Coût de la pollution de l’air : des pistes sérieuses pour agir enfin
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Rapport sénatorial sur le coût de la pollution de l’air : des pistes sérieuses pour agir enfin

 

Plus de 100 milliards d’euros par an. Davantage que le budget annuel de l’Education nationale. L’équivalent aussi de plus de 40% du montant du déficit de la Sécurité sociale, et près de 5% du Produit intérieur brut. Voilà donc le coût de la pollution de l’air pour notre pays, chiffré par une commission d’enquête sénatoriale présidée par M. Jean-François Husson, sénateur (Les Républicains) de Meurthe-et-Moselle, et rapportée par Mme Leïla Aïchi, sénatrice (EELV) de Paris.

Décès prématurés, impacts sur la productivité agricole, maladies et arrêts de travail, coûts de rénovation des bâtiments dégradés par la pollution, le rapport de la commission a examiné toutes les conséquences de la dégradation de la qualité de l’air et, en compilant les études existantes, a pu en déterminer le coût économique colossal. Avec ce rapport, on sait désormais, si l’on en doutait encore, que la pollution de l’air est non seulement un scandale de santé publique, mais aussi une « aberration économique ». Le rapport le dit clairement : le coût de l’inaction est aussi intolérable sur le plan sanitaire que sur le plan économique. A titre d’exemple, une étude réalisée en 2013 par l’Institut de veille sanitaire montrait qu’une réduction de 30% des émissions de particules fines sur l’agglomération caennaise pouvait générer une économie de 75 millions d’euros par an.

Yanic SOUBIEN, tête de liste régionale Normandie Ecologie, observe : « ce rapport vient hélas confirmer des alertes déjà exprimées à plusieurs reprises. Le diagnostic qu’il formule est particulièrement complet. Les nombreuses propositions concrètes qu’il formule doivent être entendues : il est trop tard désormais pour manquer de courage. Ne rien faire, c’est laisser faire, et la facture pour notre pays sera toujours plus lourde ».

Il est donc urgent d’orienter massivement, comme le proposent les écologistes, les investissements publics vers les transports collectifs, l’efficacité énergétique et la réduction des pollutions à la source, d’accompagner le changement des pratiques agricoles et industrielles. Particulièrement en agglomération, il est essentiel que les pouvoirs publics engagent des politiques courageuses de limitation des émissions (circulation alternée, gratuité des transports lors des pics de pollution…).

Toutes ces mesures exigeront du temps. Mais, dès maintenant, il y a une première réponse qui peut et doit être engagée par les collectivités, conformément aux propositions de la commission d’enquête : conforter les moyens et le financement des associations agréées de surveillances de la qualité de l’air, AIR Com et Air Normand, plutôt que chercher à les réduire.

 

NORMANDIE ÉCOLOGIE, Rassemblement écologiste et citoyen