Lionel Roucan vient d'adresser une lettre de soutien à Michel Ters, l'agriculteur bio du Cantal qui a abrité deux sans-papiers Georgiens (Tengiz Galustov et son fils Zurab). Voici l'affaire racontée par Lionel et la copie du courrier qu'il a envoyé en soutien.

Tenguiz est arrivé en France en 2003, son fils Zurab en 2005. Zurab était lycéen à Jean Monnet, Aurillac. Quant à Tenguiz , il était bénévole associatif à Emmaüs. Ils ont fait une demande d'asile auprès de l'OFPRA qui l'a leur a refusée. La Commission des recours a également débouté leur demande. Le Tribunal Administratif de Clermont a maintenu l'obligation de quitter le territoire (janvier 2007) et a considéré qu'ils n'y avait pas de risque pour qu'ils retournent en Georgie. Parallèlement, le collectif de soutien a organisé leur parrainage républicain.
En février 2007, ils restent dans le Cantal mais sont dans l'obligation de se cacher. Pas vu pas pris ! Zurab se voit proposer par Michel Ters une embauche sur son exploitation. Tenguiz venait également de trouver une promesse d'embauche en apprentissage. Ces promesses d'embauches et leurs activités passées ne permettent aucun doute quant à leur capacité d'intégration immédiate nécessaire à l'obtention de leurs papiers.
Michel Ters a procédé à la déclaration d'embauche de Zurab à la MSA qui a l'obligation de le signaler à la préfecture ... il a donc reçu des courriers lui indiquant l'illégalité de l'affaire. Mardi, personne n'a eu le temps de courir aux abris ! Mardi 27/11 au matin, a débarqué à la Barreyrie, un important déploiement de forces : 11 voitures de polices, brigade de chiens, des négociateurs de Clermont (avec gilet par balle...) empêchant la circulation dans toutes les routes environnantes. Les journalistes ont été bloqués par la police à 500m pour ne pas pouvoir photographier. Zurab a posé un couteau sur les veines de son avant bras...
Ils n'ont été emmenés que dans l'après-midi à la gendarmerie de St Mamet, sans bagages. Dans la soirée, un groupe a essayé de leur amener leur affaires mais je ne sais pas s'ils ont pu le faire ou s'il n'était pas trop tard. Depuis jeudi dernier, ils sont au centre de rétention de Lyon. Ils ont normalement été reçus le 30 novembre par le juge des libertés
Michel Ters est sorti de la gendarmerie mardi soir et il ne sait toujours pas s'il sera poursuivi ... Nous attendons la décision du Parquet.