Parc national des forêts de Champagne et Bourgogne

Osons l’ambition d’un projet pour en faire une vraie chance pour notre territoire 

 

J’ai participé, hier, 14 mai, au conseil d’administration du Parc National, dont je suis membre. C’est l’occasion, pour moi, de réaffirmer la chance que constitue cet espace pour le territoire, en se donnant le temps de la discussion, le temps de la construction d’un projet ambitieux à la hauteur des enjeux en matière de tourisme, d’agriculture, d’économie, de forêts ou d’environnement…

Oui, ce parc est une chance pour le territoire, une chance pour notre activité économique, et touristique (même si ce n’est ni réaliste, ni souhaitable de parler de « hordes » de visiteurs, ce parc sera incontestablement l’occasion d’un regain d’attractivité mais aussi d’identité dont nous avons tant besoin.

12 années, cela peut sembler bien long, mais c’est le temps moyen de l’élaboration d’un projet de parc national du lancement du projet au décret de création …. Dans ces conditions, rien d’étonnant que le Parc Naturel National de la forêt feuillue de plaine, annoncé en juillet 2009, n’ait pas encore fait l’objet du fameux « arrêté de prise en considération » (c’est le terme juridique officiel) par le Premier ministre avant le changement de gouvernement. Et pourtant, ce dernier a confirmé, dans un courrier en date du 16 avril 2012, que c’est bien ce territoire qui sera retenu pour répondre à l’engagement du Grenelle de créer un 11ème parc national sur la forêt feuillue,  que l’Etat s’engageait sur les moyens, dans la durée (9 ans) et enfin que le dossier présenté était d’une réelle qualité.

L’article 6 de la Charte de l’Environnement consacre le principe de l’intégration de l’environnement dans les politiques publiques : « les politiques publiques doivent promouvoir un développement durable. A cet effet, elles concilient la protection et la mise en valeur de l’environnement, le développement économique et le progrès social ». Ce parc consacré à la forêt feuillue permettra donc d’expérimenter la coexistence environnementale et économique qui sera un défi majeur de notre société pour les années qui viennent.

Il ne s’agit donc ni d’une mise sous cloche du territoire, de contraintes supplémentaires, mais bien de créer une dynamique créatrice et d’innovation ; c’est une occasion pour la population de se redonner une fierté, de sortir du sentiment qu’on n’existe pas, qu’on ne compte pas.

Trois conditions pour transformer  cette opportunité en chance de faire de notre territoire un territoire d’avenir :

- prendre du temps ; se donner le temps du dialogue et de l’appropriation.

- créer les conditions d’une vraie prise en compte du dialogue avec la société civile ; c’est ce que prévoient la loi de 2006 et la charte co-élaborée avec les acteurs et représentants locaux.

-  Etre dans une logique de construction d’un projet, de prise de conscience que cela modifiera des pratiques agricoles, forestières, économiques mais que c’est bien cela le projet doit permettre de construire pour que tout le monde s’y retrouve. En agriculture, tourisme, gestion forestière,… nous devons inventer, innover, expérimenter pour maintenir la valeur ajoutée de ces filières tout en organisant leur compatibilité environnementale….

 

Pour cela ne soyons pas sur la défensive, osons l’ambition, soyons force de proposition…Â