Intervention de Claude Comet : Point d’info sur la candidature d’Annecy aux jeux olympiques et paralympiques d’hiver 2018

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Ainsi, Monsieur le Président, comme vient de le confirmer Gwendal Peizerat, la messe est dite :

–          le dossier est déposé

–          les experts sont venus…

 

Le 6 juillet prochain à Durban, on saura quelle ville sera retenue pour organiser les Jeux Olympiques d’hiver de 2018.

 

Vous le savez, les écologistes sont hostiles à ce sport business qui n’a plus grand intérêt ni plus grande valeur si ce n’est justement celles du business, et laisse à des territoires des infrastructures utiles ni socialement ni environnementalement, et dont le seul aspect durable est le coût pour la collectivité.

 

Pour ma part – et peut être suis-je une peu idéaliste, trop confiante – j’avais espéré que – bien pris – ce dossier puisse réellement préparer un avenir plus responsable pour nos stations de ski, et notamment pour celles qui, à moyenne altitude, n’ont aujourd’hui pas d’autre ambition que de copier à l’envie celles qui tout en haut brillent comme autant de miroirs aux alouettes. Des paradis à fric, totalement vides de sens….

 

J’ai déchanté. Il eut fallu, qu’en temps et en heures, les 3 villes requérantes – ou à tout le moins les deux villes européennes / Munich et Annecy / se parlent… On sait qu’en Corée du Sud, la candidature de Pyeongchang est assez proche de celle de Sotchi, prochaine ville olympique… dont on craint déjà les dérives…

 

Qu’Annecy et Munich se parlent donc pour établir ensemble – en marge du CIO – ce que devraient être, au 21e siècle, les critères pour organiser des Jeux propres, solidaires, responsables, porteurs des valeurs initiales de l’olympisme aujourd’hui tellement dévoyées.

 

Bref ce ne fut pas le cas. A vos côtés, bientôt relayée parAlainChabrolle, j’ai travaillé à établir un certain nombre d’exigences qui – c’est en tout cas rédigé ainsi dans la délibération votée à la majorité par les élus régionaux le 22 octobre dernier – devaient conditionner l’engagement de la Région au sein du Groupement d’intérêt public Annecy 2018.

 

Ces exigences, tiennent en une phrase qui déjà avait agacé certains. Nous demandions

la limitation de la consommation d’espaces agricoles et naturels, avec la mise en place dès 2011 d’indicateurs de suivi, et les procédures réglementaires permettant de préserver la vocation agro-pastorale du Semnoz et l’activité agricole de la plaine du Fayet (zones agricoles protégées et espaces naturels sensibles), ainsi que le classement des combes des Aravis…

Dommage, M. Le Président, que la Région n’ait pas tapé du poing sur la table pour exiger que ces mesures soient inscrites noires sur blanc dans le dossier de candidature d’Annecy. Dommage ! Nous avions une longueur d’avance !

 

Dommage puisque ce sont les caprices du Roi, en visite dans les Aravis, qui vont – peut être, en tout cas je l’espère – présider à leur mise en œuvre.

En perte de vitesse, en mal de reconnaissance, peu au fait des enjeux de lamontagne, voilà que le Roi Sarkozy (sous la plume efficace de Nathalie Kosciusko Morizet) engage subitement l’Etat dans le classement des Aravis en réserve naturelle.

C’est mieux que ce que nous demandions.

Dommage pourtant de laisser ainsi le champ libre à un roi si défraîchit et misérable.

 

Sur le terrain, les choses se partagent. Voilà que M. Christian Monteil, Président du Conseil Général de la Haute Savoie, se mobilise soudain pour la protection de la Plaine du Mont Blanc, dont il assure désormais faire un enjeu personnel. Ouf

 

Tandis que sur le bord du lac d’Annecy et dans les Aravis, un député célèbre et des maires… moins célèbres eux, s’agitent pour faire cesser toutes les initiatives destinées à protéger l’environnement ! C’est vrai : M. Accoyer est généralement à l’envers de ce en quoi espèrent les citoyens. Humm. Encore un peu et les plus partisans des Jeux pourront accuser M. Accoyer de compromettre les chances d’Annecy…

 

Pour moi, c’est lamontagnequi importe. Dans ce grand jeu de dupes, je souhaite que la Région remonte au créneau, avec force, pour demander à l’Etat de prendre l’initiative, et pour que les paroles de M. Sarkozy ne restent pas lettre morte.

 

Vous devez vous engager avec détermination pour faire avancer le classement des Aravis en réserve naturelle, le classement de la Plaine du Mont Blanc en Zone agricole protégée, la mise en place d’un espace naturel sensible au Semnoz, qu’il faut aussi garantir contre des projets de retenues collinaires, engager enfin des mesures au Mont Blanc. Unesco ou Parc international.

La Région – vous M. le Président – doit aussi, au côté des territoires exiger que soient mis en place, dès maintenant :

–          Des indicateurs de consommation du foncier sur les territoires supports d’équipements et manifestations (comme c’était du reste mentionné dans notre délibération),

–          Des comités de pilotage sur chacun des sites concernés par des équipements, en assurant la représentation dans ces comités de tous les points de vue (élus, associations, acteurs).

 

Maintenant et pas plus tard. Surtout avant le 6 juillet, après, il serait trop tard. Si Annecy était choisie le rouleau compresseur des Jeux aurait tôt fait de tout effacer.

 

Enfin, M. le Président, je suis profondément citoyenne du monde. Pour moi – et puisque j’ai suivi le dossier – le 6 juillet ne sera pas une date anodine.

Les Jeux olympiques seront attribués à une ville, à un pays, que l’on soit pour ou contre cet événement.

 

Les écologistes resteront mobiliser pour que les Jeux Olympiques se réapproprient les valeurs de l’olympisme et ne ressemblent plus à un nuage de sauterelles.

 

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