Cécile Duflot était présente à la Réole Vendredi 15 Novembre.

La Réole est une petite ville de Gironde à 36 minutes en TER de Bordeaux. Sa gare est à moins d’un kilomètre du centre bourg. Un centre, qui a été déserté et abandonné depuis des années, depuis que les incitations à devenir propriétaire d’une « maison individuelle avec ses 1000 mètres carrés de terrain », ont fait exploser les constructions neuves sur ces territoires ruraux, au détriment de la réhabilitation de l’ancien.

Artificialisation des terres agricoles, mitage du paysage, allongement des déplacements en véhicule individuel, isolement et affaiblissement de la solidarité villageoise  sont les conséquences de désirs individuels certes mais aussi de politiques publiques.

Aujourd’hui les contraintes ont changé, nous devons économiser de l’espace, de l’énergie, raccourcir les déplacements, les adoucir tout en préservant une qualité de vie et de services.

Avec le projet La Réole 2020 qui consiste à redonner vie au centre bourg , faire revivre une mixité sociale, générationnelle et fonctionnelle, attirer de nouveaux habitants, rénover le bâti esthétiquement et énergétiquement, créer de l’habitat participatif et coopératif, créer des services, des activités culturelles et du commerce de proximité, nous répondons à la fois aux besoins environnementaux et aux désirs sociaux et citoyens. Un drive fermier a déjà ouvert ses portes dans l’ancienne prison qui avait fermé les siennes depuis longtemps. Ce beau projet a réuni l’Etat, le Conseil général de la Gironde, le Conseil régional.

Je me suis beaucoup impliquée dans cette expérience territoriale dans le cadre de ma vice présidente à l’Habitat. Ce projet est porteur de notre vision de l’aménagement du territoire en Aquitaine où la ruralité ne doit pas être oubliée, où chacun doit pouvoir choisir une vie de qualité entre l’urbain et le rural. Une dérive nous menace, que ce soit dans l’urbain ou dans le rural, : la « déshumanisation » : par une hyper-densification qui rendrait la grande ville étouffante et ferait fuir ses habitants tous les week-end et une désertification des services publics et des activités culturelles à la campagne qui ferait des territoires ruraux des espaces à sur-vivre où s’installerait le sentiment de l’abandon.

Faisons que ces dynamiques négatives, que l’on voit s’installer, dans les villes et les campagnes soient stoppées et redonnons à nos territoires la qualité de vie d’une société écologique et solidaire.

Martine Alcorta, Vice Présidente Région Aquitaine, chargée des Politiques de l’Habitat