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Des idées pour habiter autrement à Créteil

Exemple d'habitat participatif

Le Programme local de l’habitat (PLH) de la Communauté d’Agglomération Plaine Centrale adopté en décembre 2010 définit des grandes orientations et des objectifs qui cadrent l’action municipale à Créteil. Sont également définies diverses actions, pour la plupart en soutien d’actions des acteurs locaux (à Créteil : la ville, Créteil Habitat, le CCAS, le CCLAJ, etc.) et d’autres partenaires institutionnels et associatifs.

La crise du logement que nous connaissons appelle des réponses multiples (garantie universelle des loyers, construction de nouveaux logements, rénovation énergétique, etc.) pour lesquelles la ville de Créteil n’a pas toutes les cartes en main.

Pour autant, des solutions innovantes et inventives émergent dans tout le territoire français. Nous pensons qu’il est temps d’explorer ces pistes pour habiter autrement à Créteil.

 

Des logements destinés à ceux qui ont des difficultés à accéder à un logement familial

Créteil offre déjà diverses formules d’hébergement et de foyers spécialisés, dont plusieurs sont en cours de rénovation et/ou de transformation en résidences sociales. Ces formules en principe temporaires s’adressent à des personnes particulièrement fragiles, mais sont relativement saturées car leurs résidents ne parviennent que difficilement à en sortir pour accéder à un logement autonome. D’autres personnes ou familles connaissent des difficultés temporaires (perte d’emploi, ruptures familiales) qui les empêchent d’accéder à un logement social pérenne.

Des formules innovantes de « logements d’insertion » sont expérimentées ailleurs (y compris dans le Val-de-Marne) pour aider ces personnes à accéder à un logement et construire leur parcours : intermédiation locative, baux glissants, maisons relais, etc. Elles sont menées le plus souvent en partenariat entre des bailleurs sociaux et des associations spécialisées (PACT, Habitat et Humanisme, Solidarités Nouvelles pour le Logement, Emmaüs Solidarité) qui fournissent notamment l’accompagnement de proximité. Ces associations valorisent l’action de bénévoles et la construction du lien social, et font souvent appel à l’épargne solidaire.

Certaines associations explorent aussi des formules de colocation intergénérationnelle pour répondre à la fois aux besoins de jeunes et à ceux de séniors isolés, ou à l’inverse montent des projets de résidences collectives autogérées (maison des Babayagas à Montreuil).

Renforcer le lien social à Créteil, c’est aussi développer ces pistes. C’est-à-dire les faire connaître auprès des principaux acteurs concernés, appeler des projets d’associations, les soutenir…

 

Des formes d’habitat plus adaptées aux besoins ?

Les formes d’habitat massivement produites au siècle dernier ont relevé soit de l’habitat collectif (fortement normé autour de la « famille standard » dans le cas du logement social), soit de l’habitat individuel planté sur sa parcelle. Les quartiers de Créteil en portent de multiples témoignages de qualité fort variable. Pourtant d’autres pistes sont aujourd’hui explorées et expérimentées par des constructeurs et des architectes :

  • un habitat modulable selon l’évolution de la composition familiale
  • un habitat intermédiaire associant les avantages de l’individuel et du collectif
  • un habitat offrant des espaces partagés entre plusieurs familles et/ou avec les voisins, pour des usages collectifs ou exceptionnels

La composante environnementale s’est ensuite développée avec la recherche d’un « habitat durable ».

Rares ont été les tentatives en ce sens à Créteil. Pourtant ces alternatives méritent d’être proposées ne serait-ce qu’au vu du coût des terrains.

Pourquoi ne pas stimuler l’innovation, y compris en soutenant des réalisations expérimentales ?

 

La participation à la production de son habitat, de la conception, à la gestion

Ces recherches ont longtemps souffert d’un défaut majeur : elles étaient menées pour la plupart sans les habitants potentiels, réduits à de simples usagers d’un produit fini. Mais depuis le mouvement des « castors » lors de la reconstruction, des groupes et associations se sont investis dans la participation des futurs habitants à la conception et à la réalisation de leur logement et ont exploré de nouvelles formes d’habiter.

Leurs efforts ont notamment porté sur la participation des habitants à la gestion de l’ensemble, et sur un autre partage entre les usages familiaux et les usages de voisinage : mutualisation de chambres d’hôtes, de locaux professionnels, de lieux de réunions, de locaux techniques (laverie, etc.), de jardins, et aussi habitat intergénérationnel. Parfois cette recherche s’élargit au quartier avec des démarches citoyennes (boutiques coopératives, crèches parentales, AMAP, etc). En outre les préoccupations de performance environnementale sont une composante essentielle des projets.

Le plus souvent les projets portés par ces groupes sont de taille modeste (moins de 10 logements) et nécessitent la contribution de professionnels (architectes, constructeurs). Ils peuvent viser l’accession à la propriété (notamment sous forme de coopérative) ou la location sociale avec un bailleur spécialisé.

Des communes ont entrepris de soutenir ces initiatives en mobilisant du foncier et en accompagnant les projets. En Ile-de-France, Montreuil s’est fortement engagée (avec plusieurs projets réalisés et en cours), Paris a exprimé des intentions en ce sens, et la Région offre diverses formes de soutien à ces initiatives.

Enfin, le projet de loi pour l’« accès au logement et un urbanisme rénové » (ALUR), qui sera prochainement adopté, prévoit notamment de « créer de nouvelles formes d’accès au logement par l’habitat participatif ». L’habitat participatif y est défini comme « une démarche citoyenne qui permet à des personnes physiques de s’associer, le cas échéant avec des personnes morales, afin de participer à la définition et à la conception de leurs logements et des espaces destinés à un usage commun, de construire ou d’acquérir un ou plusieurs immeubles destinés à leur habitation et, le cas échéant, d’assurer la gestion ultérieure des immeubles construits ou acquis ».

Pour accompagner ces projets, la loi prévoit de créer deux nouveaux statuts : la société coopérative d’habitants et la société d’autopromotion.

 

Nos propositions

Alors pourquoi pas explorer ces pistes pour habiter autrement à Créteil ?

Nous souhaitons que la Ville encourage et soutienne des expérimentations d’habitat participatif et de logements d’insertion, en liaison avec des associations et porteurs de projets. Ces opérations devront bénéficier d’une bonne visibilité et du soutien d’autres partenaires publics.

Nous proposons donc pour cela deux sites emblématiques :

  • le Haut-Mont-Mesly, dans le cadre du projet de rénovation urbaine en cours d’examen par l’ANRU
  • l’écoquartier de l’Echat que nous proposons de créer à proximité de la future gare du Réseau Grand Paris Express

 

Hervé Lerolle

 

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