UN AUTRE MODÈLE PERCHERON D’AGRICULTURE dès 2015
Longtemps maître de la campagne les agriculteurs doivent aujourd’hui composer avec une opinion publique récalcitrante et de nouveaux habitants qui ne voient pas toujours la dimension d’outil de travail, de la terre. Ils n’en retiennent que la fonction récréative, touristique. Mais sur notre territoire percheron 90 % de la terre est à usage agricole. Et cette terre est un outil de travail pour des gens qui en vivent au quotidien mais qui doivent aussi rendre des comptes quant empreintes environnementales laissées par leur modèle de production agro-industriel.
La terre ne nous appartient pas. Elle est un bien commun, dont on hérite et qui se transmet générations après générations. Hélas on ne peut compter sur la seule responsabilité individuelle pour le maintien du potentiel et de la qualité biologique de la terre. Et la société rejette aujourd’hui un modèle agricole dont elle ne se sent plus bénéficiaire, mais victime, par l’impact de l’agriculture sur l’alimentation, la santé
L’avenir est dans la pratique d’une agriculture soutenable et acceptable, respectueuse de l’environnement. Le modèle de l’agriculture biologique remporte bien évidemment notre adhésion. Sur notre petit territoire percheron elle est évidemment bien présente .
Aujourd’hui, l’heure n’est plus à l’acceptation de n’importe quel projet. Les grands projets inutiles défraient la chronique, ferme des 1000 vaches, notamment. Ils sont aux antipodes de ce que l’on souhaite . L’heure est à l’économie sociale et solidaire, locale, bien réfléchie quant à ses impacts sur les écosystèmes locaux et quant à l’acceptabilité sociétale de ces installations. La production agricole nous concerne tous
Transmissions et accession à la terre. Aujourd’hui on est toujours agriculteur de père en fils. C’est encore vrai pour deux agriculteurs sur trois. L’agriculteur est un travailleur ou un salarié, presque comme les autres. « Presque », car l’agriculteur, travaille avant tout sur un bien commun, la Terre, moyen de production qu’ils empruntent mais qu’ils doivent restituer aux générations futures.
La nouvelle loi d’avenir agricole et de la forêt (Loi Laaf) qui vient d’être votée induit des changements, trop timides, par rapport à l’urgence de la situation. Là encore les écologistes se sont impliqués. La loi d’avenir agricole s’est intéressée aux enjeux et aux risques fonciers. Des enjeux essentiels relatifs à l’installation de jeunes agriculteurs confrontés à la cherté de l’accès à la terre. L’installation agricole devient pour nombre de prétendants un rêve inaccessible, aggravant la désertification des campagnes.
Il y a eu aussi une démarche volontaire du ministère de l’agriculture pour faire de l’agro-écologie un axe fort.
Mais la loi d’avenir agricole n’est pas tout ! Il faut veiller avec vigilance à la publication des décrets et à la mise en œuvre effective de ces nouvelles orientations. Des interrogations essentielles demeurent sur :
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Comment empêcher la transformation trop facile des terres agricoles ?
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Et comment mettre fin au contournement inventé par les investisseurs pour commercer sur la terre en échappant aux organes de régulation que sont notamment les SAFER ?
La production agricole nous concerne tous, facilitons et simplifions la gestion des installations agricoles respectueuses de l’environnement. Aidons les jeunes à s’installer sur notre territoire en évitant ainsi les concentrations de terre entre les mains de gros propriétaires fonciers. En un mot refaisons de l’agriculture paysanne respectueuse de l’environnement avec le levier de l’économie sociale et solidaire de proximité.
PESTICIDES
Réduire l’usage des pesticides, c’est bien. Changer de modèle agricole, c’est mieux !
Le 5 février 2015 : avec seulement 64 voix pour et 248 contre, le Sénat a rejeté un moratoire européen sur les néonicotinoïdes.
Initié en 2008 lors du Grenelle de l’environnement, l’objectif du plan Ecophyto était de réduire de 50% l’usage des pesticides d’ici 2018. Loin d’atteindre cet objectif,nous assistons à une augmentation de leur usage de 5% entre 2009 et 2013 et 9,2% entre 2012 et 2013 !
La France reste donc tristement sur la troisième place du podium mondial des plus gros consommateurs de pesticides.
Le Ministre de l’agriculture maintient l’objectif d’une réduction des pesticides de 50 % en France, mais reporte l’échéance de 2018 à 2025, avec un pallier intermédiaire à 25% en 2020. Aujourd’hui, de trop nombreux agriculteurs mettent des pesticides dans leurs champs à titre préventif même si leurs cultures ne sont pas menacées
Tant que l’usage des pesticides représentera une « assurance-récolte » et coûtera moins cher (à court terme) que les solutions alternatives, les agriculteurs ne voudront s’en passer. D’autant que les intérêts économiques des fabricants constituent un frein énorme
Zéro-pesticide : Depuis 2014, l’usage des pesticides est interdit dans l’enceinte des établissements scolaires et des centres de loisirs, crèches etc. Le projet de loi de transition énergétique pour la croissance verte avance au 31 décembre 2016 l’interdiction de l’usage des pesticides dans les espaces verts des communes. Ségolène Royal remettra en mai les 400 premiers labels » Terre Saine, communes sans pesticides » aux communes qui ont déjà supprimé totalement l’utilisation des pesticides sur leur territoire.
Nous demandons
- La suspension immédiate des néonicotinoîdes et du fipronil sur le territoire européen;
- La suspension provisoire d’autorisation de nouveaux insecticides systématiques dans l’attente des nouvelles procédures d’homologation
- DE permettre aux agriculteurs une transition vers un autre mode de production innovante avec la généralisation de l’agroécologie paysanne prônée par la loi d’avenir agricole.
POUR UNE AGRICULTURE DE TRANSITION
Le département de l’Orne possède encore d’espace ce qui permet de planifier une nouvelle organisation des emplacements pour des productions et des circuits nouveaux. Notons aussi que 60% des habitants vivent en zone rurale et petites villes où la qualité de vie et de la nature sont essentiels.
Exemple de projets:
- Parcelliser de grands espaces de monocultures,
- Aider les agriculteurs désireux d’intégrer les Groupements d’intérêt économique et environnemental (GIEE) qui ouvrent à des pratiques plus respectueuses de l’environnement, plus économiques et plus créatrices d’emploi – maraîchage bio sur des surfaces de 1 à 2 ha, préservation de l’écosystème et de la biodiversité, agriculture maitrisée, agriculture de proximité, permaculture.
- Faire de l’éducation à l’alimentation une action phare de l’Agenda 21. Accompagner la mise en place de « projets alimentaires territoriaux », instaurés par la loi d’avenir agricole, utiliser les outils existants et à inventer pour réussir son projet d’éducation.
- Former des intervenants pour les administrations, les écoles et les entreprises afin de les tenir informés de l’évolution des techniques et des objectifs dans ces domaines.
- Développement d’activités locales souvent diffuses dans le périurbain, des AMAP, des circuits courts. Activités à développer par des commandes publiques, existence des RUCHES ( 731 actuellement en France- but, se rassembler pour acheter les meilleurs produits aux agriculteurs et aux artisans de nos régions), viser 50% de nourriture bio dans les cantines, EHPAD, en un mot tous les repas. Une meilleure alimentation garantie aussi une santé meilleure.
DES AIDES FINANCIERES
- Aide fiscale par la réduction (voir la suppression) sur quelques années de la part départementale de la taxe foncière (et/ou autres taxes) pour l’installation de jeunes agriculteurs (éleveurs ou producteurs) en bio. Mais aussi,
- Aides attribuées par le CG aux particuliers (agriculteurs ou non) pour la reconstitution de haies (travaux de préparation de sol et achats de plants) et, des conseils prodigués par la chambre d’agriculture comme le parc régional du PERCHE.
- Le conseil général lance actuellement http://www.agrilocal50.fr/ pour promouvoir les échanges directs entre producteurs et consommateurs géographiquement proches. Ces données sont mises gratuitement à disposition des acteurs locaux (restaurations collectives, agriculteurs, artisans et entreprises
- Le CG : Distribution annuelle de plans d’arbres et d’arbustes pour le reboisement et la restauration des haies bocagères.
- Encourager la gestion concertée entre élus, agriculteurs, citoyens pour la préservation du bocage. Favoriser une gestion respectueuse des haies (bons outils, sans déchiquetage).
- Nouveau ! Une taxe sur l’urbanisation des terres agricoles à hauteur de 50 % du montant du prix de vente du foncier agricole à l’achat. La moitié de cette taxe sera affectée à un fonds régional pour reconversion des friches industrielles et commerciales, l’autre moitié à un fonds régional pour des acquisitions foncières en faveur de l’installation d’agriculteurs biologiques.
ALIMENTATION
Perte nutritive des aliments au cours des dernières décennies (Terra-Eco)
Plusieurs études nous alertent sur la faiblesse des fruits et légumes « modernes » en nutriments.
En 1950, une banane, une orange, une pêche, suffisait à pourvoir les « apports journaliers recommandés » (AJR) en vitamine A, aujourd’hui il faudrait en croquer une vingtaine !
Quelles sont les causes de ce phénomène ? Les méthodes agricoles d’abord :
1 L’utilisation intensive de pesticides et d’herbicides,
2 Les excès d’engrais qui augmentent la vitesse de croissance des plantes et diminuent proportionnellement le temps de fixation des micronutriments.
3 Les techniques intensives épuisent aussi les sols, dont la teneur globale en nutriments diminue dans certaines zones.
Avant d’être consommé un aliment parcourt en moyenne 2.500 kilomètres! Aussi certains fruits, cueillis trop tôt, n’ont pas le temps de développer les nutriments liés à l’ensoleillement (comme les anthocyanines ou polyphénols), ces composants qui nous protègent contre le cancer ou la détérioration des cellules du cerveau.
Céréales : « pour le maïs, le blé et le soja, plus le rendement est important, plus le contenu en protéines est faible », alors que les aliments bios contiennent significativement plus de vitamine C, de fer, de magnésium et de phosphore que les autres ». Le chercheur met pourtant en garde : « Si les agriculteurs bios développent un système riche en intrants avec des rendements comparables aux exploitations conventionnelles, le bio verra son avantage nutritionnel s’éroder. » D’où la volonté de restreindre les espaces en culture bio à 1 ou 2 ha.
Quant au taux de vitamine C dans les pommes et abricots cueillis verts : il est proche de zéro ! Par ailleurs, selon un sondage mené en 2008 par TNS Sofres, 37% des Français « consomment des compléments alimentaires afin de conforter leur capital santé ». Un marché qui représente un chiffre d’affaires annuel de plus d’un milliard d’euros (en 2008).
D’où l’importante des développements bio et maraichers locaux et choisir des aliments mûrs, produits de manière non intensive et partir à la chasse aux variétés oubliées.
...GOUVERNANCE
EELV s’engage
1 -Faire passer l’intérêt général avant l’intérêt particulier
2 – En respectant le non cumul des mandats, et Rester attentif à une juste articulation avec les autres Collectivités territoriales.
3 – Ne pas créer de conflits d’intérêts.
4 – Soutien au service civique : une mission du conseil départemental a signé « la convention du programme de service civique portant sur la « transition énergétique, le climat et la biodiversité » et ouvre plus de places aux jeunes. Sur le plan national, ce sont 15000 missions sur 2 ans dont 5000 cette année. Des regroupements associatifs comme GRAPPE ou GRAINE en Basse –Normandie permettent de concrétiser des actions locales en faisant le lien avec de nombreux acteurs y compris des agriculteurs.
Concrètement : Apport aux jeunes bénéficiaires : 1ères expériences, consolidation de la vie associative …, mais aussi citoyenneté (ancrage de réseaux environnement, vie associative renforcée …), des relations possibles avec … les objectifs généraux énoncés dans notre campagne …
5 -La lutte contre le changement climatique est désignée Grande Cause nationale 2015. Incite à engager des actions allant dans le même sens que les objectifs du parti.
6 – Pour plus de lisibilité du travail accompli, nous nous engageons à présenter chaque année un bilan de mandat.
7–Abstentionnisme :
Le droit de vote, obtenu après des années de combats, est un droit démocratique. S’abstenir de voter, c’est s’interdire d’exprimer ses sensibilités et ses attentes, s’exclure de toute critique et de toute influence, de positionnement citoyen, et laisser la place aux idées qui ne nous représentent pas.
EELV appelle donc tous les électeurs en âge de voter à un sursaut citoyen.