Parmi les points de vigilance soulignés dans ce rapport, je souhaiterais insister sur un seul, à savoir le manque de transversalité dans notre fonctionnement quotidien et dans nos politiques. Y remédier est d’ailleurs certainement l’un des défis les plus importants, mais aussi les plus complexes pour toutes les collectivités, toutes les administrations, mais aussi pour toute la société, car c’est un véritable changement de logiciel, de grille de lecture qui s’impose à nous tous. Pourtant, c’est bien cette transversalité qui nous permet de prendre les meilleurs décisions et de rendre notre action plus lisible, plus compréhensible pour nos partenaires et nos concitoyens.

A ce titre, je citerai un exemple particulièrement bien mis en valeur dans cette étude.

Alors que notre collectivité souhaite rechercher la transversalité et être un acteur exemplaire du développement durable, elle n'a pas encore fait le choix politique de déployer, de généraliser l'éco-socio conditionnalité sur l'ensemble des aides régionales. Au niveau de nos aides économiques, notamment, l'enjeu est particulièrement important car les secteurs industriels présents en Auvergne sont à forts enjeux environnementaux.

Dans le même esprit, notre collectivité n'a pas encore engagé de démarches visant à mettre de la cohérence économique, sociale et environnementale entre les différents schémas qu'elle a pu adopter. C'est par exemple le cas du SRDE, focalisé sur le développement économique. C'est également le cas du SRADT.

Ainsi, comme le souligne l'étude, pour s'engager complètement dans la voie du développement durable, notre collectivité doit élaborer ses schémas en tenant compte de la globalité des enjeux, ce qui suppose dans nos réflexions sur le développement économique de l'Auvergne et sur l'aménagement du territoire, d'adopter une vision prospective et d'intégrer par exemple le stock de ressources disponibles sur notre territoire (eau, ressource foncière, matières premières, énergies renouvelables, …).

Il s'agit là d'un chantier important, passionnant, mais qui est en complète adéquation avec la volonté des régions, affirmée à travers l'ARF auprès du gouvernement, de devenir, au terme de l'Acte III de la décentralisation, des acteurs structurants de la cohérence au niveau des politiques publiques territoriales.

Enfin, pour inciter des modes de production et de consommation responsables, l’étude nous recommande également de renforcer l'intégration de l'économie sociale et solidaire en tant que thématique transversale, pouvant bien sûr toucher l'économie, mais aussi le tourisme, l'agriculture, la culture, la protection de l'environnement, etc. Il semble également opportun pour notre collectivité de renforcer ses aides en faveur de la transformation à la ferme, de se tourner toujours plus vers l’agriculture biologique et vers la diffusion des produits bio ou de redynamiser les dispositifs d'accompagnement des lycées autour des Agendas 21…

Bref, autant de conclusions qui corroborent les propositions que nous vous faisons constamment dans cette enceinte.