Yasuní : le cœur et la raison pour la biodiversité et les peuples autochtones

Yasuni

La Région vient de voter son soutien à un projet de préservation d’une zone de biodiversité essentielle en Equateur. Un projet à forte portée symbolique qui, selon la vice-présidente de la Région Véronique Moreira, devra être accompagné d’une vraie concertation avec les représentants des peuples autochtones.

Le Parc Yasuní est une réserve naturelle qui constitue un concentré de vie : 2 774 espèces d’arbres, 165 espèces de mammifères, 700 d’oiseaux… Il est habité par des communautés indigènes d’Amazonie telles que les Tagaeri et les Taromenane, qui vivent en isolement volontaire.

Le gouvernement équatorien propose de ne pas y exploiter quelque 850 millions de barils de pétrole. En échange, il demande à la communauté internationale une contribution à hauteur de 3,5 milliards de dollars, correspondant à la moitié des bénéfices auxquels il renonce sur ce gisement. Il s’appuie sur le principe onusien de responsabilité commune mais différenciée pour des problèmes environnementaux globaux.

La biodiversité plutôt que le pétrole

Yves Paccalet, conseiller régional, s’interroge : « Le monde (et surtout celui des riches, toujours prêt à clamer qu’il veut « faire du bien à la planète ») se mobilisera-t-il pour appuyer cette initiative admirable et exemplaire ? Aurons-nous, enfin, une bonne surprise signée Homo sapiens ? »

La démarche Yasuní est soutenue depuis plusieurs années par le mouvement Europe Ecologie – Les Verts et ses eurodéputés. Ainsi, le groupe Europe Ecologie – Les Verts a voté l’amendement inscrivant dans le budget de la Région un soutien à ce projet à hauteur de 150.000 euros au titre de la coopération au développement.

Ce projet aura pour objectif d’éviter l’émission d’environ 410 millions de tonnes de CO2, de favoriser la conservation de la biodiversité en Amazonie, de limiter la déforestation et de respecter les droits des peuples indigènes.

Se concerter avec les peuples autochtones

Cependant, comme pour tout projet de solidarité internationale, il convient de considérer le projet dans sa globalité. « On nous propose de renoncer à un bénéfice financier immédiat pour préserver le patrimoine de l’humanité, maintenir la biodiversité, pour penser un modèle de développement et ouvrir d’autres possibles explique Véronique Moreira, vice-présidente de la Région à la solidarité internationale. J’adhère donc à cette proposition, mais je pense qu’une initiative pareille mérite un investissement au-delà du coup de cœur. Il faut porter à la fois un soutien de principe et un travail de fond. »

En effet, l’Initiative Yasuní fait courir le risque de concentrer l’attention et les fonds sur une petite partie de la forêt primaire équatorienne au détriment du reste qui pourrait être livré à une exploitation pétrolière et forestière dévastatrice.

C’est la préoccupation de la Fédération des communautés indigènes d’Equateur. Depuis plusieurs mois, le vice-président à la santé et à l’environnement Alain Chabrolle travaille avec d’autres élus pour soutenir des démarches entreprises par les représentants des peuples autochtones.
Véronique Moreira propose donc de porter une délibération au printemps afin de détailler la participation de la Région au projet Yasuní, et pour élargir la réflexion aux conditions de vie des peuples autochtones.

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