Soirée du 3 mai : penser global, agir local, qu’est-ce que ça veut dire ?

 

L’action pour la sauvegarde des terres de Notre Dame des Landes illustre bien la démarche, de plus en plus partagée, de ceux qui pensent « global » et agissent « local ». Sur cette photo, cinq personnes qui ont arrêté de s’alimenter depuis plusieurs jours pour demander la suspension des expropriations et expulsions des terres de Notre Dame des Landes jusqu’à ce que les procédures judiciaires arrivent à leur terme. De gauche à droite : Marie, fille et soeur de paysan, Michel, ancien paysan, propriétaire de terres sur la zone, Sandrine, jeune agricultrice du Morbihan qui a mis 5 ans avant de trouver une terre où s’installer, Gilles, ancien syndicaliste ouvrier et membre du collectif des élus qui doutent de la pertinence du projet, Séverine agricultrice-boulangère. Ils ont depuis été rejoints par Robert, ancien professeur de faculté, fondateur de Bolivia Inti.

Hier soir, première réunion publique de campagne à La Chapelle sur Erdre : à l’aide d’un diaporama, j’ai pu partager avec une soixantaine de participants ce qui fonde mon engagement, cette articulation entre le « penser global » et le « agir local », entre « la tête, le coeur et les mains » comme l’exprime si justement le mouvement de la transition.

Penser global : c’est avoir conscience à la fois:
- du lourd passif de notre société, des multiples impasses du modèle dominant (écologiques, sociales, humaines…)
- d’un  monde nouveau en train d’émerger, sans tambour ni trompettes, partout, porté par de nouvelles valeurs. Un changement porté par des millions d’anonymes de par le monde, repérés comme « créateurs de culture », ayant compris que le changement passe autant par eux mêmes que par la société.

L’avenir que cette transformation dessine n’est toutefois pas le seul possible, un autre avenir est  lui aussi en préparation, celui d’un monde exacerbant les logiques actuelles et parvenant à les perpétuer par plus de contrôle, plus de destruction, une dictature probable. Entre ces deux voies d’avenir, à nous de choisir et il me semble fondamental d’accorder le maximum d’énergie aux projets qui bâtissent une société résiliente, sobre et épanouie. Pas la peine de dépenser trop d’énergie à lutter contre ce vieux monde en perdition.

Agir local : comme partout, notre territoire participe à ces transformations. Des échanges ont eu lieu pour témoigner des actions citoyennes en faveur d’une alimentation saine, en particulier par les Amaps mais pas uniquement (souhaitable d’ailleurs que plusieurs modes co-existent). Un agriculteur qui travaille depuis quelques années avec deux amaps dresse un bilan très positif qui va dans le sens d’une nouvelle façon de vivre : sortie de la logique commerciale, davantage de temps libre, possibilité de lancer de nouveaux produits, meilleure qualité des légumes, fin du gaspillage, plus de place aux relations…
Dans le registre local : j’ai présenté de façon très résumée les apports de l’étude économique indépendante pour montrer les graves problèmes posés par le projet d’aéroport.

L’action politique : le changement majeur et profond passe d’abord par les initiatives citoyennes et les politiques publiques doivent les soutenir. Les élus peuvent également impulser cette transition dans certains domaines (où les évolutions sont déjà mûres) : développement des transports en commun, filière bois (Communauté de communes Erdre et Gesvre) ; soutien à la transformation écologique de l’économie, notamment par la formation (Région Pays de la Loire)