Contournements autoroutiers de Lyon : ni à l’Est, ni à l’Ouest !

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Lyon, le 27 mars 2012. Le préfet annonce que le contournement ouest de Lyon (COL) ne se fera pas et qu’il faut boucler un troisième anneau autoroutier à l’Est, l’A432. Aussitôt des élus de l’est lyonnais s’expriment pour redemander le COL, des élus de l’ouest pour réclamer une liaison A6 – A75. Ce jeu de mistigri est compréhensible, mais stérile. Car aucune autoroute n’a jamais résolu la saturation d’un autre axe autoroutier. 

Par Jean-Charles Kohlhaas, conseiller régional, président de la commission transports.

A force de repousser chez les autres ce que l’on ne veut pas chez soi, on va finir par proposer une autoroute au dessus de l’Atlantique !

Le routier appelle le routier

Pour les élus écologistes à la Région Rhône-Alpes, nul besoin de contournement ouest de Lyon, ni d’A432, ni de liaison vers l’A75. Pour une raison simple : le routier appelle le routier. La rocade Est devait faire sauter le bouchon de Fourvière, on sait ce qu’il en est. La solution passe par le transport collectif de personnes et le transport ferroviaire de marchandises.

Plus de 90% des voyageurs qui empruntent l’axe A6/A7, la rocade Est ou le périphérique se déplacent à l’intérieur de l’agglomération. La bonne solution aux bouchons lyonnais réside donc dans la mise en place de transports collectifs fiables organisés autour d’un véritable Réseau Express de l’Agglomération Lyonnaise (RER).

Le besoin urgent : un contournement fret de l’agglomération lyonnaise

Le transport de marchandises doit être largement transféré de la route vers le ferroviaire et le fluvial. Pour Jean-Charles Kohlhaas, élu écologiste et président de la commission Transports à la Région Rhône-Alpes : « il faut d’abord une politique réglementaire et fiscale. Tout l’inverse de ce que l’État a fait depuis dix ans. Il faut aussi un Contournement Fret de l’Agglomération Lyonnaise (CFAL) qui puisse être efficace, pas une infrastructure au rabais. »

Ce contournement Fret doit permettre de faire passer plusieurs centaines de convois à l’écart des zones denses du Grand Lyon, du Pays de l’Ozon et de la rive droite du Rhône. Il doit donc passer le long de la ligne à grande vitesse, à l’est, et se raccorder vers la zone industrialo-portuaire de Salaise-Sablons.

Quelle mouche a donc piqué le préfet ?

L’annonce qui met le feu aux poudres se retrouve dans une récente publication appelée « Document de Cohérence des Déplacements ». Le préfet a souhaité décliner le Schéma National des Infrastructures de Transports à l’échelle régionale et l’a appelé le D.C.D. ! Gageons que cela augure de son avenir et qu’à l’instar du SNIT, il rejoigne directement le cimetière des schémas inutiles.

Comme le SNIT listait sans prioriser plus de 200 milliards d’€ de nouvelles infrastructures à l’échelon du territoire national, le D.C.D. liste plusieurs dizaines de milliards d’€ d’infrastructures à l’échelon régional. La grande majorité de ces projets sont routiers, mais le préfet ose quand même qualifier son schéma d’« éminemment grenellien » !

Le représentant de l’Etat, comme de nombreux grands élus vit dans un monde irréel 

    • Celui de la croissance infinie du PIB sur une planète finie 
    • Celui de la dette nulle, alors que ce gouvernement sort cet argument pour justifier l’austérité budgétaire
    • Celui de l’air que l’on peut encore plus polluer, alors que nous battons des records de pics de pollution
    • Celui du climat sans danger pour nos enfants, pourtant de plus en plus déréglé et menaçant

Une véritable politique écologique de transports doit au contraire se dégager de la fuite en avant autoroutière, pour miser enfin sur les transports collectifs et le fret ferroviaire. 

Stop à la démagogie routière, même en période électorale !

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