Communauté Urbaine de Bordeaux : Dossier Perchlorate, 3 ans après, le préjudice écologique n’est pas réglé
COMMUNIQUE DE PRESSE 24 avril 2014 – Groupe EELV à la Communauté urbaine de Bordeaux
Alors qu’HERAKLES organise l’inauguration de son installation LICORNE de traitement des objets pyrotechnique en lien avec le démantèlement des MISSILES M 45, trois ans après la découverte de la pollution historique des sources d’alimentation en eau potable de Thil et Gamarde, nous constatons que rien n’est réglé sur ce dossier, que ce soit au niveau de la dépollution du site, au niveau de l’arrêt des captages, au niveau de la diffusion actuelle de pollution liée à l’exploitation en cours, ainsi qu’au niveau juridique.
Ce sont 400 tonnes d’eau perchloratées qui seront émises chaque année par cette nouvelle activité.
Du point de vue juridique, aucune avancée sur les réparations du préjudice écologique subi par la CUB. L’expertise est toujours en cours…
Notre collectivité sort perdante de cette affaire, avec 10% des ressources en eau potable toujours indisponibles, engendrant la réalisation d’un nouveau forage à ses frais.
Les problèmes liés à la dépollution du site ne sont pas réglés non plus : les mesures relatives au traitement de dépollution des sols ont certes été définies mais nous ne connaissons pas les dates de mise en œuvre. Quant à la pollution résiduelle émise quotidiennement par les procédés employés, aucune solution ne semble exister à l’heure actuelle pour la supprimer totalement.
Plus grave encore, cet hiver, d’importants rejets accidentels d’eau brute non traitée ont eu lieu pendant près d’un mois liés au nouveau système de traitement. Plusieurs centaines de microgrammes de résidus par litre ont été rejetés dans la Jalle. Outre que cet accident prouve la persistance du risque, la CUB a été prévenue de cet accident seulement en Février, c’est-à-dire deux mois après l’incident. Aucune procédure d’alerte n’a été mise en œuvre. L’opacité règne sur ce dossier.
Les services de l’Etat ont été également défaillants sur ce dossier.
Face à ces multiples pollutions, il ne nous parait pas opportun qu’Héraklés mette en place cette nouvelle installation de traitement des eaux perchloratées pour réaliser une activité de démantèlement de missiles M45, générant 400 tonnes d’eaux perchloratées par an, alors que la pollution historique du site n’est pas supprimée.
Nous demandons donc, à Alain Juppé, Président de la Communauté urbaine de Bordeaux de reprendre le dossier afin de veiller à ce que d’une part la pollution historique soit traitée avant le démarrage de cette nouvelle activité et d’autre part que la responsabilité d’Héraklés soit engagée pour réparer les dommages subis par la CUB.
Enfin, nous proposons qu’Héraklés se dote d’un bassin de rétention des eaux perchloratées, dans le but de se prémunir face à d’éventuelles pollutions accidentelles ou à des difficultés techniques empêchant l’utilisation momentanée de la station de traitement.
Gérard Chausset, Président du Groupe EELV à la Communauté urbaine de Bordeaux