«Perchlorate d’ammonium, une pollution qui a de l’avenir !»
Les Elus d’Europe Ecologie Les Verts de la CUB avaient adressé début septembre un courrier au Préfet de la Gironde ainsi qu’à l’ANSES, pour demander des informations complémentaires sur l’historique de la pollution mais également sur les risques sanitaires et les précautions prises.
M. Le Préfet nous a répondu par courrier que nous rendons public et que vous trouverez ici : Réponse prefet 2.
Nous prenons acte de la réponse détaillée de trois pages et demi comme une marque de transparence et de volonté d’information sur ce dossier.
La réponse du Préfet vient en effet confirmer ce que nous pressentions dès le début de ce conflit environnemental : la pollution des sols et des ressources en eau, a des conséquences graves notamment pour les nappes profondes ou le cours d’eau des Jalles de Blanquefort.
1- Une pollution historique
– M. Le Préfet confirme ce que nous avancions en septembre, à savoir que le Perchlorate était présent et sous surveillance sur le site de St Médard depuis 2004, et que SME travaille sur ce dossier depuis 2007, comme en témoignent ses rapports d’activité. Pourtant, malgré cette surveillance, aucune alerte, aucune précaution particulière pour anticiper, prévenir n’a été mise en Å“uvre sous prétexte que le Perchlorate n’était pas référencé alors que plus d’une centaine d’études et de sites aux U.S.A. alertaient sur la nocivité et les conséquences de ce produit.
– Par la suite, une vigilance a été mise en place par l’ICPE (Inspection des installations Classées pour la Protection de l’Environnement) pour suivre l’avancée des travaux de SME dans le traitement du perchlorate en interne du site. En effet, M. le préfet confirme la mise en place d’une unité de traitement du perchlorate dans le cadre du process industriel depuis 2008. Des études visant à délimiter l’impact de cette pollution historique et à identifier un mode de traitement, conformément à l’arrêté préfectoral du 21 juillet 2011, vont être finalisées au plus tard fin janvier 2012.
– Nous avons également eu confirmation de l’étendue de cette pollution historique qui pourrait concerner d’autres sites, comme celui de Toulouse et de Ste Hélène en Gironde où le Perchlorate d’ammonium y est bien manipulé et stocké, ce dernier étant en attente d’un arrêté préfectoral.
Nous sommes bien devant une pollution d’ampleur nationale. On peut supposer que l’ensemble des sites de la SNPE en France a connu de tels déboires, certaines collectivités s’étant d’ailleurs inquiétées de l’affaire Bordelaise.
Les élus EELV déplorent aujourd’hui l’inertie qui a marqué ce dossier pendant des années, alors que des alertes sur d’autres produits polluants, comme le démontrait l’arrêté préfectoral de 2007 sur la pollution au trichloréthylène, auraient dû exiger la mise en Å“uvre d’une politique de prévention de la part des dirigeants de SME mais également de l’ensemble de la chaîne administrative. Il est incompréhensible qu’une analyse globale des risques de l’ensemble de l’activité n’ait pas été entreprise. Il y a eu à notre sens un défaut de prévention et une mauvaise analyse des risques.
2- Des ressources en eau à protéger
Le courrier du Préfet confirme également que la situation n’est pas encore maîtrisée et que la ressource est en quelque sorte sous embargo pour longtemps. Les élus EELV alertent sur le fait que l’alimentation en eau potable de la CUB, amputée de 15 à 20 % de ses ressources, n’est pas sécurisée en cas de forte sécheresse ou d’incendie en période pointe notamment. Autre difficulté, les traitements et la mise en Å“uvre de périmètre de protection des captages auront un coût économique très important. Pour les élus écologistes, il convient donc de réhabiliter ces ressources qui constituent notre patrimoine collectif.
3- La responsabilité
Nous marquons toujours notre étonnement devant le silence du propriétaire du site. A ce jour, aucune communication publique, aucune excuse, aucune explication ne serait-ce qu’auprès des riverains du site qui reçoivent pour certains la visite de personnels chargés de faire des prélèvements dans leur puits, n’a été donnée.
Comme nous le réclamions depuis le début de ce conflit environnemental nous demandons au Groupe SAFRAN de prendre en charge la totalité des coûts induits par la pollution depuis la dépollution aux nouveaux forages.
Si tel n’était pas le cas, la constitution de partie civile de la part de la CUB et de la Lyonnaise des Eaux nous semblerait alors inéluctable, en réparation du préjudice financier subi et à venir.
Enfin les élus EELV estiment que cette problématique doit donner lieu à une prise de conscience nationale, avec la confirmation par ce courrier d’un autre site utilisant du perchlorate en gironde et la pollution de SME à Toulouse. Il y a-t-il un suivi de ces pollutions sur l’ensemble des sites SME ou SNPE de France? D’où notre interrogation : visiblement, cette pollution a sans doute de l’avenir… et nous resterons vigilants sur ce dossier.
Le Groupe des EluEs EELV de la CUB
voir également : Courrier perchlorate préfet sept2011 et Courrier ANSES SEPT2011