Jean ZAY : Communiqué de presse des élus du groupe communiste et apparentés et du groupe EELV du Conseil Municipal d’Eysines

Les jours sombres de notre histoire…
Nous avons vécu, au cours du conseil municipal du 16 juin 2014, un moment politique rare par sa violence et sa symbolique, et nous estimons qu’il est nécessaire d’exprimer, de manière ferme et claire, notre désaccord total et la réflexion que nous tirons de la position affligeante prise par Alain Vergnault et l’opposition eysinaise, à l’exception de Madame Peletan-Couronné.
Dans un contexte relativement calme lors de ce conseil municipal du 16 juin, nos opposants, composés d’élus UMP et UDI, ont engendré par leurs paroles et leurs actes un véritable choc qui a profondément touché l’ensemble des élus de la majorité et du public.
A l’origine de leur grief, une délibération portant sur la dénomination de plusieurs voies, dont la proposition de nommer la nouvelle rue conduisant au pôle éducatif « Jean Zay ».
Après une première remarque de Frédéric Rémus Borel, Johnny Caron, élu UMP, prend la parole pour signifier son indignation totale quant à ce choix. Hors de lui, l’élu affirme que Jean Zay « ne doit pas être considéré comme un héros national sous prétexte qu’il a été fusillé ». Allant plus loin, il décide de qualifier les élus de la majorité d’antirépublicains, et affirme qu’il est honteux de vouloir nommer une rue menant à une école selon le nom d’un homme qui proposait de brûler le drapeau français.
Johnny Caron par ses propos suit ainsi la position défendue par Bruno
Gollnisch, membre du Front National, qui vise à discréditer le résistant et ancien
ministre du Front populaire fusillé par la milice en 1944.
Plus grave encore, c’est l’entreprise de propagande antisémite du régime de Vichy
contre Jean Zay, organisée dès 1940, que Johnny Caron reprend ici. Une
propagande qui déformait ses écrits et ses propos, pour en faire l’une des
représentations diaboliques de tout ce que le régime de Vichy détestait : les juifs, les
radicaux-socialistes, les francs-maçons, les résistants.
75 ans après que Jean Zay commença à être calomnié, lors d’un conseil
municipal comme les autres, l’opposition eysinaise dans sa grande majorité a
donc fait le choix de reprendre le flambeau de la calomnie. Cette position est le
symbole d’une ambiance malsaine dans la France d’aujourd’hui, et ce au sein même
de nos instances les plus proches, au coeur de notre commune.
Cette position fait également écho à des actes de vandalisme récents sur la
commune, des tags à teneur raciste qui ont été retrouvés sur les murs d’une
propriété d’Eysines, signés par des partisans du FN et de la jeunesse nationaliste
révolutionnaire d’extrême droite. Surfer sans vergogne comme le fait l’opposition
eysinaise sur une vague dérangeante de populisme qui gangrène la France entière
est une dangereuse position que nous devons combattre.
Nous affirmons avec la plus grande conviction que Jean Zay est bien un
symbole national. Un homme qui s’est battu jusqu’au bout pour ses valeurs, un
homme qui a fait avancer le droit à la culture et le droit à l’éducation. Un homme qui
a porté jusque dans son dernier souffle les valeurs de liberté, d’égalité et de
fraternité.
Au nom des militants communistes et apparentés et des militants EELV
de la commune, nous soutenons la proposition de nommer dans notre ville une rue
Jean Zay, comme dans tant d’autres communes en France. C’est là le vrai symbole
du républicanisme aujourd’hui.
Nous demandons à Messieurs Vergnault, Caron, Remus-Borel, Uhel et à
Mesdames Miramon-Mazéra et Coulon de faire preuve de décence et de revenir
symboliquement sur leur position du 16 juin lors du prochain conseil municipal.
Pour le groupe communiste et apparentés : Nicolas Ông, Véronique Jusot
Pour le groupe EELV : Didier Tran-Manh-Sung, Betty Piccioli et Sophia Ed-Danni

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