En France, la gestion de crise autour des installations nucléaires de base s’organise au travers des plans particuliers d’intervention, qui prévoient des actions d’urgence de protection des riverains, dans un périmètre circulaire maximum de 10 kilomètres autour de l’installation accidentée : l’évacuation des habitants dans un rayon de 2 kilomètres autour de la centrale, et le confinement dans un rayon de 10 kilomètres.

Loin de demander l’arrêt complet de la production nucléaire en France, notre vœu se « bornait » donc à demander aux autorités compétentes la révision à la hausse de ce périmètre, et à prévoir et tester « des mesures de prévention, d’urgence, et de protection graduelles pour l’ensemble des communes françaises, en fonction de l’éloignement des centrales ». Concrètement, il s’agissait donc de revoir à la hausse ce périmètre aberrant de 10km, afin de prévoir et tester plus largement des mesures d’alerte, d’information, d’évacuation, de confinement, ou encore de distribution et d’ingestion de pastilles d’iode. En résumé de la prévention et du pragmatisme donc.

A noter que le groupe écologiste avait mis de « l’eau dans son vin » dans cette 2ème version du vœu déposé, puisque la première demandait « l’extension des périmètres PPI à l’ensemble des communes françaises, afin que des mesures de protection de la population soient mises en place et testées pour tous ». Du côté du groupe socialiste, on nous avait alors reproché il y a quelques mois, de vouloir appliquer « un principe de précaution à l’extrême », d’être « excessifs », et de « vouloir protéger tout le monde contre tout ». Des réprimandes moralisatrices et pas du tout excessives bien évidemment…

Pourtant comme chacun sait, la pollution radioactive ne se répand pas seulement dans un joli rond de 10km autour d’une centrale accidentée, mais s’étale de manière imprévisible suivant l’orientation du vent dans un patatoïde de XX km ! Et Ste-Sigolène par exemple, dans l’est de la Haute-Loire, n’est qu’à 46 km à vol de vent de la vallée du Rhône et de sa centrale de St-Alban des Eaux. Il ne semble donc pas incongru de demander qu’on étudie pour la population de cette ville des mesures de protection adaptées ?

Alors pourquoi cette volte-face et ce rejet par le PS malgré des modifications rédactionnelles recherchant le consensus et davantage de nuance ? Tout simplement, parce qu’à l’instar du vœu déposé « en faveur d’un moratoire sur les expulsions et d’une politique migratoire humaine et solidaire », cette extension du PPI ne fait pas partie des « 60 engagements » pris par François Hollande devant les Français. Et quand bien même le groupe socialiste serait officiellement d’accord sur le fonds du vœu, sur la forme ça n’irait pas. Une seule règle devra donc désormais remplir notre esprit, même au Conseil Régional, « 60 engagements, pas un de plus ». A bon entendeur…

Annexes :
- Vœu déposé lors de la Session du 13 mars 2012
- Vœu modifié déposé lors de la Session du 26 juin 2012