Engager une politique de sortie progressive du nucléaire

La France nucléaire a la gueule de bois. Le naufrage d’AREVA, commencé en 2012, ne peut plus être contenu avec 5 milliards d’euros de pertes en 2014 et des milliers de licenciements qui se profilent.

Les raisons de cette débâcle sont largement imputables aux difficultés rencontrées autour de la construction d’une nouvelle génération de réacteurs EPR : à Flamenville, à Olkiluoto en Finlande, mais aussi en Chine, en Inde…
Des réacteurs toujours plus puissants, toujours plus chers (8 milliards d’euros au lieu des 3 annoncés pour Flamenville, une bagatelle en temps de crise), toujours plus difficiles à sécuriser avec leurs cuves défaillantes et leurs incroyables malfaçons.
Un plan de sauvetage a été bien été défini fin juillet : EDF reprend la construction et la maintenance des réacteurs d’AREVA. L’Etat, mais aussi des investisseurs (on parle de la Chine), sont appelés à la rescousse pour une recapitalisation gigantesque. En bout de chaîne : des factures d’électricité qui vont grimper. Tout cela pour une énergie du passé.
Depuis le milieu des années 2000, la puissance électrique installée annuellement dans le monde en éolien, solaire, dépasse régulièrement celle installée en nucléaire. Ces énergies, propres, sûres, bonnes pour le climat, sont devenues performantes, économiquement compétitives et bien plus faciles à mettre en œuvre. Pour le nucléaire, le nombre de chantiers repoussés, différés, jamais contractualisés enfle d’année en année…
Nos dirigeants vont-ils s’entêter, fuir en avant ? ou changer de cap ?
Il est encore temps d’engager une politique de sortie progressive du nucléaire, d’arrêter les chantiers en cours, de donner la priorité à la maintenance et à la mise en sécurité de nos centrales vieillissantes sans les prolonger au-delà du raisonnable, d’investir massivement dans les économies d’énergie et les renouvelables.
Il est urgent d’engager un plan de conversion des salariés du nucléaire dans le démantèlement et la gestion des déchets. D’investir dans un savoir faire exportable, qu’il serait dommage de laisser à d’autres pays, notamment l’Allemagne » qui a déjà une longueur d’avance.
Il est temps pour les Régions, toutes les régions, de se donner les moyens d’atteindre, avec les métropoles et les territoires ruraux, un objectif de 100 % électricité renouvelable en 2040.

3 réponses à “Engager une politique de sortie progressive du nucléaire”

  1. Le réacteur rapide à sels fondu en cycle thorium, communément appelé le le MSFR (molten salt fast reactor) a énormément d’atouts :

    La caractéristique fondamentale du MSFR réside dans l’utilisation d’un combustible liquide, et non plus solide comme dans les concepts actuels de réacteurs nucléaires. Les possibilités de manipulation sont très souples : les sels fondus sont chimiquement stables, ne demandent pas de mise en forme particulière et peuvent être ponctionnés et injectés sans arrêt du réacteur ; de plus, le combustible liquide regroupe à lui seul la double fonction de combustible et de caloporteur.

    Il est susceptible de faire passer l’horizon des ressources à des milliers ou dizaines de milliers d’années, tout en réduisant de manière drastique la quantité et la dangerosité des déchets produits, et en garantissant une sécurité de fonctionnement beaucoup plus grande. Ces réacteurs constituent l’un des six types retenus en 2008 par le forum international « Génération IV » visant à optimiser de nombreuses caractéristiques essentielles : durabilité des ressources, impact environnemental très faible, sûreté, caractère non proliférant.

    Se passer du nucléaire est un non-sens, pour rappel, l’électricité ne peux être stocké facilement, en plus des énergies renouvelables (éoliens, hydraulique; solaire), il est nécessaire d’avoir une énergie dont on maitrise la production lors de pics de consommations (hiver principalement). Se passer du nucléaire, implique plus de charbon, plus de pétrole, bref plus de pollution. Personne ne souhaite cela pour nos enfants. la situation en Bretagne qui risque chaque hiver un black-out n’est souhaitable pour personne.

    C’est pourquoi le MSFR doit être soutenu par notre région. En effet, cela permettrait de redynamiser des zones ayant un chômage très important, d’avoir un cout de l’électricité très faible. A terme ce réacteur ferait une excellente publicité pour la région. On doit pouvoir permettre de manière citoyenne (via un vote ? ) de trouver un site potentiel pour accueillir une centrale de ce type. De même les retombés économiques permettraient d’améliorer le maillage associatif/culturel/sportif, ce qui redonnerait goût à l’engagement citoyen.

    De plus, si un tel projet d’envergure voyait le jour, notre région ne serait pas seule à la soutenir, il me semble logique et naturelle que l’Europe via les fonds d’investissements FEDER décident d’investir dans ce projet, ce qui ferait plus d’investissements pour notre grande région.

    • Enfin quelqu’un qui sait et qui parle sur le nucléaire faisant mentir pour une fois l’aphorisme « Ceux qui parlent ne savent pas, ceux qui savent ne parlent pas »
      Et on débouche alors sur une proposition politique très générale : que la région mette tout en œuvre pour mettre à la portée des citoyens même sans formation les éléments techniques et scientifiques qui sont les composantes (mais pas les seules) des choix politiques.

  2. L’énergie est un point capital pour notre région (et encore plus pour notre pays). Nous sommes largement déficitaire et cela nous coûte cher : en euros et en pollution !
    Chaque type de production d’énergie à des avantages et des inconvénients … Les économies d’énergie, leurs efficiences et accessibilités sont à prioriser.
    Attention aux interprétations hasardeuses ou dogmatiques. Ne pas confondre puissance installé et celle réellement produite (rendement, intermittence, etc.). Ne pas raisonner que sur l’électricité alors que ce n’est que l’arbre qui cache la forêt (pétrole, charbon, gaz), etc …

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Notre démarche

La crise majeure – sociale, environnementale, économique, culturelle, démocratique – que traversent nos sociétés appelle sans délai de notre part une réponse politique nouvelle seule à même de rompre la spirale de désespérance qui fait le lit d’une extrême-droite plus dangereuse que jamais.

Ce sursaut ne viendra pas des partis de la gauche gouvernementale qui ont montré leur incapacité à sortir du modèle libéral et productiviste, et dont le bilan est extrêmement décevant.

Notre région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées, résolument ancrée à gauche, offre une opportunité rare - et peut-être historique - de modifier profondément la donne lors des élections régionales de décembre 2015, offrant alors - par la force de l’exemple - un puissant levier de régénération politique à l’échelle du pays.

Le discrédit frappe largement les formations politiques et s’exprime au travers de la montée de l’abstention. Pourtant l’attente confuse mais palpable d’un nouveau modèle d’implication civique et politique (qui se cristallise avec force sur certaines luttes), et l’exemple de mouvements populaires dans des pays voisins (même si ces mouvements sont issus d’une réalité sociétale bien différente de la nôtre) appellent à ré-interroger profondément la façon d’envisager une échéance électorale mais aussi ce que nous souhaitons faire au-delà d’un simple scrutin.

La construction d’une dynamique citoyenne autour d’une proposition et d’une méthode politique nouvelle (programme, valeurs, méthodes, représentation…) ne doit pas rester un vain mot d’ordre, mais doit se traduire par la mise en place d’outils participatifs concrets, en rupture avec l’offre traditionnelle qui a échoué. Plusieurs initiatives, affirmant une même volonté de rassemblement politique large au service d’une mise en mouvement citoyenne, ont vu le jour dans notre région. Nous mettons aujourd’hui à disposition, pour contribuer à leur convergence, un outil participatif d’échange programmatique que nous avons choisi de nommer « Le projet en commun ». Cette plateforme doit permettre à chacun-e non pas simplement d’observer, mais d’agir, en toute transparence dans un cadre souple et efficient où chacun-e doit se sentir responsable et se porter garant-e de l’objectif.

Le projet solidaire que nous voulons bâtir n’est pas celui d’un simple cartel d’organisations ou d’un rassemblement d’élu-e-s qui se substitueraient à une dynamique citoyenne. Nous voulons permettre un vrai débat de fond, en confrontant sereinement les idées, pour co-élaborer un projet commun à même de répondre aux urgences sociales, environnementales et démocratiques autour de pratiques nouvelles basées sur des valeurs humanistes.

C’est la force et la cohérence de ce projet qui sera le levier de l’espoir.

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