Langues régionales : Les Verts de Midi-Pyrénées dénoncent le renoncement du gouvernement
TOULOUSE, 21 mars 2013 (AFP)
Europe Ecologie Les Verts (EELV) en Midi-Pyrénées a dénoncé jeudi le « détricotage » des promesses du candidat François Hollande en faveur des langues régionales dans un communiqué intitulé « le renoncement, c’est maintenant ? »
Dans cette région qui fut le coeur de l’Occitanie, le groupe EELV au conseil régional rappelle que M. Hollande avait pris « un engagement clair » lors de la campagne présidentielle de 2012: « Je ferai ratifier la charte européenne des langues régionales ou minoritaires ».
« Nous assistons à un détricotage complet de cette ambition », souligne EELV en observant que « la ratification de la charte n’est pas dans la réforme constitutionnelle » annoncée mi-mars et que dans la loi sur l’école « le seul amendement restant est caricatural ».
L’amendement, voté le 15 mars, prévoit « qu’après accord des représentants légaux des élèves (…), les professeurs peuvent recourir aux langues régionales chaque fois qu’ils peuvent en tirer profit pour leur enseignement de la langue française ».
Le ministre Vincent Peillon expliquait que, pour éviter une censure du Conseil constitutionnel, il fallait que l’enseignement de langues régionales soit « une possibilité offerte aux professeurs », mais pas une obligation ».
Plusieurs députés écologistes, dont Paul Molac en Bretagne (Morbihan), ont dénoncé la timidité gouvernementale lors du débat à l’Assemblée nationale sur la refondation de l’école, et ont condamné le « recul » sur la ratification de la Charte européenne.
Des élus autonomistes corses ont critiqué à leur tour mercredi cette « reculade » sur la charte qui peut entraîner selon certains un risque de « raidissement des relations avec l’Etat ».
Jeudi, « Régions et peuples solidaires » publiait un communiqué national sous le titre « Nous nous sentons trahis ! »
Cette fédération des partis politiques « régionalistes et autonomistes progressistes » estime que « la France se met elle-même au ban des démocraties européennes » car « tous les Etats de l’Union européenne ont mis en place des politiques pour protéger et valoriser leur patrimoine linguistique ».