Vidéosurveillance : ni à Bergerac, ni ailleurs !

Vidéosurveillance, vidéoprotection, vidéotranquillité …. Quelqu’en soit le nom, pour EELV,

à Bergerac,  c’est NON !

La vidéosurveillance s’est trouvée, sous l’impulsion de ses promoteurs, un nouveau nom plus « acceptable » : la vidéoprotection, voire la vidéotranquilité : Initialement testées comme outil de lutte contre le terrorisme, les caméras sont devenues au fil des années un soit disant outil de lutte contre « la délinquance et le sentiment d’insécurité »,

Le remplacement du mot « vidéosurveillance » par « vidéoprotection» relève d’une propagande qui trompe les citoyens, quand ce n’est pas les élus.

Le système est à la fois dangereux pour les libertés, inefficace en matière de sécurité et coûteux pour les finances municipales.

La vidéosurveillance est liberticide :

La Ligue des Droits de l’Homme et de nombreuses associations sont opposées à son utilisation.

Dans une note du 08/04/2008, la CNIL souligne que « la concurrence de deux régimes juridiques conduit à rendre le cadre légal de la vidéosurveillance extrêmement complexe, flou et aléatoire dans un domaine touchant aux libertés publiques fondamentales ». Par voie de conséquence, le dispositif légal actuel devient « source d’insécurité juridique. »

La CNIL vient de mettre en demeure des établissements scolaires de modifier leurs dispositifs de vidéosurveillance jugés excessifs.

La vidéosurveillance est seulement destinée à répondre à un sentiment d’insécurité initié par une UMP en perte de vitesse et à masquer la baisse continue des moyens de prévention spécialisée (éducateurs de rue, associations de prévention, lutte contre l’échec scolaire…) et des effectifs de police.

La vidéosurveillance n’a pas prouvé son efficacité en matière amélioration de la sécurité :

A la lecture d un avis du sénat , il y a de quoi être sceptique : « la question de l’efficacité de la vidéosurveillance qui devrait pourtant être un préalable nécessaire n’a toujours pas été tranchée » Et l’idée que la technologie suppléera les baisses d’effectifs humains est battue en brèche par l’expérience.

A Lyon, la délinquance n’a pas plus baissé dans les zones non équipées de caméra que dans les espaces publics surveillés par caméra. Toujours dans cette ville, l’utilisation des images pour des suites judiciaires est de 1,7 fait de délinquance par caméra et par an (rapport de la cour des comptes).

Par ailleurs, en Grande-Bretagne, pays le plus vidéosurveillé en Europe, Scotland Yard estime que l’utilisation de la vidéosurveillance est un « fiasco » et pointe dans plusieurs études que le taux de résolution de fait de délinquance grâce à cet outil varie de 1 à 3 % pour un coût de près de 600 millions d’euros en 10 ans.

« L’installation d’un lampadaire a été plus efficace que celle d’une caméra » témoignent des agents .

 

La video surveillance coûte cher aux collectivité locales

La ville de Cabourg ( 3500 habitants ) y engloutit 60 000 euros de fonds propres en investissement pour 17 cameras .

Un rapport de la cour des comptes pointe que le coût unitaire par caméra installée à Lyon est de plus de 58 000 euros, sans compter le budget de fonctionnement et le personnel affecté au visionnage. Encore plus cher, la communauté d’agglomération de la vallée de Montmorency) (CAVAM) a payé 8 689 775€ ses 94 caméras (92 444 € par caméra) auquel il faut ajouter la construction du centre de supervision pour un montant de 839 000€ et un coût annuel de fonctionnement de 558 000 €.

Les budgets investis pour si peu de résultats sont autant d’argent public qui n’est plus mobilisable dans d’autres programmes de prévention et de tranquillité.

Ce sont déjà les communes qui prennent en charge, avec les polices municipales, et des budgets qui montent en puissance, ce qui est de compétence de l’état : la protection des personnes et des biens .

Dans un pays dont le gouvernement freine la décentralisation réelle et met à mal les finances des collectivités ,18 000 policiers municipaux sont à charge des communes, alors que l’application de la RGPP accentue la baisse d effectifs dans la police nationale et la gendarmerie.

La videosurveillance consommera 58% du budget du fond de prévention de la délinquance (soit 31,7 millions) pour inciter les communes à y investir (40% de subventions d’investissement).

La loi de prévention de la délinquance a fait des maires des shérifs, et leur a confié des prérogatives que beaucoup refusent, sans les moyens de les assumer. La lopssi 2 privilégie les réponses pénales spectaculaires et criminalise les jeunes, les pauvres et les étrangers, au détriment de propositions réfléchies et mesurées en faveur de la prévention.

 

Europe Ecologie Les Verts du bergeracois refuse une société telle que décrite par « 1984 » de Georges Orwell : une société où l’individu était surveillé pour son Bien. (Big Brother veillait sur chacun pour le protéger et non pour le surveiller.) EELV reste totalement opposé à l’installation de vidéosurveillance à Bergerac.

 

 post scriptum :EELV s’étonne des propos de Daniel Garrigue qui s’inquiète aujourd’hui « des lubies sarkosistes et de la tentation sécuritaire ». Serait-ce de l’opportunisme de la part de celui qui a lui même cédé largement à ces tentations en votant avec ses amis de l’UMP, la loi prévention de la délinquance dont la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme et bien d’autres  dénonçait alors largement les atteintes en matière de droits humains?LOGO_EELV_fondblanc_quadri

Remonter