La perte de centaines de milliers de conteneurs à la mer chaque année serait devenue un simple fait divers. La mer devenue une poubelle est elle une fatalité ?
Lors d’une inspection opérée à une escale à Malaga (Espagne), le porte-conteneurs Svendborg Maersk a déclaré avoir perdu 517 conteneurs au large d’Ouessant (Finistère) le 14 février 2014, pendant la tempête Ulla. Ce jour là, le capitaine et la compagnie du navire n’avaient reconnu que la perte de 70 conteneurs sur les 8000 transportés.
La différence entre les 70 annoncés et les 517 finalement reconnus est énorme et il était impossible de ne pas s’en apercevoir
Pourquoi avoir menti dans un premier temps sur le nombre de conteneurs perdus en mer, « un mensonge fabriqué de toute pièce » un tel écart n’est en effet pas possible.
Dans ces conditions devons nous, « pouvons nous », encore naïvement croire l’absence de toxicité des produits contenus dans ces conteneurs ?
La transparence a encore beaucoup de chemin à faire dans le commerce maritime qui permet 90% des échanges mondiaux!
Les conteneurs qui tombent à la mer peuvent rester entre deux eaux représentent un risque important pour la navigation. Ils sont la cause de nombreuses fortunes de mer.
Ces conteneurs parfois éventrés libèrent en mer quantité de déchets de toutes sortes qui envahissent tous les littoraux, les communes ou les associations doivent s’organiser, à leurs frais, pour leur ramassage.
Il est grand temps que cette hémorragie de conteneurs perdus soit contenue. La course au gigantisme des portes conteneurs (jusqu’à 19 000 boites), de ce point de vue, n’est pas rassurante et risque d’aggraver encore le problème ! Et bien plus encore en cas d’avarie totale de ce type de navire en mer ou à la sortie ou rentrée d’un port !
Une autre source toxique, plus insidieuse, menace également la santé des travailleurs des ports et des consommateurs : les opérations de fumigation, destinée à éliminer les moisissures et les animaux nuisibles, et les gaz et vapeurs dégagés par les marchandises transportées ( meubles, chaussures, les vêtements, fabriqués en Asie, qui contiennent fréquemment des solvants à base de toluène et de benzène, gaz toxiques cancérigènes).
Une série de questions se fait jour :
– Est-il raisonnable que ces navires chargés à bloc (et plus que nécessaire) s’aventurent en mer dans les tempêtes sans se mettre à l’abri ou tout simplement ralentir?
– Est il raisonnable de charger ces navires à de telles hauteurs avec des gerbages de 7 conteneurs l’un dessus l’autre ?
Le chargement, le saisissage et le verrouillage des conteneurs est-il toujours correctement réalisé ? Des témoignages prouvent que de nombreux conteneurs représentent une charge supérieure à la charge déclarée par l’expéditeur (18% d’entre eux dépassent la charge déclarée de plus de 6 tonnes) certains acteurs portuaires parle de charges supérieures de 30% pour certains d’entre eux.
La pose de puces de géolocalisation ne devrait elle pas être généralisée et rendue obligatoire par l’Organisation Maritime Internationale et l’Agence Européenne de Sécurité Maritime à tous les conteneurs (pas seulement ceux réputés toxiques) ?
Des mesures urgentes sont absolument nécessaires pour sécuriser le transport des marchandises par conteneurs sur mer, sur terre et dans les airs. Les professionnels de la filière et les pouvoirs publics doivent prendre les mesures nécessaires et imposer de nouvelles règles. Espérons qu’ils sauront prendre conscience de cette grave atteinte à la sécurité des marins pêcheurs, la propreté des communes du littoral et la préservation de l’environnement.
La perte de conteneurs n’est pas une fatalité et la mer n’est pas une poubelle ! Tout ceci peut être évité !