Présentation des chiffres de l’INSEE sur l’ESS en Champagne-Ardenne : intervention de Patricia Andriot

Patricia Andriot, Vice-Présidente à l'Economie Sociale et Solidaire

 

Bonjour,

Le conseil Régional est partenaire de la production des chiffres de l’INSEE surl’Economie Sociale et Solidaire et je vais en quelques mots tenter de dire pourquoi, ces données chiffrées sont importantes, et en quoi et comment elles interpellent la politique régionale.

Alors que nous sommes en pleine discussion budgétaire au sein de notre collectivité, nous venons de réaffirmer nos orientations budgétaires pour l’année à venir en mettant la priorité sur le triptyque emploi, solidarité, environnement.

Dans cette perspective, et dans un contexte de rigueur budgétaire,  toutes les politiques régionales (formation, aménagement du territoire, recherche, innovation, agriculture…) sont mobilisées pour contribuer aux priorités précitées, et l’ESS a évidemment toute sa place, puisque c’est de par son statut, ses valeurs, son histoire, le secteur qui illustre, de manière quasi intrinsèque, ce triptyque.

Pour permettre à ce secteur de prendre toute sa place, il y a des enjeux de lisibilité, d’accessibilité, de crédibilité, que la politique du conseil Régional vise à renforcer.

Dans cette perspective, la connaissance de données objectives  est extrêmement importante car elle permet de mettre à jour les caractéristiques réelles du secteur, et de le faire reconnaitre, non seulement par du militantisme, ce qui a souvent été le cas, mais aussi avec des données objectives, audibles par les acteurs économiques classiques (banques, décideurs économiques…)

Parmi les données présentées, je retiendrais bien évidemment la part des emplois occupés ( 11% et progression de quasi 1% de la part de l’ESS dans les emplois), et le fait que ce secteur économique compte, et ne peut plus être passé sous silence,  d’autant plus si l’on considère la diversité des activités couvertes (tous secteurs représentés). Je remarque que sont présents, entre autres, les thèmes suivants : la meilleure résistance de l’ESS en temps de crise, notamment dans le secteur de l’industrie , les perspectives d’emplois dans le secteur des services à la personne, l’enjeu du vieillissement de la population et du renouvellement des cadres…

Il y a là des données qui vont impacter directement la politique du Conseil Régional, je pense à la plateforme de formations des salaries, et des bénévoles, ou encore  à la question des services de proximité qui font l’objet d’une volonté commune entre l’Etat et la Région  dans le cadre du CPRDFP.

Mais au-delà de ces données et des perspectives de développement que ces chiffres évoquent,   je ne voudrais pas taire que les chiffres sont aussi là pour regarder avec lucidité les difficultés qui nous attendent, comme la question de la pérennisation de l’emploi au sein du monde associatif. Il a été évoqué dans la présentation des chiffres, la part importante que représentent ces structures, (plus de 70% des emplois du secteur sont portés par des associations)  et il faut être conscient que la diminution des crédits publics, va induire des difficultés au sein de celles-ci, et qu’il est de notre devoir de regarder en face, et de manière cohérente entre pouvoirs publics, pour les consolider.

Dernier point, les chiffres présentés portent exclusivement sur l’économie sociale, or la politique du Conseil Régional (et je tiens particulièrement à insister sur ce point) est bien une politique de soutien à l’économie sociale ET solidaire. En effet, si dans le contexte actuel, la politique du Conseil Régional vise à permettre au secteur de l’ESS d’exprimer toute sa capacité d’être vecteur d’une transformation de l’économie, et que nous sommes convaincus des vertus des statuts de l’économie sociale, nous avons besoin de travailler avec tous, de ne pas laisser de côté les entreprises qui sans avoir des statuts de l’économie sociale, répondent pour autant dans leur organisation et dans leur finalité aux valeurs de l’ ESS : c’est ce qu’on appelle les entreprises de l’économie solidaire, que l’on sait mal caractériser, alors qu’il y a un enjeu a mieux connaitre et objectiver ce secteur aussi.

Je vous remercie

 

 

Remonter