Dans le contexte du pays basque plus particulièrement, la nomination de Manuel Valls comme premier ministre laisse pour le moins sceptique

Nous saluons et remercions très sincèrement nos deux ministres EELV, Cécile Duflot et Pascal Canfin, pour le beau travail effectué depuis 2012 et le courage politique dont ils font preuve aujourd’hui.

Depuis 2012 la participation d’EELV au gouvernement a permis de sérieuses avancées, en particulier dans les domaines du logement et du développement. Elle a aussi permis l’expression d’une parole vigilante sur des dossiers sensibles tels que le gaz de schiste, ou les grands projets inutiles (NDDL).

Le résultat des élections municipales rend nécessaire un changement d’orientation radical, seul capable de restaurer la confiance des citoyens. La perspective de l’écologie politique est sans nul doute pertinente pour impulser ce changement. Plus que jamais, il est nécessaire d’articuler plusieurs axes fondamentaux : la prise en compte des enjeux environnementaux, le dynamisme d’une économie relocalisée, une plus grande justice sociale et le respect de la pluralité et de la diversité humaine. L’ensemble de ces questions ne saurait être épuisée par la seule mise en œuvre de la transition énergétique : c’est d’une politique globale qu’il s’agit, et pas de jardinage.

Dans le contexte du pays basque plus particulièrement, la nomination de Manuel Valls comme premier ministre laisse pour le moins sceptique. Depuis sa nomination en 2012, le ministre de l’intérieur n’a pas donné de bons signaux, notamment sur des questions qui engagent la construction et l’avenir du territoire au XXIe siècle, telles que la collectivité territoriale ou le processus de paix.

C’est notamment depuis la conférence d’Aiete en octobre 2011, que la dynamique du processus de paix s’est mise en place, réunissant des personnalités internationales d’envergure et des acteurs politiques et sociaux du Pays basque de toutes tendances politiques. Alors qu’elle œuvre pour clore plus d’un demi-siècle de violences, cette dynamique a été traitée, du côté gouvernemental, par le mépris et la répression (On rappellera notamment l’arrestation d’Aurore Martin dans le cadre du MAE, signal désastreux, et surtout incompréhensible, de la part des deux gouvernements français et espagnol).

De la même manière, la mise en place d’une collectivité territoriale à statut particulier permettrait de répondre aux questions majeures sur le transport, le logement, l’agriculture ou l’aménagement du territoire. Alors que cette solution emporte largement l’adhésion de la société civile et politique, au-delà des clivages traditionnels, nulle écoute n’a été possible.

A moins d’engagements clairs et concrets de François Hollande de nature à rétablir la confiance sur ces questions, la participation d’Europe Écologie Les Verts au gouvernement Valls nous paraît très difficile à engager.

• Marie-Ange THEBAUD, conseillère municipale, membre titulaire du Conseil Fédéral EELV

• Cécile SAINT-MARTIN, secrétaire départementale EELV Pays basque, et membre suppléante du Conseil Fédéral EELV

• Alice LEICIAGUECAHAR, conseillère régionale et porte-parole EELV Pays basque

• Jean LISSAR, membre suppléant du Conseil fédéral EELV et porte-parole EELV Pays basque

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