Le défi climatique : c’est ici et maintenant ! Tribune des éluEs écologistes à Bordeaux octobre 2014
Les écologistes ont cette fâcheuse réputation d’annoncer des cataclysmes environnementaux que personne ne veut voir en face. Notre tâche à présent, en plus d’être des lanceurs d’alerte, est aussi et surtout de donner envie à nos concitoyens de changer leur mode de vie au profit d’une société plus sobre en biens mais plus riche en liens.
La manifestation festive Alternatiba Gironde, qui se tiendra à Bordeaux les 11 et 12 octobre prochains, propose un village des alternatives concrètes ainsi que des conférences afin d’informer les citoyens sur l’urgence climatique et d’appeler à la sobriété énergétique et à consommer autrement.
La cause climatique nécessite l’engagement de tous !
Le réchauffement climatique a atteint un niveau historique en 2013 selon le rapport annuel sur le climat publié le 17 juillet dernier dans le Bulletin de la Société météorologique américaine, résultat d’un travail de 425 scientifiques dans 57 pays.
L’année 2013 a été l’une des années les plus chaudes jamais enregistrées, les gaz à effet de serre ayant atteint des niveaux historiques.
Le climatologue Jean Jouzel vient de remettre le 6 septembre un rapport à la Ministre de l’écologie indiquant que la température moyenne en France pourrait augmenter de 5,3°C d’ici 2100.
Pour imaginer à quoi ressemblera ce monde, on peut lire avec intérêt Nicholas Stern, l’un des spécialistes de l’économie du changement climatique. Il explique que depuis 10 millions d’années, la planète n’a jamais connu une telle hausse de sa température et que les êtres humains, apparus sur Terre il y a seulement 250.000 ans, n’ont jamais vécu dans un monde avec 4 ou 5 degrés de plus.
A tous ceux qui pensent que l’urgence n’est pas à l’écologie mais à la croissance du vieux PIB, l’économiste Stern rétorque que si nous n’arrivons pas à réduire le réchauffement climatique, la crise économique sera trois fois ce qu’elle est aujourd’hui, ajoutant que l’action contre le changement climatique coûtera 5 fois moins cher que les conséquences de l’inaction.
Alors, face à l’urgence, nous sommes tous appelés à réagir, en commençant par des solutions à notre échelle, individuelle et locale, qui sont la raison d’être de l’écologie politique que nous défendons.
A Bordeaux, par exemple, nous proposons, entre autres, de : généraliser les axes de circulation en zone 30 et les doubles sens cyclistes ; favoriser et sécuriser la circulation des vélos, notamment sur les boulevards ; mettre en place des zones de circulation à basse émission de particules et gaz polluants ; créer des quartiers à très faible émission de polluants atmosphériques, à l’image des zones à faible émission qui existent déjà dans 200 villes européennes ; étendre la zone sans voiture tous les dimanches et les mois d’été (notamment en août) ; contribuer à la rénovation thermique des bâtiments publics et privés, développer les énergies renouvelables…
Allons-y tous ensemble, car le défi climatique c’est ici et maintenant !