Ligne à Grande Vitesse : contribution d’EELV Aquitaine à l’enquête publique sur le GPSO

EELV Aquitaine considère que les LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Espagne sont d’authentiques GPII (Grand Projet Inutile et Imposé) et s’oppose catégoriquement à leur construction pour des raisons :

Financières : 

  • Le coût global de leur construction est annoncé à 8,037 milliards d’euros. La totalité du projet GPSO est chiffré à 13 milliards d’euros. Sachant que les estimations sont toujours dépassées, on ne sait pas quel sera le montant réel à payer par les contribuables, les usagers ou les collectivités.
  • Le dernier rapport de la Cour des Comptes montre de sérieux doutes sur la rentabilité des nouvelles LGV.
  • Ces travaux se feraient au détriment de l’aménagement des voies existantes qui, pour un service équivalent, coûterait 4 fois moins cher.

Economiques :

  • Jusqu’à présent, aucun exemple de développement économique de territoires traversés par les LGV. Seules les métropoles en profitent.
  • Les LGV vont à l’encontre de la nécessaire relocalisation de l’économie. Celle-ci n’est pas inscrite dans les réflexions relatives à la métropolisation. Pour un gain de temps dérisoire (un quart d’heure entre Bordeaux et le Pays Basque), on s’apprête à dépenser des milliards alors que seuls 7% des usagers du train prennent le TGV.
  • Ces chantiers n’apporteraient localement que des emplois temporaires. Comme tous les GPII, les emplois qualifiés seront directement pourvus par les multinationales du BTP ayant « gagné ou remporté » le marché.

Écologiques :

  • Ce chantier inutile consommerait énormément d’espace et aggraverait l’artificialisation des terres : 16 ha par km de voie construite. Cette réalisation dénaturerait 4 830 hectares de bois, de champs, de terres agricoles et viticoles.
  • Les travaux entraîneraient un impact supplémentaire : nouvelles gravières, création de ligne HT, rotations de camions (2 360 rotations par jour ouvré pendant la durée du chantier).
  • Au-delà de 160 km/h, la consommation des trains croît proportionnellement au carré de leur vitesse et la puissance électrique demandée, au cube de cette vitesse. Les LGV nécessitent donc une alimentation électrique importante qui exige, naturellement, la construction de lignes à haute tension.
  • L’emprise de la LGV n’épargnerait ni les zones humides, ni les espaces protégés (ZNIEFF, Natura 2000), ni les nappes phréatiques, ni les sources d’eau douce qui alimentent la CUB.

Démocratiques :

  • EELV Aquitaine remet en cause les procédures actuelles d’enquête publique : elles procèdent d’une politique de l’offre, d’une écoute sélective et d’une conception verticale de la démocratie. Malheureusement, nous ne disposons pas encore d’outils légaux pour faire participer réellement les citoyens à la vie publique.

 

NOS PROPOSITIONS :

Aménagement du territoire grâce au rail : 

  • Une politique globale des transports en commun fondée sur le report modal, sur la rénovation et la modernisation des lignes ferroviaires existantes.
  • Une politique de fret volontariste avec un recours accru aux transports combinés.
  • L’investissement des fonds prévu pour la LGV dédiés à l’amélioration du service du TER (qui rassemble 90% des usagers du train) : entretien des lignes, électrification, cadencement, interconnexions, …
  • Seuls 40 000 aquitains prennent quotidiennement le TER. C’est donc sur l’attractivité des transports du quotidien que doivent porter en priorité études et investissements.

Pour un exercice horizontal de la démocratie :

  • Nous préconisons le développement des conférences de citoyens, particulièrement adaptées au sujet LGV, car elles sont créées pour répondre à une confrontation d’intérêts contradictoires. En France, cette conférence, quand elle existe, émet des recommandations. EELV estime que leurs observations doivent entrer dans le processus de décision ;
  • Nous souhaitons que soit prise en compte la notion de « biens communs » qui engage usagers, citoyens, entreprises, collectivités et Etat sur le mode de la coopération et non de l’utilité publique ou alors de l’utilité publique participative.

 

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