La réforme de la formation et du recrutement des enseignants

La politique éducative menée par le gouvernement depuis 2007 a été construite autour de cinq réformes emblématiques : La réforme de la formation  et du recrutement des enseignants, le service minimum, la suppression de la carte scolaire, la réforme de la voie professionnelle et la loi sur l’autonomie des universités

 

La réforme de la formation et du recrutement des enseignants

Depuis la rentrée 2010, les candidats aux métiers de l’enseignement dans le premier et le deuxième degré doivent posséder un master, soit cinq années d’études après le bac. Après la réussite aux concours, ils sont affectés directement dans une école ou un établissement pour y assurer un service à temps complet. Cette réforme présentée pour élever le niveau de recrutement des enseignants et permettre une formation initiale plus efficace a permis  de supprimer des postes. Mais  le résultat n’est pas concluant car aucune mesure réelle des plus et des moins n’a été réalisée, (indemnités de tutorat, bourses de mastérisation pour des étudiants qui ne réussiront pas tous le concours, coût de deux années d’études supérieures…).

Ce qui est concluant c’est que la mise en œuvre sur le terrain est catastrophique : Les lauréats des concours débutent sans expérience d’une classe, affectés en établissements  relevant de l’éducation prioritaire, prennent en charge des classes ou des créneaux horaires difficiles, assurent leur service dans plusieurs établissements, et comme d’habitude affectés quelques jours avant la rentrée…

La situation déjà difficile des enseignants avait elle besoin de cette mise à l’épreuve qui provoque crise des vocations et démissions prématurées ?

Non, et  la formation et le recrutement des enseignants doivent être à nouveau repensés en concertation avec les enseignants,  les étudiants, les parents, les élèves. Il ne s’agit pas de retirer purement et simplement cette  réforme pour revenir à la situation précédente car elle était insatisfaisante. De plus, l’acquisition d’un master est justifiée et utile.

 Mais je ferai le nécessaire pour  qu’une réflexion porte sur l’intérêt d’une vraie  formation professionnelle par alternance. Cela permettrait après l’acquisition des connaissances d’une matière, d’une formation didactique théorique, une mise en pratique sans dommage pour les élèves et les enseignants.  Car ces débuts de carrière ratés sont traumatisants pour  les enseignants, mais nuisent également à la scolarité de nos enfants.

En ce qui concerne le recrutement, ma conviction est qu’il faut en plus du concours destiné aux étudiants, un accès très largement ouvert à des professionnels de tous domaines souhaitant faire partager leurs connaissances aux jeunes pour une durée négociée au cas par cas. Cette formule permettrait une plus grande mixité de la population enseignante

L’amélioration de la formation et du recrutement sont des éléments importants pour sortir du bilan actuel, mais il faut au préalable s’entendre sur le fait que les jeunes retrouvent le goût d’aller à l’école et donc d’en comprendre les enjeux. Pour y réussir il faut s’affranchir d’une école basée sur la compétition  et sortir des clivages pour redonner de l’efficacité à la relation parents -enseignants.