Il n’y a pas de développement des territoires sans identité culturelle !

Seule une politique culturelle peut mettre en évidence l’identité́ culturelle d’un territoire : sentiment d’appartenance à un groupe, lien social… et se décline en effets multiples comme cohésion, dynamiques de territoires, effets économiques induits… Dans les faits, ce terme de politique culturelle est généralement utilisé pour désigner l’offre de pratiques et de services. Or cette question de la politique culturelle devrait plutôt s’entendre en dernier ressort comme la combinaison des outils stratégiques en faveur de la médiation créateurs / publics sur un territoire donné.

La création est donc au centre de ce qui forge l’identité culturelle d’un territoire… cela est d’autant plus vrai dans le cas de l’espace occitan seulement délimité par sa langue et sa culture. Nous devons donc avoir de l’ambition pour la création occitane. Voilà bien une idée qui vaut pour un axiome !

Au-delà de l’affirmation, comment dans les faits agir sur le développement ou la mise en évidence de l’identité culturelle d’un territoire tel que celui qui se dessinera très prochainement avec la fusion des régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, territoires occitans de référence…

Une première esquisse de réponse tombe sous le sens : par une politique culturelle élaborée en parallèle d’une politique linguistique permettant d’avancer sur deux pieds plutôt qu’en claudiquant… Nous savons bien en effet qu’une politique en faveur de la langue occitane ne peut être pensée isolément d’une politique culturelle ambitieuse. L’une s’inscrit naturellement au service de l’autre et se nourrissent mutuellement !

La politique linguistique publique sera assurément mise en oeuvre avec la très prochaine création de l’Ofici Public per la Lenga Occitana, lequel a fait l’objet d’un vote unanime de l’assemblée régionale Midi-Pyrénéenne sortante et d’un soutien du Conseil Régional Languedoc-Roussillon.

Dès lors, la question se pose : quelle politique culturelle “occitane”, avec qui et comment ?

Un des enjeux est de décloisonner les réseaux des opérateurs culturels pour permettre aux artistes de langue occitane de pénétrer des scènes jusque là fermées, de trouver des collaborations artistiques nouvelles, de gagner en visibilité. C’est cela qui permettra de développer un réel potentiel de création, de poser des bases solides vers la professionnalisation des artistes. Et cela est bien l’objet, le cadre d’une politique culturelle… comme le sont le soutien aux pratiques artistiques, le maintien des politiques culturelles publiques, remparts face à la « barbarie en pente douce » du marché et de la perte de sens. Cela doit être encouragé et porté.

Mais au-delà, il semble important de rompre avec la conception de “guichet” portée jusqu’alors par les collectivités régionales répondant strictement à la demande… Il est urgent de sortir de cet “impensé collectif” pour aller vers un cadre de réflexion et d’élaboration stratégique sur ces questions. Cela ne se fera pas sans les artistes ni sans les opérateurs culturels pas plus que sans les publics. Après une vaste consultation à l’échelle de la future région, la question centrale d’États généraux de la culture occitane devra posée. 100 jours pour penser et construire !

2 réponses à “Il n’y a pas de développement des territoires sans identité culturelle !”

  1. Je doute de l’existence d’une « identité culturelle » de la région MP LR qui prendrai racine dans une langue, des liens sociaux, des dynamiques de territoire spécifiques. Ce que je ressent surtout (comme Gardois) c’est l’éloignement et l’étrangeté de la région MP et en tout état de cause le caractère politiquement insupportable de cette dimension qui nous est imposé pour rendre plus opaque le pouvoir. Faut il faire renaître la Transalpine du temps de César ou la Narbonnaise du haut empire qui allaient de Toulouse à Lyon? Ou remonter aux Wisigoths? Ou sont les limites de ce délire? Jusqu’ou devons nous aller pour prétendre refonder une identité culturelle ou géopolitique phantasmé? Ce qui fait du lien et de la dynamique pour moi aujourd’hui, s’il fallait définir des projets communs, des coopérations, ce serait le pourtour de la Méditerranée qui inclurai LR et région PACA mais aussi d’autres régions frontalières du pourtour Méditerranéen. Oui, nous pourrions nous inscrire dans cette dynamique, oui, il y aurai là un véritable défi pour le 21° siècle, pour une nouvelle génération politique. Et croyez le ou pas, l’Occitanisme s’y retrouverai certainement mieux!!!

    • Vous avez raison : pourquoi remonter aussi loin lorsque l’on a tout à portée de main et à portée des yeux ? Le Languedoc est bel et bien une réalité. De ce point de vue, que vous le vouliez ou non, Castelnaudary et Marseille, le Pays de Sault et Nice coule moins de source que Carcassonne et Toulouse ! Cela étant dit, cette réforme des territoires est très certainement passée à côté de bon nombres d’aspects qui eussent pu être pris en compte…
      De la même manière, la question que vous posez des coopérations interrégionales et-ou transfrontalières comme celle que vous évoquez (pourtour méditerranéen) sont nécessaires et d’une brulante actualité…
      Amistat

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La crise majeure – sociale, environnementale, économique, culturelle, démocratique – que traversent nos sociétés appelle sans délai de notre part une réponse politique nouvelle seule à même de rompre la spirale de désespérance qui fait le lit d’une extrême-droite plus dangereuse que jamais.

Ce sursaut ne viendra pas des partis de la gauche gouvernementale qui ont montré leur incapacité à sortir du modèle libéral et productiviste, et dont le bilan est extrêmement décevant.

Notre région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées, résolument ancrée à gauche, offre une opportunité rare - et peut-être historique - de modifier profondément la donne lors des élections régionales de décembre 2015, offrant alors - par la force de l’exemple - un puissant levier de régénération politique à l’échelle du pays.

Le discrédit frappe largement les formations politiques et s’exprime au travers de la montée de l’abstention. Pourtant l’attente confuse mais palpable d’un nouveau modèle d’implication civique et politique (qui se cristallise avec force sur certaines luttes), et l’exemple de mouvements populaires dans des pays voisins (même si ces mouvements sont issus d’une réalité sociétale bien différente de la nôtre) appellent à ré-interroger profondément la façon d’envisager une échéance électorale mais aussi ce que nous souhaitons faire au-delà d’un simple scrutin.

La construction d’une dynamique citoyenne autour d’une proposition et d’une méthode politique nouvelle (programme, valeurs, méthodes, représentation…) ne doit pas rester un vain mot d’ordre, mais doit se traduire par la mise en place d’outils participatifs concrets, en rupture avec l’offre traditionnelle qui a échoué. Plusieurs initiatives, affirmant une même volonté de rassemblement politique large au service d’une mise en mouvement citoyenne, ont vu le jour dans notre région. Nous mettons aujourd’hui à disposition, pour contribuer à leur convergence, un outil participatif d’échange programmatique que nous avons choisi de nommer « Le projet en commun ». Cette plateforme doit permettre à chacun-e non pas simplement d’observer, mais d’agir, en toute transparence dans un cadre souple et efficient où chacun-e doit se sentir responsable et se porter garant-e de l’objectif.

Le projet solidaire que nous voulons bâtir n’est pas celui d’un simple cartel d’organisations ou d’un rassemblement d’élu-e-s qui se substitueraient à une dynamique citoyenne. Nous voulons permettre un vrai débat de fond, en confrontant sereinement les idées, pour co-élaborer un projet commun à même de répondre aux urgences sociales, environnementales et démocratiques autour de pratiques nouvelles basées sur des valeurs humanistes.

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