Après Lyon/Villard/Bourg en Bresse, Valence/ Romans/Grenoble, Béthune-Don/Lille et prochainement Aix/Manosque, Toulouse/St Sulpice/Albi, les voies ferrées régionales se doublent enfin, comme on le fait depuis 40 ans pour les routes ! Une voie unique n'est qu'une demie voie ferrée...
Là où le trafic ne le justifie pas ou si la topographie est trop contraignante (Le Puy/St Etienne) , la multiplication des points de croisement télécommandés est indispensable si l'on veut offrir un service attractif (accroissement de l'offre et gains de temps par des services express) et fiable.

L'Auvergne a perdu dans les années 90 deux doubles voies (Riom/Gannat : un véritable scandale à 20 km de Clermont-Ferrand !, et Aurillac/Viescamp) et RFF voudrait encore mettre à voie unique Montluçon/Lapeyrouse. Nous devons, bien sûr, nous opposer fermement à ces visées et je suis même convaincu qu'il faudra un jour reposer la deuxième voie Riom/Gannat...

Sur Le Puy/St-Etienne, l'indispensable développement de cette ligne imposera la recréation de croisements à Lavoûte (21 km entre Le Puy et Vorey) et à Pont de Lignon (18 km entre Retournac et Bas-Monistrol ). Sur Arvant/Aurillac, il faudra certainement recréer des croisements à Ferrières (26 km entre Neussargues et Massiac) et un autre entre Massiac et Arvant (24 km). Enfin sur Le Puy/St Georges d'Aurac (52 km record de France sans croisement je pense ! ! ), il faudra recréer un croisement à Darsac car la rigidité d'exploitation est extrême, et on ne saura pas créer 6 aller-retour dans des horaires utiles sans s'affranchir de cette contrainte. Sur la section St Georges/Brioude (24 km) un croisement à Paulhaguet améliorerait grandement les choses car la situation est désastreuse avec les retards chroniques de la ligne des Cévennes.

Avec l'indispensable régénération de la voie, l'allégement des contraintes de voie unique est l'enjeu majeur pour que le train redevienne crédible et concurrence efficacement la route sur l'inter-ville régional.

Une voie régénérée et fluidifiée permettrait à des automoteurs pendulaires de réduire considérablement les temps de parcours. Je cite souvent l'exemple des essais auxquels j'ai participé en 1994 entre Langogne et Alès en 1994 à bord du pendulaire allemand VT 610 : 1h de temps de trajet entre ces deux villes, contre 1h30 en Cévenol. Même en tenant compte de 3 arrêts et de la détente, le gain de temps est de 15 à 20 mn, ce qui est énorme !

De centre à centre, les temps routiers s'allongent désormais inéluctablement du fait de la congestion péri-urbaine, et c'est le train qui permettra d'offrir des liaisons inter-villes rapides et fiables à toute heure et en tous temps.

L'enjeu est au moins aussi important pour l'Auvergne et les Auvergnats que le TGV !

Pierre Pommarel président du groupe vert