Une délégation du Nord-Pas de Calais au Sommet mondial sur la Biodiversité à Hyderabad

illust biodiversité

La conférence bisannuelle des Nations-Unies sur la biodiversité se tient actuellement en Inde. Une délégation nordiste sera sur place du 13 au 19 octobre.

Elle sera composée de trois élus régionaux : Emmanuel Cau, Vice-président de la délégation Aménagement du territoire, Environnement et Plan climat au Conseil régional, accompagné de deux membres de la commission environnement.

Une citoyenne, Cécile Orode, sera du voyage au titre de sa participation à une consultation mondiale sur la biodiversité (« World Wide Views Biodiversity ») organisée notamment en région Nord – Pas de Calais le 15 septembre dernier (voir le site des élus) 

Cette délégation portera l’expérience des politiques locales en matière de biodiversité et participera à la promotion des résultats régionaux du débat citoyen mondial « World Wide Views Biodiversity ».

La 11e Conférence des Parties à la Convention de la Diversité Biologique (CDB), fait suite à celle de Nagoya durant laquelle certains objectifs étaient atteints : protocole d’accès aux ressources, adoption d’un plan stratégique 2011- 2020  et stratégie de mobilisation des ressources.

Maintenant il faut passer à la concrétisation. Et si Rio+20 nous a déçus, il faut peut-être compter davantage sur des sommets internationaux plus spécifiques comme ceux consacrés à la biodiversité et au climat.    

 

Premier objectif : une nécessaire mobilisation financière

Chiffrer un plan de financement pour la biodiversité ? Plus facile à dire qu’à faire.

Le Secrétariat de la CDB (Convention de la Diversité Biologique) propose +10%, par an jusque 2020, et qu’en 2014, 30% des Etats aient chiffré leurs dépenses et aient un plan de financement.

La proposition Franco-allemande est le doublement des flux d’ici 2020 (mais quelle est la part « biodiversité » réelle de l’aide française ?) et qu’en 2014, 60% des Etats aient un plan de financement.

Il est évident que le contexte économique ne favorisera pas, hélas, d’engagement ferme.

Deuxième objectif : la biodiversité est un bien commun

L’accès et l’utilisation des ressources génétiques doivent être possibles pour tous. Il est nécessaire de sécuriser le système pour stopper la biopiraterie. L’Europe n’a pas encore signé le protocole de Nagoya, ce qui bloque la signature des états membres…. Seuls six pays ont signé : Gabon, Seychelles, Rwanda, Jordanie, Mexique, Laos.

Troisième objectif : Stop à l’érosion de la biodiversité !

Lors du sommet de la Terre de Johannesburg en 2002, engagement avait été pris de freiner l’érosion de la biodiversité avant… 2010. Loin d’être stoppée, elle s’est accrue. Nagoya a donc proposé un nouveau plan prévoyant à objectif 2020 qu’au  moins 17% des zones terrestres et 10% des zones marines et côtières soient protégées… Ce qui n’est pas gagné pour tous les pays.

Une consolation : le Nord-Pas-de-Calais  joue le « jeu » avec son Schéma Régional Trame verte et bleue et ses quelques 30 Réserves Naturelles Régionales…

Il était également question à l’époque de supprimer les subventions dommageables à l’environnement en tenant compte des incidences sur les personnes les plus démunies, hors, en France on estime les dépenses fiscales néfastes entre 30 et 50 milliards.

Au-delà des ces trois objectifs principaux, d’autres points seront abordés comme le cas très controversé de la biologie synthétique, le moratoire sur le génie géoclimatique (moratoire soutenu par l’Europe et la France) ou encore l’éducation à l’environnement et à la biodiversité. Cette dernière sera portée par la France, quand la réforme de l’Education Nationale fait l’impasse sur le sujet…

D’autres points, hélas, ne seront sans doute pas abordés, comme celui des sols (où en est la Directive européenne ?)

Deux ans sont passés depuis Nagoya, la Terre ne va pas mieux, maintenant il faut aller vite !

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