Pourquoi la construction baisse-t-elle ?

Le nombre de logements autorisés en 2013 s’est établi à 381 609, contre 457 566 en 2011. La chute est donc réelle. Mais il convient de rappeler que la baisse avait été tout aussi importante en 2008, avec 385 484 logements autorisés, et encore plus sévère en 2009, avec 329 790 logements, une année noire marquée par la récession suivant la crise des subprimes. En 2010-2011, les chiffres de la construction sont repartis à la hausse, avant que la croissance ne marque à nouveau le pas en 2012 et 2013.

Ces statistiques montrent à quel point l’activité des promoteurs est conditionnée par la conjoncture économique nationale. Concernant la construction sur 2013 et 2014, s’ajoute une considération d’ordre politique liée aux municipales, et non à la loi Duflot comme le prétendent les milieux de l’immobilier : à l’approche des élections, de nombreux élus locaux ont levé le pied sur les programmes immobiliers dans leur commune, en raison de l’hostilité qu’ils suscitent chez les riverains qui sont aussi des électeurs. Certains candidats se sont même fait élire en promettant d’annuler certains programmes déjà validés.

Pourquoi les milieux de l’immobilier accablent-ils la loi Duflot ?

Les professionnels du secteur ont dépensé des fortunes en communication pour accréditer l’idée que la loi Duflot est responsable de tout. Ils ont aussi su cibler des relais tels que Christophe Caresche : bien qu’élu à Paris où les prix dans le privé sont devenus insoutenables, ce dernier ne cesse de dégommer, sous couvert de périphrases, l’encadrement des loyers. Le secteur de l’immobilier veut la suppression de ce point et se sert de la loi Duflot comme d’un épouvantail pour obtenir du gouvernement des mesures fiscales en leur faveur.