Sandrine Bélier : « La fermeture de Fessenheim, c’est aussi la crédibilité de la parole présidentielle qui est en jeu »
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Ségolène Royal, à l’occasion de sa visite en Alsace le 8 septembre, a annoncé le report de la fermeture de Fessenheim à 2018. Selon elle, la cette fermeture serait conditionnée à la mise en service de l’EPR, c’est à dire au mieux un an après la fin du mandat présidentiel de François Hollande.

Rappelons qu’il s’agit de la plus vieille centrale nucléaire française encore en activité, que fermer Fessenheim répond à un impératif de sécurité pour la population mais constitue aussi un signal à donner pour la transition énergétique, volonté affichée par le Gouvernement à quelques mois de la conférence mondiale sur le climat qui se tiendra en décembre à Paris. Nous devons nous donner les moyens de créer les filières économiques de demain, notamment celle du traitement et du démantèlement des centrales nucléaires, et celles de la transition énergétique, qui seront créatrices d’emplois non délocalisables. On ne peut pas priver d’avantage notre région de  ces opportunités.

Pour Sandrine Bélier, tête de liste des écologistes aux régionales dans le Grand Est : « Le Gouvernement, en envisageant de reporter à 2018 la fermeture de la centrale de Fessenheim,  met non seulement en cause la crédibilité de la parole présidentielle, mais se prive également de donner un signal clair aux acteurs économiques des nouveaux secteurs de la transition énergétique, très créateurs d’emplois dans les domaines de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables. On sait qu’un million d’euros investis dans le charbon ou le nucléaire génèrent 5 emplois au total. Le même million d’euros investi dans la transition génère 14 emplois dans les énergies renouvelables, ou 19 dans l’efficacité énergétique[1]. Faudra-t-il donc attendre 2018 pour voir s’inverser la courbe du chômage ?

Cet engagement de François Hollande ne doit pas être qu’une promesse de candidat en campagne. Le prétexte de la mise en service de l’EPR comme condition de la fermeture de Fessenheim n’est qu’un aveu d’impuissance. »

 

[1] The Economic Benefits of Investing in Clean Energy, Political Economy Research Institute, Université du Massachusetts