Femmes, image et concours
Dans le cadre de la foire exposition, un concours « Miss La Roche » est annoncé.
Le corps marchand
L’opération, cible les 18-22 ans, célibataires, offrant au public le modèle de jeunes femmes, conformes au désir de plaire, aux expressions, postures et codes vestimentaires ritualisées et sexualisées à des fins de séduction
Nous assistons déjà à une dérive dramatique vers la marchandisation des corps, plus particulièrement féminins, dans la publicité, dans les medias et jusque sur nos abribus, flattant les instincts masculins les plus primitifs et les rêves des jeunes femmes pour lesquelles notre société semble incapable de créer un avenir enthousiasmant.
Pour autant les candidates ne sont pas à blâmer, premières victimes d’un système plaçant le hasard de la beauté physique, la forme et la taille de différentes parties du corps comme valeur supérieure de la femme.
Notre société a le plus grand besoin de l’intelligence et de l’énergie de tous, de l’égalité entre les femmes et les hommes et non de ces concours stéréotypés qui réduisent les femmes au statut d’objets jugés, dominés, comme un vulgaire produit d’exposition.
Ce corps ne peut être ni une marchandise, ni un produit d’appel pour vendre ou promouvoir un produit et encore moins une collectivité.
Quelle image ?
S’il s’agit ici de mieux faire connaître notre territoire, nombre de femmes et d’hommes remarquables sur le plan, professionnel, artistiques, artisanal, sportif, intellectuel ou tout simplement humain sauraient à leur tour être les meilleures ambassadrices et ambassadeurs de notre cité.
Quant à la photo « sur pied » demandée, percevez-vous la violence extrême de l’exclusion dont elle est porteuse pour toutes les personnes dans l’impossibilité de se présenter « sur pied »justement ? Beaucoup pourtant ont toutes les qualités requises pour donner une image attractive, dynamique et combative de notre ville.
Cette manifestation s’oppose radicalement à ce qui devraient être nos valeurs partagées : éducation égalité, liberté, et donc émancipation.
Et puisqu’il est question de foire, nous ne pouvons accepter que des êtres humains soient l’objet de concours dont les critères relèvent plus de ceux d’un comice agricole.
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