Intervention d’Annie Agier sur le Plan Régional d’Élimination des Déchets Dangereux

Agier-08

Monsieur le Président, Monsieur le Vice-président, Cher-e-s collègues,

Nous avons encore une trop grande inconscience de la culture du risque vis à vis des déchets dangereux. Un plan aujourd’hui nous est proposé sans que nous ayons l’entière responsabilité entière de le mettre en œuvre puisqu’il s’agit d’une responsabilité partagée avec l’Etat. Mais nous avons le souci d’agir en respect des orientations antérieures sur le volet règlementaire et d’aller au-delà sur la prévention.

Les principales recommandations du plan nous ont été présentées :

–         Prévenir la production des déchets dangereux,

–         les valoriser,

–         améliorer la collecte des déchets dangereux diffus et réduire leurs impacts environnementaux et sanitaires,

–         optimiser le regroupement des déchets dangereux et réduire les impacts liés au transport routier notamment en réduisant la circulation des déchets entre régions.

Le groupe Europe Ecologie, les Verts est très sensible à l’idée de prévenir et de réduire en amont la production des déchets dangereux.

D’ailleurs, souvenons-nous lors du démarrage du PREDD fin 2007, l’actualité nous avait amenés à évoquer les dioxines, les PCB et autres composés toxiques pour ce qui est des déchets eux-mêmes, sans oublier la dangerosité de leur transport sur et hors de notre territoire national  avec les conséquences que nous connaissons tous.

La liste des déchets prise en compte dans le PREDD est longue et Alain Chabrolle vient de nous la rappeler

Mais il en manque et nous regrettons que le code de l’environnement n’ait pas permis à la Région de se saisir des déchets radioactifs non seulement ceux émis par les centrales nucléaires, mais également ceux issus de l’exploitation minière qui ne sont pas vraiment pris en compte.

Pourtant, ces déchets représentent des millions de tonnes dont certains sont abandonnés  sans mesure de protection particulière.

Bien sûr, le nucléaire est une compétence de l’Etat, mais celui-ci n’est-il pas partie prenante dans ce PREDD ? Alors, rien ne s’opposait donc à la prise en compte de ces déchets dans ce plan régional.

Une nouvelle fois, nous regrettons que le nucléaire ait un traitement différencié qui nous est imposé.

Suite aux propos que j’ai entendus ce matin, je me permets de faire une petite parenthèse au sujet de l’énergie nucléaire. Certains vantent ses qualités environnementales, peut-être ne voient-ils que les tours, parfois joliment décorées, avec une innocente vapeur d’eau !

Mais l’énergie nucléaire, c’est aussi tous les problèmes de fonctionnement, de fuites, de démantèlement… ce sont des tonnes de déchets radioactifs que nous léguons à nos arrières arrières… petits enfants.

Et d’où vient ce matériau indispensable à nos belles centrales ? De la République démocratique du Congo, du Niger, d’Arlit… où l’extraction dans les mines nécessite des centrales thermiques polluantes, entraîne des montagnes de déchets abandonnés radioactifs, des problèmes de santé important pour la population, ces travailleurs africains et français employés par AREVA.

Les déchets nucléaires sont donc très préoccupants.

Je souhaite attirer votre attention sur le fait qu’en Rhône-Alpes, nous n’avons pas de centre de stockage pour les déchets ultimes ce qui nous oblige à les transporter dans leur intégralité chez nos voisins bien qu’ils soient les plus dangereux.

Au travers du PREDD, nous sommes bien conscients qu’un travail considérable a été effectué sur cette compétence et nous le saluons. Nous sommes donc favorables à ce plan environnemental durable pour notre milieu de vie à tous.

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