Session 29 mars 2013 : Sur la révision à mi-parcours du contrat de projets Etat-Région 2007-2013 relative au volet ferroviaire et au volet fluvial

Christophe Porquier répond à Manoëlle Martin durant la session du 29 mars 2013

 

MME MARTIN : Monsieur le Président, mes chers collègues, je souhaite profiter de l’examen de ce rapport et notamment de son volet ferroviaire pour intervenir à nouveau sur l’insatisfaction de plus en plus forte des usagers du TER. Le 13 février dernier, le Collectif SNCF-Vamtuer a lancé une grande enquête de satisfaction auprès des usagers du train en Picardie et notamment des lignes Amiens-Paris, Creil-Paris et Compiègne-Paris. Le collectif a reçu 1 700 réponses en cinq semaines. Ceci est assez considérable et donne aux résultats de l’enquête une valeur certaine. Et ces résultats sont pour le moins inacceptables ! Il ressort, entre autres, que 66 % des usagers sont moins de trois jours par semaine à l’heure le matin et que 81 % des voyageurs se disent insatisfaits de la qualité de l’information.

Il y a un peu plus d’un an, notre assemblée, ici même, recevait Jean-Aimé Mougenot, le Directeur régional de la SNCF. On nous promettait à l’époque la résolution de tous les maux des usagers, ainsi qu’un retour à la normale. Force est de constater que cette étude, réalisée en février dernier montre le contraire et que, pour les usagers de la SNCF, rien n’a changé : retards, manque d’information, suppression de certains trains, manque de confort, entassement des voyageurs, personnes qui effectuent leur trajet debout ! Tout cela est inacceptable et il est grand temps de réagir !

Le vendredi 22 mars dernier, les résultats de cette enquête ont été présentés par le collectif à M. Mougenot, au directeur des transports de la Région ainsi qu’à des élus du sud de l’Oise. Nous ne pouvons être insensibles aux difficultés rencontrées quotidiennement par les usagers du train et, audelà de nos idéaux politiques, ce n’est ni un sujet de gauche, ni un sujet de droite.

Aussi pouvez-vous, monsieur le Président, faire de nouveau un retour à notre assemblée des mesures annoncées ou qui viennent d’être en partie présentée par M. Dumont, pour améliorer la qualité du service auprès des usagers et, en quelques mots, nous redire ce que compte faire la Région vis-à-vis de la SNCF ?

Je vous remercie.

 

(…)

 

M. PORQUIER : Je trouve assez délicieux d’entendre le groupe UMP se soucier des transports de proximité… J’aimerais aussi un petit peu de cohérence. Il y a des transports de proximité et du quotidien pour les voyageurs qui sont la ligne Amiens-Paris que vous avez citée, toutes les lignes connectées à la région Ile-de-France où il y a beaucoup de voyageurs, et où il y a effectivement un certain nombre de problèmes, je vais dans le même sens que le Président, sur non seulement le contenu de son discours, mais pour dire aussi que M. Mougenot fait de son mieux pour essayer de résoudre les problèmes.

Mais on ne peut pas aussi ignorer un certain nombre de problèmes beaucoup plus lourds, sur lesquels aujourd’hui, il n’y a pas de réponse.

Souffler sur les braises du mécontentement, c’est bien joli, chercher des solutions, c’est mieux ! Or le problème aujourd’hui, un problème majeur, c’est celui de l’endettement de RFF, de l’endettement de la SNCF qui n’est pas résolu, et à qui on demande dans le même temps de tout miser sur les lignes TGV.

Et les mêmes élus qui ici vont nous dire que les TER, ça ne va pas, vont réclamer des lignes TGV (1, 2 ou 3), qui vont coûter des milliards, comme si tout cela pouvait se faire à côté. C’est ce que l’on appelle une injonction paradoxale. On demande à la SNCF d’aller investir sur les lignes à grande vitesse, de mettre toute son énergie et ses financements là-dedans, et dans le même temps de tout faire sur le transport ferroviaire de proximité (TER, etc.), avec les régions qui doivent être aussi les payeurs de circonstance.

Ce n’est pas possible de raisonner avec de telles équations, on n’y arrivera pas. À un moment donné, je vous invite aussi à regarder de façon un peu plus globale ce qui doit être une priorité pour les citoyens et pour les usagers du train, à savoir les transports qui permettent aux salariés qui vont tous les jours à Paris, d’où qu’ils viennent en Picardie, ou qui font des transports internes à la Picardie ou avec d’autres régions pour pouvoir travailler, étudier, se former, aller à des loisirs… Ce sont de vraies questions qui méritent des financements importants, plutôt qu’aller rechercher des lignes TGV nombreuses que vous êtes les premiers à réclamer sans arrêt.

Autre point, l’une des questions majeures est celle de l’encombrement de la gare du Nord. Aujourd’hui, que je sache, je ne vous ai pas non plus entendu trouver des solutions à ce problème majeur. Vous criez, vous criez, mais vous n’apportez pas de solution.

La ligne Picardie-Roissy, c’est bien un début de solution. Aujourd’hui, s’il y a des problèmes de saturation, c’est bien pour des voyageurs qui transitent par Paris pour aller d’une gare à une autre, pour aller d’un bout à l’autre de la France. La ligne Picardie-Roissy, aujourd’hui en tête des projets du SNIT, fort heureusement, constitue un début de solution à cet engorgement des gares parisiennes.

J’aimerais bien aussi que l’on voie la globalité des choses plutôt que, sur des circonstances précises, aller souffler sur les braises.

Remonter