Retour sur la session plénière du 23 mai : présentation et débat avec le Préfet sur l’activité des services de l’Etat en région

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Comme la loi l’exige, le Préfet est venu présenter au Conseil Régional et au CESER le rapport des activités des services déconcentrés de l’Etat dans notre Région. Dans un long monologue inaugural, le Préfet a défendu, autant que de possible, la politique gouvernementale de « rationnalisation » des services, affirmant son attachement « à la bonne gestion ».

Tâche difficile, tant la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) est décriée par tous : élus locaux, syndicats, associations, fonctionnaires, etc. Chacun sait que les services publics ont un rôle très important dans notre société et dans la lutte contre les inégalités, ainsi que dans l’attractivité des territoires.

Exemple flagrant : dans un courrier envoyé par Luc Chatel à Jean-Paul Bachy le 12 mai dernier, il lui annonce qu’il supprimera bien « 8 967 emplois cette année », et que ses échanges avec les recteurs « ont permis d’identifier des leviers qui conduiront à la suppression de 4 800 emplois ». Alors que nous nous battons, au Conseil Régional pour l’emploi des champardennais, nous avons un gouvernement qui cherche « des leviers qui conduiront à la suppression d’emplois »… On n’a décidément pas la même vision de l’intérêt général !

La RGPP n’est pas sans conséquence sur les élus que nous sommes, puisque nos contacts avec les directions déconcentrées de l’Etat n’en sont que plus compliquées : le nom du directeur a changé, ou alors c’est l’intitulé de sa direction, ou il est en plein déménagement pour la 6ème fois de l’année. Petite anecdote : c’est lorsque nous avons cherché à en savoir plus sur les gaz de schiste dans la région (suite à un courrier que nous vous avions envoyé, sans réponse de votre part), que l’on nous a informés que la DREAL (direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) Champagne-Ardenne n’avait pas assez de fonctionnaires pour instruire les dossiers, et que ceux-ci étaient « sous-traités » en Ile de France !

Autre exemple, la semaine dernière était dévoilé la nouvelle stratégie nationale de la biodiversité, sans qu’aucun moyen financier n’y soit rattaché. Rassurez-vous, pour la Stratégie Régionale de la Biodiversité, la Région Champagne-Ardenne, sous l’autorité de Raymond Joannesse (Vice-Président au développement durable, à la biodiversité et aux énergies), saura mobiliser à la fois des compétences et des crédits, afin d’aller bien plus loin que des effets d’annonce, ou des mesures d’affichages.

Patricia Andriot est intervenue pour répondre au Préfet :  «  nous ne pouvons être qu’être pour une adaptation ou modernisation de l’état s’il s’agit de s’adapter à une société en pleine mutation  pour toujours répondre à l’intérêt général.

Cela dit  qu’appelle-t-on modernité ? vous avez rappelé votre souci d’un état en capacité de répondre aux demandes des différentes catégories d’acteurs et bien du point de vue de l’écologie politique que je représente en prenant la parole dans cette instance, la modernité c’est aussi rester vigilant sur un Etat humain, soucieux de préserver le lien social et les solidarités ».

Et l’élue haut-marnaise de continuer « Ce matin en citant un discours de Clemenceau, vous avez évoqué la question de la réactivité et du temps , et bien du point de vue de l’écologie politique, le temps n’est pas qu’une variable d’ajustement des moyens, mais c’est aussi une garantie de prise en compte de la concertation et de la complexité qui caractérise de plus en plus nos sociétés et les problématiques auxquelles elles sont soumises. Sans revenir sur les questions de moyens déjà évoquée, j’aimerais vous interpeller sur  la question de la méthode à laquelle vous avez largement fait référence, les notions de dialogue de gestion qu’ont certes les vertus du dialogue mais les risques de la vision exclusive de la gestion qui perdrait de vue la vision ».

Encore une fois, il ne s’agit pas de soutenir une gestion inconséquente  ou de courte de vue, mais simplement d’appeler à la vigilance quant aux effet de balanciers trop bien connus.

Pour répondre à Patricia Andriot sur la concertation, le Préfet de Région a pensé utile de citer, comme exemple de concertation, la Base Aérienne 112, à Reims. De quoi faire bondir Raymond Joannesse, notre rémois. Avant de déserter la base aérienne, les représentants de l’armée ont laissé qu’un radar allait être installé sur le site, et que les études sont déjà lancées. Sans, bien entendu, que qui que ce soit ne soit mis au courant : ni les riverains, ni les candidats à un aménagement du site, ni les représentants des collectivités locales, au premier rang desquelles Reims Métropole et le Conseil Régional. « On va interdire toute vie à moins de 800 mètres du radar, tellement ses ondes sont puissantes et dangereuses ! On m’avait dit qu’il serait impossible de planter un parc éolien dans un triangle autour de Reims, et on nous apprend, au cours d’une réunion informelle, bizarrement à six semaines seulement du rendu du ou des dossiers retenus, ce projet de radar, porté par les autorités militaires ? Je comprends mieux pourquoi vous ne vouliez pas d’éoliennes, et surtout sans jamais argumenter vos réponses ! ».

Rappelons que Les élus Europe Ecologie Les Verts de Reims Métropole et de la Ville ont, la semaine dernière, réaffirmé leur refus catégorique d’une implantation d’aviation d’affaire sur le site de la base aérienne, et leur volonté de profiter de cet espace pour au profit de culture maraîchère, avec l’espoir qu’à moyen terme, le site puisse accueillir une agriculture biologique. Cliquez ici pour en savoir plus

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