26 nov 2010 – Dominique Plancke – intervention sur la stratégie régionale d’infrastructures de transport

INTERVENTION DE DOMINIQUE PLANCKE SUR LA STRATÉGIE RÉGIONALE D’INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT

SEANCE PLENIERE D’INFORMATION DU CONSEIL REGIONAL

Vendredi 26 novembre 2010-11-25

Suite à l’intervention de Monsieur Alain WACHEUX

Monsieur le Vice-Président, Monsieur le Président, mes chers collègues,

Vous venez de présenter une contribution singulière de l’exécutif à la politique régionale de transport collectif et à la question centrale des déplacements au sein du bassin minier et au sud de la métropole lilloise.

Votre proposition pose deux problèmes à notre assemblée : Sur la forme, celui de notre méthode collective de travail et de notre gouvernance, sur le fond, celui du choix technique supposé qui est justement discutable.

Sur la forme, nous avons adopté un Schéma Régional des Transports en 2006, pendant la précédente mandature. Plus de 200 kms de projets lourds d’infrastructures y ont été affichés pour montrer la volonté régionale. Il convient que cette assemblée s’approprie d’abord ce schéma et décide des choix prioritaires d’aujourd’hui.

Il importe aussi que la commission que je préside soit consultée, avant toute décision ou semblant de décision, les débats au sein des commissions traduisant tout simplement le fonctionnement démocratique de notre institution.

Sur le fond, nous ne connaissons certes un mérite à cette initiative, celle de symboliser l’engagement régional sur le transport collectif après des années comme auxiliaires de l’Etat du tout routier. Cette initiative marque aussi la cohérence de la Région dans l’accompagnement d’Euralens. Sur le fond, nous sommes aussi plus que favorables au développement de systèmes de transports en commun, et l’intégration de plus en plus manifeste de l’aire métropolitaine rend indispensable le fait de développer des systèmes qui permettent d’assurer le transport des habitants à cette échelle et selon leurs modes de vie sur cette aire.

Mais la recette d’infrastructure de l’A24 transposée à un RER n’est pas à priori pertinente.

Comparaison n’est pas raison.

La construction d’une infrastructure nouvelle, lourde, coûteuse et qui se surajoute aux infrastructures existante, sans recherche d’articulation, d’optimisation des équipements en place n’est pas forcément bonne. La région, et particulièrement cette partie de la région, sont richement pourvues en infrastructures qui tissent des mailles qu’il est possible et souhaitable de mettre à niveau pour construire un vrai système de transport à cette échelle.

La construction de ce lien fixe, en période de raréfaction de l’argent public, va, au contraire, canaliser le trafic sur un axe contraint, adapté aux quelques-uns qui vivront le long, favorisant la périurbanisation et le trafic routiers en direction de cet axe et infligeant aux autres des cheminements de rabattement routiers.

Dans une région très développée et aux territoires affirmés, où l’essentiel des  infrastructures est construit, l’enjeu ne réside plus dans les décisions unilatérales de constructions nouvelles,  mais dans l’imbrication des systèmes, la construction collective, le maillage : autant de solutions fines, qui demandent du travail et de la concertation.

Les deux premières infrastructures à valoriser sont les voies ferrées Lens-Lille via Libercourt et Lens-Lille via Don, qui desservent 30 km et 8 gares du Bassin Minier du Pas de Calais. Oui, il faut augmenter la cadence et le potentiel de ces lignes.

En deuxième lieu, il faut organiser l’intégration tarifaire avec les autorités organisatrices de l’arc Douai-Béthune et la Communauté Urbaine de Lille pour réaliser la fluidité du système intermodal pour l’usager, pour révéler un transport collectif de porte à porte, comme une voiture. Le syndicat mixte des transports Artois-Gohelle ainsi que LMCU nous l’ont demandé, allons-y.

En troisième lieu, il faut aussi améliorer l’efficacité du système routier encombré par des voitures utilisées par des personnes seules.

L’usage des autoroutes peut être organisé par le développement du covoiturage et des liaisons par autocars sur voies réservées, par une tarification sélective et par la régulation des vitesses.

Mais d’abord et avant tout, tous ces projets, auxquels on peut adjoindre celui d’étudier une infrastructure nouvelle, doivent être engagées globalement , pilotés par le Conseil Régional et portés par l’ensemble des collectivités au sein du SMIRT, en lien avec l’Etat.

Monsieur le Vice-Président, c’est ce que nous vous proposons aujourd’hui, plutôt que d’obliger l’Etat à être l’arbitre de nos individualismes institutionnels.

 

Monsieur le Vice-Président, Monsieur le Président, Chers Collègues, je vous remercie.

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