Gérard Leras, le Marseillais qui défend les montagnes

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Gérard Leras est conseiller spécial à la politique foncière et titulaire d’une mission sur l’autonomie alimentaire des élevages.

Gérard Leras est un enfant de Marseille, fils d’ancien docker, né sur le Vieux-Port. « J’étais tombé dans les contradictions de cette ville : une formidable empreinte coloniale, une aristocratie ouvrière forte et active… ».

A 18 ans, son premier acte militant, « un peu boy-scout » : fonder le comité départemental des jeunes contre la faim, en lien avec la FAO. « C’est dans les rapports nord-sud que se concentrent de façon explosive, et étroitement mêlés, la surexploitation des peuples et le pillage des ressources. », estime-t-il. Son livre de chevet à l’époque : L’Afrique Noire est mal partie de René Dumont.

DECOLONISATION

C’est dit : il va faire ses études à Paris, à l’Institut d’Etudes du Développement Economique et Social. Précisément, René Dumont y enseigne en deuxième et troisième année. Gérard Leras vivra mai 68 de l’intérieur, à la Sorbonne.

L’IEDES est censé former des cadres de la coopération ou des experts de la planification. « Je n’avais aucune envie de devenir un agent du néo-colonialisme. J’ai donc renoncé à m’expatrier et j’ai choisi de rester en France pour faire du développement local et de l’animation rurale. »

C’est ainsi qu’en 1969, le Marseillais débarque en Oisans pour travailler au Comité d’expansion local nouvellement créé. Il s’agit surtout pour les acteurs locaux de se doter, bien avant la décentralisation, d’un contre-pouvoir face à l’Etat tout puissant.

D’entrée, Gérard Leras est confronté à la religion de l’ « or blanc » dans un pays où l’Alpe d’Huez et les Deux Alpes sont selon lui « deux beaux miroirs aux alouettes ».

PETITS ELEVEURS

Mais il intervient aussi sur les questions agricoles. « En Oisans, il n’y avait plus assez de paysans pour que ça intéresse la chambre d’Agriculture. Elle ne venait plus. »

En 1970, la coopérative laitière arrête même brutalement le ramassage laitier dans six communes du Haut Oisans. Les éleveurs sont désemparés. Avec l’aide de Gérard Leras, ils s’organisent en quatrième vitesse pour livrer le lait aux Deux-Alpes.

C’est il y a trente ans que par sa pratique professionnelle, il prend conscience de l’importance primordiale de la question foncière. Il part alors en Trièves pour animer le premier programme foncier agricole global de Rhône-Alpes.

« Tout était expérimental, risqué et…passionnant. C’était un peu, mais dans le domaine agricole seulement, la préfiguration de ce que j’essaye de mettre en place aujourd’hui à la Région : comment coordonner efficacement les interventions sur la multitude de propriétés, individuelles ou collectives, qui constituent un territoire ? ».

A force de côtoyer les paysans, Gérard Leras décide de s’installer lui-même comme éleveur laitier et fromager, en 1985. Il le restera dix-huit ans.

TERRAIN POLITIQUE

Il est aussi de toutes les grandes luttes fondatrices du mouvement écologiste, du Larzac à Super-Phénix, contre les OGM dans son syndicat, la Confédération Paysanne, puis parmi les faucheurs volontaires.

Naturellement, il en vient à collaborer avec les Verts, avec qui il partage dès 1987 l’engagement contre le projet d’autoroute A51 Grenoble-Sisteron. C’est en 1992 qu’il adhère au Parti. « Avant d’adhérer, j’ai voulu m’assurer que, plus que de simples militants environnementalistes, les Verts étaient capables d’aller sur le terrain politique. »

Ce sont les prises de position contre la guerre du Golfe en 1991 et en faveur de l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie qui achèvent de le convaincre.

LE PARI DU FONCIER

Candidat aux législatives de 1993, pour une première candidature écologiste dans la circonscription, il réalise 9,86% face au député sortant, Didier Migaud, et au dauphin d’Alain Carignon, Jean-Guy Cupillard.

Pour les élections régionales de 2004, les Verts de Rhône-Alpes décident de présenter une liste autonome, et désignent Gérard Leras comme tête de liste. « Nous avons maintenu notre décision malgré des pressions considérables de la part du PS, mais aussi interne. Nous avons dépassé les 10% à la surprise générale…sauf la nôtre ! »

Réélu en 2010, Gérard Leras fait désormais partie de l’exécutif régional. Il s’appuie sur son expérience pour construire une véritable politique foncière, globale et transversale, à l’échelle de Rhône-Alpes. Cela n’existe dans aucune autre région. « C’est un vrai pari et un travail monstre. Mais de plus en plus d’élus ou de techniciens, à la Région et dans d’autres collectivités, d’associations qui travaillent avec moi, savent qu’il y a là un sujet majeur. »

Commissions thématiques :

N° 5 « Développement rural et agriculture » (Conseiller spécial)
N° 6 « Transports, déplacements et infrastructures »
N° 7 « Aménagement, animation du territoire, foncier, société de l’information et parcs naturels régionaux » (Conseiller spécial)
N°13 « Tourisme et montagne »

Organismes extérieurs :

Association « Entreprendre pour le fluvial »
Contrat de développement Rhône-Alpes – Alpes Sud Isère – 38
Centre d’échanges et de ressources foncières Rhône-Alpes
Commission régionale d’attribution des compléments de bourses au mérite
Comité régional de l’enseignement agricole (C.R.E.A.)
Etablissement public d’aménagement Nord-Isère (ex EPIDA)
Etablissement Public Foncier de Haute-Savoie – 74
Etablissement Public Foncier Local de Grenoble – 38
Etablissement Public Foncier Local de l’Ain – 01
Etablissement public foncier local de la Savoie – 73
Etablissement public foncier de l’Ouest Rhône-Alpes (suite à l’extension du périmètre de l’établissement public)
Etablissement public d’aménagement de Saint-Etienne (EPASE)
Lycée agricole LA COTE SAINT-ANDRE
Lycée agricole VIENNE SEYSSUEL « AGROTEC » – VIENNE
Lycée LES EAUX CLAIRES – GRENOBLE
Société d’Aménagement Foncier et d’Etablissement Rural Rhône-Alpes
Syndicat Mixte de la zone industrialo portuaire de Salaise-Sablons – Comité syndical

Structures internes :

Comité d’avis de la commission n°7
Comité de pilotage de la liaison ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin (Suppléant)
Comité régional de suivi pour l’élaboration et la réalisation des chartes des parcs naturels régionaux
Groupe de travail « FRET »

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