Les partenariats publics-privés « façon Cité de la Solidarité Internationale » n’ont pas leur place à la COP21
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La société civile s’est réunie le 29 octobre à l’initiative du Rassemblement dans le cadre du Contre-forum des Partenariats Publics-Privés. Celui-ci a été organisé en marge du Forum des partenariats publics privés par l’ONU et l’UNITAR, à grand renfort de communication et sans ouverture réelle à la société civile. La Cité de la Solidarité Internationale d’Annemasse, partenaire du Forum onusien, avait de son coté organisé le jour suivant un worldcafé auquel participait 5 représentants associatifs portes-paroles des travaux du Contre-forum. La Cité de la Solidarité Internationale considère être en mesure de porter la parole de la société civile à la COP 21, au profit des partenariats publics-privés, sur la base du world café et de sa synthèse non soumise aux participants. Sa déclaration finale est insuffisante et ne reflète pas les critiques et oppositions les plus fermes exprimées lors du Contre-forum et lors du world café. Nous jugeons le texte final inapproprié voire dangereux de la Cité internationale de la Solidarité et nous enjoignons, les organisateurs s’ils se veulent légitimes, à se rapprocher des associations participantes pour élaborer une proposition commune, en amont de la COP 21 et de retirer le texte actuellement en ligne sur le site.

Les objectifs de  Développement durable tels que définis par l’ONU sans une mobilisation totale et multipartenariale de tous les acteurs (citoyens, entreprises, territoires…)

Les PPP ne  représentent pas une forme acceptable de multipartenariat tant ils soulèvent des questions sur les risques et bénéfices, très déséquilibrés, entre les parties prenantes, au profit constant d’intérêts privés profitant au plus petit nombre.
Développer les PPP, tels qu’ils sont conçus aujourd’hui, aggravera, inévitablement, la situation de la planète et des populations.

Dans la construction de nouveaux partenariats, les populations ne peuvent pas être mises au même plan qu’un Etat (contrôlé par elles et chargé de la régulation entre les acteurs) et encore moins au même plan qu’une entreprise fusse-t-elle multinationale (qui ne représente, au final, que quelques intérêts privés mercantiles).

Des conditions sont désormais impératives pour modifier en profondeur le sens des partenariats et, ainsi, en faire, enfin, de vrais leviers pour les Objectifs du développement durable:

– L’Etat et les entreprises sont au service des populations, et non l’inverse . Les populations ne sont plus une forme de « tiers état » que les PPP doivent veiller à inclure: c’est à ce titre seulement que nous arriverons à remettre l’humain au coeur du développement durable.

– De nouvelles relations sont à créer entre les parties prenantes, basées sur l’honnêteté, le refus de tout conflit d’intérêt, la transparence, la formation et l’éducation, la sobriété, l’implication de tous, l’équité, et surtout la réduction des inégalités. L’objectif des multipartenariats est, ainsi et désormais, de renforcer le pouvoir d’agir et de contrôle aux populations à tous les stades de la vie économique et politique (pouvoir sans lequel la démocratie participative est un leurre démagogue).

Il n’est plus possible de retarder l’application de ces conditions de mise en oeuvre des multipartenariats sans générer de la désespérance, de l’exclusion, des violences, alors même que tous les discours évoquent la nécessité de refonder la cohésion et les liens sociaux.