Lutte contre la désertification

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L’exemple des 12 communes des départements de Konny, Malbaza et Madaoua au Niger

 

Avec les problèmes environnementaux et les changements climatiques, la désertification s’est accentuée au Niger. La réduction et la mauvaise répartition des pluies ou bien l’exploitation des sols et des forêts ont été à l’origine de cette dégradation des terres.

Sous l’impulsion de Michèle Cahu, le conseil régional a donc décidé fin 2007 de créer un volet « Lutte Contre la Désertification » dans son programme de coopération avec ces communes. En 2010, selon l’ONG Action Contre la Faim, 20% de la population nigérienne était «dans une situation alimentaire grave», et 38,2% «dans une insécurité alimentaire modérée». La politique de coopération décentralisée vise donc à accompagner le Niger dans le développement de techniques agricoles écologiques leur permettant d’assurer leur sécurité alimentaire et le bien-être des terres.

De 2009 à 2013, cinq campagnes de traitement et restauration des mares ont été réalisés pour lutter notamment contre le développement des mauvaises herbes et la pénurie de poissons dans les mares, la dégradation des terres des plateaux, versants et glacis ou encore le ravinement, à l’origine de la diminution des terres de culture.

En réalisant des ouvrages de maitrise des eaux de ruissellement le programme a permis une meilleure infiltration des eaux dans le sol et une reprise de la végétation, nécessaire à l’agriculture et à la souveraineté alimentaire. De la même manière, plus de 850 000 arbres ont pu être plantés. Au total, 3 900 hectares de terres dégradées ont été récupérés par ces ouvrages.

Des opérations pour lutter contre les plantes aquatiques envahissant les plans d’eau ont été menées sur 6 mares. Cela représente 275 hectares de mare libérés. Les herbes arrachées sont réutilisées dans les champs ou dégradées naturellement. Des poissons y ont ensuite été réintroduits, tout en assurant une gestion et exploitation durable de cette source de protéine. Deux stations d’alevinage ont d’ailleurs été mises en place pour produire et élever des poissons.

Afin d’assurer une gestion durable des ressources naturelles du territoire, des instances de concertation ont été mises en place pour mieux encadrer l’exploitation des forêts existantes et éviter la coupe illégale du bois.  Au total, 989 personnes ont été formées à toutes ces techniques écologiques par la réalisation de travaux communautaires. Ces populations ont pu bénéficier pour leur travail d’une rémunération fortement appréciée, étant donné leurs faibles ressources. Certains ont même pu utiliser cet argent pour appuyer la scolarisation de leurs enfances ou bien commencer une activité génératrice de revenus.

Après cette évaluation, le tout nouvel accord-cadre 2014-2017 entre la Picardie et ces 12 communes du Niger a été adopté le 27 septembre 2013 par le Conseil Régional de Picardie. Il comprend 5 axes :

–          l’amélioration de la gouvernance locale

–          la préservation et restauration des ressources naturelles

–          l’amélioration de la couverture en services sociaux de base

–          le développement économique

–          l’accompagnement de l’intercommunalité.

Nous ne manquerons pas de vous informer des suites de ce nouveau programme, qui permettra encore davantage d’assurer le développement et la sécurité alimentaire des populations nigériennes.

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