Tribune des élus EELV Bordeaux – octobre 2012
Vive la proximité !
Le maire de Bordeaux veut faire de la proximité son nouveau cheval de bataille : la proximité des prochaines élections municipales n’est sans doute pas étrangère à cette volonté nouvelle !
Il affiche dans la presse locale, comme il le dit lui-même, une volonté de « saturer le terrain ». Après trois mandats successifs et bientôt vingt ans à la tête de cette ville, il découvre aujourd’hui la nécessité de « coller » au plus près à la vie des quartiers : on s’étonne que les maires adjoints n’aient pas déjà fait ce travail de proximité auprès des habitants…
L’on peut regretter qu’il ait fallu attendre la fin de ses mandats nationaux pour le voir devenir un néo-converti au non-cumul des mandats, meilleur gage de présence d’un élu sur le terrain. Tout ceci annonce une fin de mandat survoltée ou tout au moins pour l’instant désordonnée.
C’est par exemple le cas avec la nouvelle école créée dans le quartier Ginko, sur les berges du lac. Alors que cette zone n’est encore pour l’instant qu’un immense chantier, à la demande express du maire auprès de l’inspection académique, une classe ouvre avec seulement… neuf élèves. Les écoles et classes surchargées sur d’autres secteurs de Bordeaux et de la Gironde apprécieront.
L’absence de politique culturelle sur notre ville relève d’après le maire d’une vue de l’esprit de l’ordre du « fantasme »… Le manque de salles de concerts, de lieux de répétition, de moyens donnés aux artistes locaux est pourtant une réalité que notre maire découvrira certainement ces prochains jours en revenant sur le terrain. Nous pouvons en tout cas l’espérer…
Les équipements sportifs ont du mal à répondre à la demande quotidienne des écoles, des associations et des Bordelais. Les clubs apprennent à gérer la pénurie d’équipements (piscines, patinoires, tennis, …) mais ceci n’est pas à la hauteur d’une ville qui se veut sportive.
En homme pressé, le maire nous annonce le retour des bacs collectifs d’ordures ménagères en centre ville. Même partiel, ne serait-ce pas un retour en arrière vis-à-vis de la collecte sélective? Cela ne rajouterait-il pas de la confusion à une situation déjà très compliquée dans les rues du centre-ville?
Le plan climat énergie territorial de Bordeaux patine. Certains engagements du plan climat 2008/2011 ont été respectés, d’autres pas du tout. On peut déplorer que notre ville n’ait pas réussi à diminuer ses émissions de gaz à effet de serre et se satisfasse d’une stabilisation constatée de ses émissions sur le territoire.
Pour finir, les 15.3% de logements sociaux seulement sur notre ville (chiffre inchangé depuis 2001), expliquent en partie la difficulté de certaines familles à se loger sur Bordeaux. Car si Bordeaux gagne des habitants, il semble que les structures d’accueil pour la petite enfance manquent aussi cruellement.
Alors proximité? Volontiers Mr le maire!