à une extension du périmètre du PPI du Blayais à 80 kilomètres autour de l’installation nucléaire contre les 10 actuellement en vigueur.
Plus d’1,5 millions de personnes vivent aujourd’hui à moins de 80 kilomètres de la centrale du Blayais et pourraient ainsi bénéficier des mesures aujourd’hui réservées aux seuls habitants du périmètre de 10 kilomètres : mise à disposition à domicile de comprimés d’iode, informations circonstanciées sur les mesures de confinement ou d’évacuation, mobilisation anticipée des services d’Etat…
Bien sûr l’extension du périmètre de sécurité ne saurait être une réponse suffisante à l’obsolescence de cette centrale vieille de plus de 40 ans et à la nécessité de la fermer au plus vite. Mais elle contribuerait à développer la culture du risque chez les citoyens et dans les administrations et à les préparer aux situations d’urgence afin que les conséquences d’un éventuel accident soient les moins catastrophiques possibles.
Formulant des propositions d’améliorations concrètes, nous avons insisté pour que le périmètre soit ainsi élargi et espérons une décision en ce sens. Si l’ajout de mesures post-accidentelles dans le PPI ou l’organisation à venir d’exercices d’urgence sont intéressants, le document ne nous satisfait pas en l’état. L’exclusion de la ville de Blaye du périmètre ridiculement étriqué du PPI de la centrale qui porte pourtant son nom est l’une des incohérences les plus flagrantes.
Nous souhaitons que l’intérêt nouveau porté par les collectivités mobilisées autour de cette demande aux côtés des citoyens et des associations [2] soit effectivement retenue dans la nouvelle version du PPI.
Les expériences tragiques de Tchernobyl et Fukushima le prouvent : la pollution radioactive ne saurait s’arrêter à la frontière des 10 kilomètres. Au Japon la zone directement impactée s’étendait à plus de 100 kilomètres autour de la centrale et à plus de 300 kilomètres en Ukraine, sans parler de la migration des particules poussées par les vents.
Les élu-e-s écologistes resteront vigilants quant aux suites données à ce dossier d’ici la fin du mois d’octobre, date à laquelle la version actualisée du PPI devrait être divulguée.
Pierre Hurmic, Président groupe des élu-e-s écologistes de la ville de Bordeaux
Gérard Chausset, Président groupe des élu-e-s écologistes de Bordeaux Métropole
Notes :
[1] Bordeaux Métropole, Conseil Départemental de Gironde, villes de Bordeaux, Talence, Bègles, Floirac et Lormont – Voir notamment ici : https://bordeaux.eelv.fr/elargissement-du-perimetre-du-plan-dintervention-de-la-centrale- nucleaire-du-blayais-le-voeu-des-ecologistes-est-vote-par-le-conseil-municipal-de-bordeaux/
[2] Voir la pétition initiée par Greenpeace Bordeaux : http://bordeaux.greenpeace.fr/petition-extension-ppi-remise-au- directeur-de-cabinet-du-prefet-des-960-signatures/