Réduction du temps de travail : ne vous trompez pas de combat, M. Valls

Manuel Valls a estimé Dimanche 2 janvier sur Europe 1 qu’il fallait « déverrouiller les 35 h » pour permettre aux Français de «  »travailler davantage ». Mais que veut Manuel Valls ? Que les français fassent des heures supplémentaires non majorées ? Que les reprises d’activité constatées dans quelques secteurs se traduisent en allongement du temps de travail plutôt qu’en création d’emplois pour les 4 millions de chômeurs que comptait encore la France à fin novembre ?

Avec ses solutions d’un autre âge, Manuel Valls se met au service d’une idéologie qui a fait son temps, celle du laissez faire, de la dérégulation, de l’abandon des droits sociaux. A trop vouloir se différencier de ses concurrents aux primaires socialistes, Manuel Valls privilégie la posture politicienne à la justice sociale. Il en oublie que l’économie n’a de sens que si elle est au service du progrès social, du mieux-être, d’un meilleur équilibre de vie personnel.

M. Valls se trompe de combat. Oui, il faut faire le bilan critique des 35h, des inégalités, de l’intensification du travail, qu’elles ont engendrées. Mais ce sont les inégalités devant les 35 heures, et non les 35 heures, qu’il faut supprimer. C’est contre l’intensification du travail, et non contre les 35 heures, qu’il faut se battre. Et M. Valls oublie un peu vite que les 35 heures ont créé 350 000 emplois.

Nous écologistes, nous pensons au contraire qu’il faut reprendre la marche de la réduction du temps de travail en mettant en œuvre l’égalité réelle devant le temps de travail, en améliorant la qualité de vie au travail, et en donnant de nouveaux droits sociaux aux salariés. La réduction du temps de travail est indissociable du projet écologiste, parce qu’elle est créatrice d’emplois, parce qu’elle permet un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée, parce qu’elle brise avec la logique du « toujours plus » d’un système économique à bout de souffle.

Eva Sas

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