Tac au tac sur le programme FN de 2012 – L’immigration

L’immigration en France

 

L’immigration est plus forte que jamais : la France est menacée de submersion, de tsunami migratoire.

C’est faux, il faut arrêter de gonfler et manipuler les chiffres : sur les 220 millions de migrants dans le monde, la France en accueille 7,2 millions (3,3% du volume totale), soit 11% de la population totale française, dont 5 millions (7,8%) sont nés hors Union européenne.

Environ 220 000 nouveaux entrants  s’installent en France chaque année pour des motifs divers, chiffre à mettre en comparaison avec les 800 000 nouvelles naissances qu’a connues la France en 2010 ! Aucun risque de « substitution » de la population par une population immigrée donc.

Par ailleurs, 1,5 millions de Français sont inscrits au Registre mondial des Français établis hors de France (inscription facultative), sur une estimation totale de 2,5 millions de personnes. La migration ne se fait donc pas à sens unique !

 

L’Europe est une passoire : l’absence de frontières (espace Schengen) favorise l’arrivée massive de clandestins.

Les frontières extérieures de l’espace Schengen existent bel et bien et empêchent les migrants d’accéder librement à l’espace communautaire. Les bateaux de la mort sont souvent le dernier espoir des migrants : s’ils survivent, les clandestins sont conduits massivement vers les centres de rétention à l’image de Lampedusa. La perméabilité et l’humanité de l’espace Schengen sont donc très relatives…

L’UE a développé des camps rétention de réfugiés à ses portes où les droits humains sont bafoués : http://conflits.revues.org/index1712.html#quotation

 

L’immigration légale n’a jamais été aussi importante : 203 000 titres de séjour en 2010.

L’immigration n’est pas plus forte que jamais : après un doublement du nombre d’immigrés entre 1946 et 1975 (besoin de main d’œuvre), la part des immigrés dans la population totale est stable depuis 1975 (INSEE). Néanmoins, le regroupement familial a pris la place du travail en tête de motifs d’admission, et l’immigration provient aujourd’hui pour 1/3 d’UE, pour 2/3 de pays hors UE (essentiellement Afrique). à http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ip1042.pdf

 

L’immigration légale est essentiellement une immigration de travail.

En 2008, sur 210 000, les titres de séjour réguliers délivrés se répartissent ainsi :

– 41% pour le regroupement familial

– 24.4% pour le travail

– 20,2% pour les études

– 6,1% pour le tourisme

– 3,6% pour les réfugiés et apatrides

– 2,4% pour les étrangers malades hors « vie privée et familiale »

 

Il faut réduire de 200 000 à 10 000 le nombre d’entrées légales par an (tout en rétablissant les frontières).

C’est-à-dire 5 fois moins que l’addition des 12 876 titres « tourisme » et les 42 655 titres « études » ! Cette restriction entrainerait une chute du tourisme en France et des échanges universitaires. Pour l’emploi, ne pas pourvoir à certaines offres insatisfaites (médecins, métiers du bâtiment et de l’aide aux personnes, etc.) mettrait la France dans une situation dramatique.

 

Il faut interdire les manifestations de soutien et les aides aux clandestins

C’est déjà en partie le cas avec le « délit de solidarité » instauré par la loi CESEDA ! Comment peut-on interdire à un être humain d’aider son semblable ?

 

 

L’immigration et la « faillite » de la France

 

L’immigration met dans le rouge les comptes sociaux (coût global de 70 milliards par an selon le démographe Yves-Marie Laulan, proche de l’extrême-droite).

Les étrangers bénéficient de 47,9 milliards d’euro de prestations sociales diverses (allocations familiales, santé, retraites, chômage, etc.) en France et contribuent à hauteur de 60,3 milliards (cotisations salariales, etc.) soit un solde net de 12,4 milliards ! Sans immigration, le système de retraites serait aujourd’hui au bord de l’explosion. (étude de Chojnicki, Migrations et Protection sociale, 2010)

Sur l’emploi, seuls les immigrés africains sont en moyenne et à qualification égale plus bénéficiaires d’allocation chômage que les autres, ce qui est manifeste d’une discrimination (toute chose égale par ailleurs, on choisit aujourd’hui plus facilement un immigré caucasien à un immigré arabe).

Dans le même, l’évasion fiscale fait perdre environ 50 milliards d’euros à l’Etat !

 

L’Aide Médicale d’Etat favorise le tourisme médical (pompe aspirante).

L’AME est destinées aux personnes étrangères en situation irrégulière et coûte 600 millions d’euros en 2011. Le FN la dénonce et l’UMP y a instauré un droit d’accès de 30€. Cette posture est une aberration en matière de politique de santé publique : les maladies ignorent les frontières entre pays et entre étrangers et Français ; un droit d’accès, même de 30€ seulement, est une barrière infranchissable pour de nombreux clandestins qui vivent dans une précarité extrême et accèdent aux soins qu’en dernier recours (peur des contrôles d’identité).

L’Etat UMP a également restreint le droit au séjour pour soins. Cela représente moins de 30 000 étrangers par les étrangers en situation régulière en France, dont 5070 titres ayant une autorisation provisoire de séjour pour soin (APS) en 2008. La plupart des ces immigrés ont découvert leur pathologie une fois en France.

 

L’immigration entretient le chômage : 4 millions de chômeurs = 4 millions d’immigrés en trop

Cette rhétorique est totalement biaisée pour une raison économique simple : le marché du travail n’est pas homogène ! La demande de travail (chômeurs) ne coïncide pas avec l’offre de travail (entreprises) : ainsi, environ 400 000 offres d’emploi seraient « insatisfaites » en France, alors qu’il y a 4 millions de chômeurs. Expulser les immigrés qui travaillent en France ne ferait donc qu’accroître le nombre d’offres d’emploi insatisfaites.

Au contraire, les immigrés permettent de pourvoir à deux types principaux de poste : les emplois faiblement qualifiés (ouvrier spécialisé notamment) et les emplois à très haut niveau de qualification (« cerveaux ») favorisant l’innovation en France, et donc la création d’emplois.

La France a délivré en 2008 51 478 titres de séjour « travail », soit 24,4% du total. Au total, on considère qu’environ 100 000 à 120 000 étrangers entrent sur le marché du travail français chaque année (entrées directes ; indirectes et différées notamment par le biais du regroupement familial). Rapporté à tous les Français en âge d’entrer sur le marché du travail, ce chiffre est marginal (environ 20%).

Les emplois partent, immigrés ou non, nous devons tous faire face aux mêmes difficultés.

 

L’immigration pèse à la baisse sur les salaires (« arme au service du grand capital »).

Les étrangers ne sont pas responsables du chômage, or c’est bien ce seul chômage qui entretient la pression à la baisse sur les salaires.

Le problème du travail au noir des immigrés clandestins est différent : il ne pèse pas sur les salaires à proprement parlé (bien que les clandestins soient payés de manière dérisoire), mais permet à l’entreprise de ne pas payer de cotisations salariales et patronales sur la main d’œuvre.

 

Les immigrés sont responsables de l’insécurité (zones de non droit).

Le FN associe le plus souvent délinquance et immigration dans une rhétorique guerrière : les immigrés d’aujourd’hui sont l’ennemi intérieur qui œuvre à la dégradation de la France. Parmi les immigrés « bouc-émissaires », les Roms sont encore plus stigmatisés. L’insécurité ou la délinquance naissent de la pauvreté, de la précarité ou non pas de nos origines ou de nos modes de vie (sédentaire ou nomade).

Les jeunes immigrés peuvent sombrer dans la violence à la suite d’une crise d’identité renforcée par l’image négative que la société leur renvoie, ainsi que par des situations de précarité. La violence se crée par échec de l’intégration dans la société, notamment du fait des discriminations et de la xénophobie ambiante. A noter que cette violence, d’où qu’elle vienne, reste très marginale.

 

 

Immigration et identité nationale

 

L’immigration est source de tensions : ghettos, revendications communautaires, mise à mal de l’identité nationale

Tant qu’on ne connait pas l’étranger, on se méfie de lui, souvent à tord. Il faut en finir avec la présomption de mauvaises intentions des immigrés ! Il faut au contraire faire société, construire une société qui rassemble.

Dans une logique ethnique, le FN rejette le droit du sol pour ne privilégier que le droit du sang. Le discours sur une immigration conçue comme une remise en cause pernicieuse de l’identité nationale française est de plus en plus important, notamment à travers le discours islamophobe.

La communauté nationale n’est pas statique mais dynamique, faite de métissage, de renouvellement permanent. Il faut retrouver une vision ouverte de l’identité qui refuse la névrose autour de caractéristiques figées.

 

Il faut mettre fin au regroupement familial qui fixe les populations en France.

Le regroupement familial, instauré sous la présidence Giscard, a permis de fixer les travailleurs immigrés en France en réduisant considérablement les transferts d’argent vers le pays d’origine. Cet argent est alors réinvesti dans la consommation en France et non plus à l’étranger.

Tout le monde n’aurait pas le droit de vivre en famille ? La famille n’est-elle pas le socle de la société pour le FN ?

 

Les « Français de souche »…

Cette expression est un non sens historique et ethnique. Le peuple Français s’est construit de l’apport de différentes vagues de migrations : l’homme de Neandertal a laissé place à l’homo sapiens qui est devenu le Gaulois, mélangé aux Romains, puis aux Francs, etc. Les racines sont multiples et se renouvellent !

 

Le multiculturalisme met à mal l’identité française.

C’est ce genre de discours de haine qui vise à opposer les cultures les unes aux autres au lieu de favoriser l’échange et le dialogue qui a amené Anders Breivik à massacrer 77 personnes dont 69 jeunes travaillistes sur l’île d’Utoya le 22 juillet 2011 (Norvège).

Le FN et les identitaires entendent se battre contre l’uniformisation causée par la Mondialisation. Or, leur France fantasmée est une France uniforme, épurée ethniquement et culturellement. Cette France n’a jamais existé : jusqu’au milieu du XXe siècle, les spécificités régionales étaient prégnantes, et l’immigration a très tôt nourri notre pays.

 

 

Immigration et coopération internationale

 

L’immigration représente un coût important !

En effet, chaque expulsion coûte 20 790 euros à l’Etat ! Nous entendons réinvestir cet argent dans une politique d’accueil et d’intégration des migrants (présomption de bonne volonté d’intégration), et dans la coopération internationale pour traiter les causes des migrations économiques !

L’immigration rapporte également beaucoup : la constitution de diasporas fait circuler les capitaux et permet d’accroître les IDE (Investissement Direct à l’Etranger) en France.

L’immigration représente aussi des gains directs, et notamment une contribution nette de 12,6 milliards d’euro sur les comptes sociaux !

 

Circulaire Guéant : les diplômés doivent retourner développer leurs pays.

La circulaire du 31 mai 2011 durcit les conditions de passage d’un visa « études » à un visa « travail » pour les étudiants étrangers diplômés, alors que le contrat de travail est signé. De nombreux diplômés, notamment de grandes écoles, ont donc été expulsés du territoire, sous le prétexte hypocrite qu’ils sont plus utiles à leur pays. Outre la perte d’influence internationale de la France, c’est un manque important en termes d’innovation pour notre pays, et une vision néo-colonialiste du monde (la France forme les élites pour éclairer le monde).

Cette circulaire a notamment des conséquences très graves pour certaines professions, notamment en médecine.

 

Il faut fixer la population dans les pays d’origines, et donc conditionné les aides à une lutte effective (et contrôlée par le France) contre les émigrations.

Pour le FN, la métropole France doit toujours imposer sa politique aux anciennes colonies.

La politique de coopération du FN se résume à : « Oui aux exportations françaises, oui à l’exploitation du sol, non aux migrants ». C’est cette politique de pillage de l’Afrique qui crée les injustices Nord/Sud à la source des émigrations économique et politiques. Il faut donc réinterroger les rapports Nord/Sud

Marine Le Pen accumule par ailleurs les contradictions, se déclarant le 1er mars 2011 sur RTL pour « aider un certain nombre de pays pour fixer la population dans leur pays d’origine », alors qu’elle indiquait en plénière du 8 octobre 2010 à Lille que « le FN est contre le développement de relations internationales, contre la coopération décentralisée ».

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