Une politique sportive ambitieuse pour Pontivy (Morbihan)
La Bretagne et, plus particulièrement le Morbihan, sont très attachés au sport, notamment au vélo et au football. Notre département compte nombre de clubs et de licencié/es, surtout si on les compare au nombre d’habitant/es.
Il faut donc impérativement lors de toute élection locale porter un effort tout particulier dans ce domaine, tant au niveau des adhérent/es, des clubs, de l’encadrement, que des équipements et installations sportives. Un élu EELV au conseil régional se posait la question de voter ou non une subvention pour le passage du Tour de France en 2012 sans mesurer l’impact négatif que représenterait un refus de voter cette aide, même si c’était donner de l’argent a une entreprise privée – la société du Tour de France – qui fait de gros profits.
Par ailleurs, le sport féminin est encore trop souvent négligé et fait l’objet de nombreuses discriminations : accès difficile, manque de structures sportives, mise à disposition d’équipements et d’installations de piètre qualité avec priorité donnée au sport masculin pour l’occupation des créneaux horaires…
Enfin, il est important de rénover, d’aménager et de créer les équipements et installations sportives qui, comme c’est le cas à Pontivy, sont vétustes, posent des problèmes de sécurité ou mériteraient d’être agrandis.
Accès à une éducation populaire et sportive
Comme pour la culture, le sport ne doit pas être réservé à un petit nombre de privilégié/es. Il doit permettre via des Pass ou des aides de donner à tous les Pontivyen/nes un accès à la pratique du sport de leur choix.
La gratuité de la licence pour les plus pauvres, les chômeur/euses, les étudiant/es voire les retraité/es aux faibles revenus, peuvent être des arguments forts de campagne même si des aides existent déjà au niveau Conseil Territorial et Régional permettant surtout l’achat de matériel.
Le prix moyen annuel d’une licence est de 40 à 80 euros suivant les sports. Si on chiffre cette aide en fonction des critères énoncés précédemment, et en partant sur 2 800 pratiquants – 20 % de la population -, la part de celles et ceux qui bénéficieraient de la gratuité pourrait être estimée à 1 200.
Par ailleurs, les familles nombreuses ne répondant pas aux critères pourraient quand même bénéficier d’une réduction du prix de la licence pour le second enfant inscrit (50 %) et de la gratuité pour le troisième. Le coût total pour la municipalité serait d’environ 80 000 euros, mais ce serait un signal fort en faveur d’une grande partie des électeurs/trices concerné/es directement ou indirectement par cette mesure.
On pourrait même envisager une partie du financement de cette mesure par une taxe locale payée par les entreprises (taxe « participation au sport pour tous » de 0.1 à 0.2 % sur le Chiffre d’Affaires), déductible du montant du sponsoring des entreprises aux clubs locaux… Cela montrerait la solidarité des entrepreneurs avec les sportifs et l’effort de la mairie en matière de sports.
Soutenir les associations sportives et les clubs
Les associations sportives ou clubs constituent le socle de l’organisation du sport dans chaque commune. Ils sont très souvent intégrés à un omnisports avec des sections sportives ou indépendantes, le tout sous la coupe d’un OMS (Office municipal des sports).
En dehors des équipements prêtés par la commune, qui constituent un avantage matériel important, les associations ont besoin de financements pour le fonctionnement de leurs activités.
Les clubs bénéficient de subventions du Conseil Territorial, du FNDS et d’autres aides des fédérations pour l’organisation d’évènements. Sous forme de dotations en matériel, ces clubs bénéficient en outre du sponsoring d’entreprises locales et d’aides et subventions de la mairie.
Il est préférable que ces subventions portent plus sur des aides matérielles que financières. Par exemple, prévoir une mise à disposition gratuite des cars municipaux plus importante pour les déplacements. La mise à disposition des minibus (propres) par la Mairie seule ou en partenariat avec les clubs (achats groupés) est essentielle pour le bon fonctionnement des clubs. En outre, ces mêmes minibus pourraient être utilisés toute la semaine, et pas uniquement les WE, pour transporter non seulement les sportifs mais aussi les écoliers, les personnes âgées ou isolées. Les budgets accordés par les fédérations pour l’octroi de minibus étant pour l’instant faibles.
Enfin, une enveloppe financière est toujours nécessaire pour l’achat de matériel. On pourrait trouver une synergie entre clubs ou de l’Office Municipal des Sports (OMS). Les critères ne doivent pas seulement prendre en compte le nombre de licencié/es et le niveau de compétition mais aussi l’accueil des associations, la qualité de la formation et le côté éducatif, la pratique loisirs en dehors de la partie compétition. Un contrôle indispensable, en cette période de dérives des finances des clubs sportifs, pourrait être effectué par l’OMS.
Les clubs doivent pouvoir accéder à des salles de réunion et bénéficier de locaux individuels pour y installer leurs sièges administratifs et leurs services techniques. Et, si possible, profiter d’un endroit convivial – clubhouse ou simple local – pour recevoir leurs adhérent/es et aussi parfois leurs visiteurs.
Actuellement, certains clubs bénéficient de structures plus ou moins spacieuses à cet égard, mais il est souhaitable que tous puissent accéder à ces locaux en tenant compte aussi du nombre d’adhérents. A Pontivy, des salles sont mises à disposition au sein de la « Maison de la solidarité et des associations » qui bénéficient aux associations ayant surtout un but social et sociétal. Compte tenu des nombreux bâtiments vides de la ville, on pourrait envisager de soit d’agrandir la Maison des Sports actuelle, soit de créer une Maison des Sports, dans les locaux de bâtiments vides de l’ancien hôpital, par exemple, qui abriterait tous les clubs et sections sportives qui le souhaiteraient.
Valoriser et faire connaître le rôle de l’Office Municipal des Sports
C’est l’interface incontournable entre la Mairie et les associations sportives. C’est le dépositaire du budget des sports de la ville. Ce rouage dédié, essentiel entre la Mairie et les clubs, facilite le contrôle des élu/es, qui peuvent intégrer l’OMS en tant que président, vice-président ou membre représentatif de la municipalité, sur les finances des clubs tout en laissant à ceux-ci un maximum d’autonomie.
Son rôle de coordinateur-répartiteur va de la distribution des aides, financières ou matérielles, à la gestion des plannings et créneaux horaires d’occupation des installations sportives et locaux (salles de réunions, clubhouses). L’OMS s’occupe aussi de l’organisation des manifestations omnisports (fête du sport, forum des associations) et contribue à la mise en place des évènements unisports en coordination avec les clubs.
Encadrement et éducation
L’effort sur l’encadrement des jeunes sportif/ves. Très souvent est crucial. Les associations trichent pour payer leurs éducateurs/trices car elles n’ont pas les moyens financiers pour le faire (indemnités de transports, de prime de matches, etc.)
Jusqu’au jour où un contrôle de la direction départementale des sports, l’inspection du travail et de l’URSSAF conduit les dirigeants à payer des amendes conséquentes – comme ce fut le cas pour divers clubs bretons – au titre de sanctions financières et administratives pour non-respect de la législation.
Il est donc impératif, et notamment dans le cadre des nouveaux rythmes scolaires, que soient détaché/es des professeur/es de sports – en accord avec le rectorat – dans les clubs dans le cadre des activités extra-scolaires ou bien des éducateurs/trices sportif/ves diplômé/es d’un brevet d’Etat, envoyé/es par la Mairie. Doté/es aussi d’un BAFA, la Mairie fait déjà appel à elle et à eux au titre d’animateurTrice de CLSH et d’activités sportives ou de plein air.
En fonction du nombre de licencié/es mais aussi de l’objet éducatif et populaire, chaque club pourrait se voir attribuer un ou plusieurs éducateur/trices. Cela constituerait un avantage non négligeable pour le club. Par ailleurs, et en toute légalité, le club pourrait ainsi embaucher et faire rémunérer des éducateur/trices diplômé/es d’Etat par l’Omnisports ou O.M.S.
Equipements et installations sportives
La ville compte en effet de nombreuses installations sportives dont certaines sont peut-être sur-utilisées, d’autres sous ou mal utilisées, quelques-unes en mauvais état, vétustes ou inadaptées ou ne correspondant plus aux normes définies par les fédérations, avec parfois des risques au niveau hygiène et santé.
Il est important de faire un audit de l’ensemble des équipements et installations sportives de la ville avec les associations, plus particulièrement sur l’état et l’occupation des équipements utilisés par les clubs.
Mutualiser les équipements au niveau des communes de la communauté, comme par exemple, l’investissement dans un terrain synthétique (indispensable en hiver et en fonction des intempéries)
Il convient aussi de faire un audit avec un cabinet spécialisé dans la sécurité et les spécialistes des installations des ligues sportives pour vérifier si toutes les conditions sont réunies pour une pratique non seulement sans risque pour les pratiquant/es et le public mais également si les normes exigées par chaque activité sont bien respectées, conformes aux réglementations des fédérations sportives.
Il faut, en outre privilégier et multiplier les infrastructures multisports de proximité partout où il existe une concentration de population en construisant des espaces réduits (20 x35 M environ) où la pratique de plusieurs sports est possible avec l’installation de petits buts, de panneaux de basket (football, football à 5, basket, handball). Sans oublier les pistes de skate, de cross etc.
En ce qui concerne le vélo, la grande innovation, en dehors des pistes cyclables à multiplier partout où cela est possible, serait de construire un circuit comme cela existe dans les grandes villes autour par exemple d’un hippodrome où les cyclistes loisirs et les amateur/es licencié/es pourraient tourner 24h sur 24 ! Une piste autour donc d’un hippodrome ou un bois, une forêt ou autre d’une longueur idéale de deux à trois kilomètres de la largeur d’une route double-sens. Ce circuit éviterait aux pratiquants d’aller s’entraîner sur des routes dangereuses. On pourrait même prévoir une allée en bordure pour les marcheur/seuses. Le coût serait moindre et pourrait être pris en charge par la communauté de communes.
Il convient aussi d’aider les sports nautiques, très présents en bord de mer et en rivière (aviron, canoë, canoë-kayak, apprentissage à la voile, etc…)
Un effort sur l’accessibilité des infrastructures au handisport est également une priorité. Ainsi, il est souhaitable de rénover toutes les infrastructures publiques et privées, pour que les accès soient facilités partout pour les handicapé/es et la pratique du sport pour personnes handicapées.
Promouvoir et valoriser la pratique du sport par les femmes
Il serait intéressant de connaître la proportion de licenciées sportives par rapport aux licenciés à Pontivy. Si j’en juge par le fait qu’aucun des deux grands clubs de football de Pontivy n’a de section féminine – à part quelques jeunes féminines qui évoluent dans l’école de football – le résultat doit être très faible. A quelques dizaines de kilomètres de Pontivy il y a pourtant des équipes féminines dans de plus petites villes (Camors, Bubry, Ploërmel et Loudéac pour les plus près). Il y a donc beaucoup à faire dans ce domaine et nous pourrions nous engager à créer un club féminin.
Comme mesure forte, il faudrait proposer une aide de 50 % du prix de la licence par exemple pour toutes les jeunes filles et jeunes femmes qui pratiquent ou souhaitent pratiquer un sport à Pontivy, sans compter celles qui auraient le droit à la gratuité vue leur situation. En partant sur 60 euros la licence, sachant qu’il y a environ une femme pour trois hommes dans le sport, on ne devrait pas dépasser 500 à 600 licenciées d’où un coût pour la Mairie de 20.000 euros maximum. A voir aussi par rapport aux aides existantes.
Une politique concertée
Le poids des sportif/ves et de leur famille dans la commune est considérable. Il est utile de rencontrer chacun des clubs et de les inviter à un débat sur le sport pour qu’ils puissent s’exprimer. Il faut s’intéresser à toutes les parties de la vie citoyenne et pas uniquement à certaines couches de la société (chômeurs, retraités ou vieux souvent courtisés).