Intervention de David Cormand au CF d’EELV – Nantes – 8 juillet
CommuniquÉ |
Bonjour, Veuillez trouver ci-dessous ainsi qu’au bout du lien l’intervention prononcée par David Cormand à la tribune du Conseil fédéral d’Europe Écologie Les Verts ce vendredi 8 juillet, à Nantes. 8 juillet – Intervention de David Cormand au Conseil federal Vous en souhaitant une bonne réception et une bonne lecture, * * Chères amies, chers amis, Notre Conseil fédéral se tient à un moment où toutes les crises semblent portées à incandescence. Les crises environnementale, démocratique et écologique se combinent et nous donnent l’impression que le monde se défait sous nos yeux. Des millions de personnes ont le sentiment d’être dépossédées de leur existence, et de mener une vie marquée du sceau de la précarité, du déclassement, et de la perte irrémédiable de leurs repères. Comment alors ne pas comprendre les peurs, les angoisses, les tétanies qui entravent l’avenir ? Rien ne se fera sans avoir de l’empathie avec celles et ceux qui souffrent de l’état du monde. Rien ne se fera sans construire des formes de solidarité inédites, permettant de mettre en mouvement l’alliance de celles et ceux qui ont un intérêt à changer le monde pour améliorer leur sort. Et la question qui nous est posée, c’est quelle part de ce travail nous prétendons accomplir, nous autres écologistes ? Quel est le sens de notre action ? Quelle est notre mission historique ? Pour nous, l’écologie doit jouer le premier rôle dans la réinvention de notre modèle de développement. Parce que la question première est celle de la préservation de la vie et de la nature, et que c’est bien le même système qui broie les hommes et détruit la planète. C’est cette vérité la que nous portons, et c’est la raison pour laquelle nous refusons de considérer que l’écologie pourrait s’accommoder de n’importe quelle politique sociale pourvu que l’on avance sur l’environnement. Les choses sont liées. L’écologie est un bloc, une vision cohérente, radicalement différente de l’organisation de la société, une promesse de changement dans un monde interdépendant. C’est cette cohérence qui nous mène à refuser de nous fondre dans les projets du passé. Ni le productivisme de droite ni le productivisme de gauche n’ont de solutions viables et crédibles pour l’avenir de la planète. Leurs propositions sont périmées et mortifères, incapables de répondre aux défis du dérèglement climatique, de la dégradation des écosystèmes, de la biodiversité mise en péril. Ils ne sont pas davantage capables de ré-enchanter le monde, prisonniers d’une vision économiciste qui résume tout projet politique à l’obsession du taux de croissance et du triple A accordé par les agences de notation. C’est pourtant le plus souvent en référence à leurs vieilles topographies que nous continuons à nous définir, comme si la droite et la gauche étaient des invariants, des identités figées et immuables. La réalité c’est que c’est à nous qu’il revient de reprendre le flambeau de l’émancipation des individus que la gauche a laissé tomber en Europe en se convertissant quasiment partout à l’orthodoxie néolibérale. Pour autant, nous devons nous définir d’abord par rapport à nous mêmes, à nos idées, nos propositions nos combats et nos solutions . Nous portons le beau nom d’Europe Écologie, qui dit à la fois notre espoir et la place particulière que nous entendons occuper dans le débat démocratique. L’idée européenne et la responsabilité écologique sont pour nous deux forces motrices du projet de nouvelle société dont nous sommes porteurs. Alors forcément, le Brexit nous touche plus que d’autres. Il marque la montée du repli nationaliste et prouve que ce que nous dénonçons depuis des années, à savoir que la confiscation de l’Europe par les technocrates et les marchands est une catastrophe lente, qui au ralenti démonte pan par pan l’adhésion des peuples à la construction européenne. Ils sont en train de tuer l’Europe, en fournissant le carburant nécessaire aux nationaux populistes xénophobes pour enflammer le ressentiment populaire. Les gros bataillons du vote pro-Brexit sont des gens en colère, dupés par les mensonges des anti-européens, mais aussi trahis par ceux qui leur promettaient une Europe protectrice et n’on rien fait pour la garantir. Pour sauver l’Europe, nous devons arracher l’Europe des mains des gardiens de l’orthodoxie… Ils ont adoubé Junker et étranglé Tsipras. Alors que faire ? Défendre plus que jamais l’idée d’une Europe qui demeure le socle de la lutte pour la progression des droits humains, l’amélioration des conditions sociales et la protection de l’environnement. Je pense que nous devons porter deux idées fortes : la première, c’est celle d’une constituante européenne pour assurer le renouveau démocratique de l’Europe. Les citoyennes et les citoyens doivent pouvoir choisir le sens de l’Europe à construire et faire du Parlement européen le cœur battant de la construction européenne. L’Europe des peuples ce n’est pas l’Europe des mensonges nationaux-populistes mais c’est au contraire l’affirmation d’une souveraineté civique européenne pour affirmer une vision commune. La deuxième idée, c’est celle d’un traité environnemental européen pour faire de l’Europe le berceau de l’excellence écologique en luttant contre le dumping environnemental, la pollution, les menaces pour la santé qui en découlent. Je propose que EELV soit à l’initiative de cette proposition qui pourrait être mise en avant par la fédération des partis verts européens. Dans toute l’Europe, je désire ardemment que les écologistes se lèvent pour dire que l’Europe sera écologique ou ne sera pas… Nous mêmes, écologistes français, avons une lourde responsabilité. Celui de faire avancer l’écologie dans notre pays afin que la France soit une nation pionnière. Je le dis ici, en Loire-Atlantique a quelques kilomètres de Notre-Dame des Landes, la France s’enlise dans le marasme écologique. Nous sortons d’un quinquennat de dupes en matière d’écologie. Beaucoup de paroles, peu d’actes. Beaucoup de communication, peu de sincérité. Beaucoup de vent, mais peu d’éolien. François Hollande a raté l’occasion d’être le modernisateur de notre pays en matière d’écologie. De NDDL à Europacity, de l’A45 entre Saint-Étienne et Lyon à Via Tolosa, les projets inutiles se perpétuent. Le point le plus révélateur la politique menée, c’est le scandaleux recul sur la loi de transition écologique dont nous savons maintenant qu’elle ne sera que de papier, puisque la Programmation pluriannuelle de l’énergie renonce à prévoir la fermeture de réacteurs nucléaires pourtant vieillissants et de plus en plus dangereux. Et encore, faute de temps, je ne reviens pas ici sur le renoncement sur la taxation du carbone. François Hollande peut être convaincu d’une chose : l’écologie ne lui dira pas merci pour ce moment. Et nous non plus. Puisque les élites politiques de notre pays sont bloquées et cadenassent tout changement, notre responsabilité est double. Nous devons faire avancer l’écologie par en bas. L’écologie, c’est bien entendu l’avenir de notre planète, mais c’est aussi la confiance en notre capacité à construire avec les citoyennes et les citoyens la transition écologique dont notre société a besoin. Mais nous devons aussi contester le monopole du pouvoir politique par les vieilles forces. En bas, ça bouge. Et en haut, il faut forcer le changement. Voilà l’enjeu des élections présidentielles et des élections législatives : ces deux élections dessinent une seule et même séquence dans laquelle il est indispensable que figure l’écologie. Je plaide pour une candidature écologiste soutenue par EELV à l’élection présidentielle. Elle est indispensable pour faire avancer nos idées. Et même si la question de savoir qui nous représente dans cette élection est centrale, je veux dire ici que la question de notre projet est cardinale. Aujourd’hui, nous lançons les modalités pour élaborer notre projet. Il est au cœur de notre ambition. Il est le bien commun que nous offrons au pays.Tout l’été, nous travaillerons avec les militantes et les militants de l’écologie politique pour lancer des pistes de réflexions. Un premier rendu sera fait lors de nos journées d’été à Lorient et sera soumis à l’échange avec les invité-es qui viendront nous rencontrer. C’est alors que nous lancerons une plateforme programmatique participative pour que chacune et chacun puisse enrichir ce projet.` Des forums régionaux seront organisé pour faire dialoguer nos militant-e-s et des acteurs du changements sur les territoires. À la rentrée, nous choisirons également l’équipe qui mènera ce moment de rencontre avec les Françaises et les Français que va constituer la campagne présidentielle et législative. Les militant-e-s et les coopérateurs seront appelé-e-s, si vous le décidez, à choisir cette équipe et celle ou celui dont le nom figurera sur le bulletin de vote. Nous ne participerons pas à une fausse « primaire » de légitimation du bilan du gouvernement actuel. Ceux qui défendent cette option pêchent par naïveté : cette primaire n’est plus désormais une primaire du changement mais une primaire du renoncement. Ne bradons pas l’écologie pour un plat de lentilles. Nous avons fait tellement de chemin depuis les pères et les mères fondateurs et fondatrices. Depuis 50 ans, nous avons vu sur les visages les sourires moqueurs des lobbies puissants qui nous méprisaient se transformer en regards inquiets. Nous avons vu les tapes sur l’épaules pleins de condescendances se transformer en coups pour nous abattre. Nous avons vu les tentatives pour nous amadouer se transformer en opérations de basses politiques pour nous réduire au silence. Mais nous sommes là. Toujours debout. Et nous, nous pourrons réunir en paix et dans la convivialité toutes les militantes et tous les militants qui le souhaitent sans craindre que nos électeurs d’hier se transforment en militants hostiles. Car nous avons tenu les engagements qui étaient les nôtres. Nous n’avons jamais confondu la loyauté et la soumission. Nous n’avons pas confondu l’accompagnement et la transformation. Nous n’avons pas confondu le fait d’être au pouvoir et le fait de l’exercer vraiment. Alors mes ami-e-s, nous sommes fatigués. Je le sais. Mais nous sommes debout. Je vous appelle donc à persister et à tenir bon sur la ligne de front qui sépare la vérité du mensonge. La vérité, c’est que l’avenir de la planète dépend des choix qui seront opérés dans les années qui viennent. Le mensonge, c’est de faire croire qu’on peut continuer à mener les politiques actuelles marqué du sceau d’une alternance compassée entre une gauche désamorcée et une droite désarticulée. Nous devons tenter de faire exister une troisième voie, celle de l’écologie. En cet instant, j’en appelle donc à l’esprit de responsabilité. Je n’ignore rien des ambitions de chacun. Elle sont d’ailleurs légitimes. Mais je veux dire ici que nous devons rester unis, solidaires, fraternels pour affronter l’année qui vient. Ce n’est pas une question de courtoisie, mais un impératif de survie. Pour ma part, en tant que Secrétaire national je veux que chacun sache que ma responsabilité est de trouver le chemin pour que notre candidature à l’élection présidentielle secoue les plans établis de celles et ceux qui veulent garder le pouvoir pour ne rien en faire ou le reconquérir pour tout défaire. Les écologistes sont de retour. Et pour longtemps. Vous pouvez retrouver ce communiqué ainsi que tous les communiqués sur le site eelv.frVous souhaitez recevoir l’ensemble des communiqués d’EELV sur votre courriel, cliquez ici Contact :01 53 19 53 19
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